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Inspiration

9 poésies en cours de vérification
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Poésies de la collection inspiration

    Arthur Rimbaud

    Arthur Rimbaud

    @arthurRimbaud

    Voyelles A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles, Je dirai quelque jour vos naissances latentes : A, noir corset velu des mouches éclatantes Qui bombinent autour des puanteurs cruelles, Golfes d’ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes, Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d’ombelles ; I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles Dans la colère ou les ivresses pénitentes ; U, cycles, vibrements divins des mers virides, Paix des pâtis semés d’animaux, paix des rides Que l’alchimie imprime aux grands fronts studieux ; O, suprême Clairon plein des strideurs étranges, Silences traversés des Mondes et des Anges : — O l’Oméga, rayon violet de Ses Yeux !

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    Charles Bukowski

    Charles Bukowski

    @charlesBukowski

    Chance Qu'est-ce qui ne va pas avec tous ces gens qui attendent en buvant du café? Je voudrais leur redonner une chance. Ils en ont besoin. Ils en ont plus que moi besoin. je m'assieds dans les bistrots et je les observe tandis qu'ils attendent. je suppose qu'il n'y a rien d'autre à faire. les mouches volètent de-ci de-là et nous sirotons notre café sans nous regarder les uns les autres. comme eux j'attends. entre le va-et-vient des mouches les gens passent.

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    C

    Christian Castillo

    @christianCastillo

    L'écrit du coeur Je t’écris quelques mots Dans un vers qui se brise Je t’écris sous l’étau Du poids de ma douleur Je t’écris la prière Quand elle n’a pas d’église Je t’écris la lumière Quand elle n’est que lueur Je t’écris un « je t’aime » Qui n’a pas de réponse Je t’écris un poème A l’encre et à la larme Je t’écris le moment Où ma chance renonce Je te décris comment Je dépose les armes Je t’écris mon histoire Ses fautes d’écriture Je t’écris ma mémoire Les oublis qu’il faudrait Je t’écris en auteur De mes propres blessures Je te décris la fleur Que le temps va faner Je t’écris le bien-être De mon mal de vivre Je t’écris la fenêtre Qui me verra passer Je t’écris le ravin Qui me pousse à te suivre Je t’écris le matin Quand je vais me coucher Je t’écris mon amour Tu lis ma solitude Je te crie « au secours » Quand je me jette « Allo ? » Je t’écris mon effroi Quelques mots d’inquiétude Je t’écris le sang-froid De mon cœur d’artichaut Je t’écris mon silence Quand je parle avec lui Je t’écris mon errance C’est là-bas mon pays Je t’écris quand je noue Des liens avec la nuit Je t’écris quand je souffre Beaucoup plus que je vis.

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    E

    Esther Granek

    @estherGranek

    L’inspiration Qu’il lui soit fait ou non honneur, l’enthousiasme créateur se fera ange ou bien démon. En bref, telle est l’inspiration. Car, sachez-le, cette infidèle par trop souvent se fait la belle en vous laissant sur le pavé. Dès lors, qui voudrait la chanter ? L’inspiration est une garce qui vous embobine à son gré. On ne sait sur quel pied danser quand l’émotion tourne à la farce !… L’inspiration fait l’imbécile lorsqu’elle arrive à contretemps. L’effet en est fort déroutant et l’on vous juge un peu débile !… L’inspiration parfois sorcière, vous fait goûter au nirvana en vous piégeant dans l’éphémère. Vous en sortez en piètre état !… L’inspiration tant vous régale qu’il vous en vient bonheur extrême… quand la voilà prise de flemme… Et vous en perdez les pédales !… L’inspiration est une ordure qui, par ses accents les plus purs vous soufflera maintes bêtises… Déjà vos ennemis s’en grisent !… L’inspiration souvent rigole et vous dit : « Ailleurs on m’attend », et puis aussitôt fout le camp. Et voilà qu’en vous tout s’affole !…

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    F

    Friedrich Gottlieb Klopstock

    @friedrichGottliebKlopstock

    Les heures de l'inspiration Je vous salue, heures silencieuses, que l’étoile du soir balance autour de mon front pour l’inspirer ! Oh ! ne fuyez point sans me bénir, sans me laisser quelques pensées divines ! À la porte du ciel, un esprit a parlé ainsi : « Hâtez-vous, heures saintes, qui dépassez si rarement les portes dorées des cieux, allez vers ce jeune homme, » Qui chante à ses frères le Messie ; protégez-le de l’ombre bienfaisante de vos ailes, afin que solitaire il rêve l’éternité. » L’œuvre que vous lui allez inspirer traversera tous les âges : les hommes de tous les siècles l’entendront ; il élèvera leurs cœurs jusqu’à Dieu et leur apprendra la vertu. » Il dit : le retentissement de la voix de l’esprit a comme ébranlé tous mes os, et je me suis levé, comme si Dieu passait dans le tonnerre au-dessus de ma tête, et j’ai été saisi de surprise et de joie ! Que de ce lieu n’approche nul profane, nul chrétien même s’il ne sent pas en lui le souffle prophétique ! Loin de moi, enfants de la poussière : Pensées couronnées qui trompez mille fous sans couronne, loin de moi : faites place à la vertu, noble, divine, à la meilleure amie des mortels ! Heures saintes, enveloppez des ombres de la nuit ma demeure silencieuse ; qu’elle soit impénétrable pour tous les hommes ; et si mes amis les plus chers s’en approchaient, faites-leur signe doucement de s’éloigner. Seulement, si Schmied, le favori des muses de Sion, vient pour me voir, qu’il entre… Mais, ô Schmied, ne m’entretiens que du jugement dernier, ou de ton auguste sœur. Elle est digne de nous comprendre et de nous juger : que tout ce qui dans nos chants n’a pas ému son cœur ne soit plus… que ce qui l’a ému vive éternel ! Cela seul est digne d’attendrir les cœurs des chrétiens, de fixer l’attention des anges qui viennent parfois visiter la terre.

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    J

    Jean Ciphan

    @jeanCiphan

    Nom de plume Nom de plume Je n’étais qu’un enfant, ils me hantaient déjà, Les mots ! (1) Et je me glissais sous leur drap Avec délice ! Et quand je me jouais d’eux, ils se jouaient de moi, Les mots ! Et je versais tous mes émois Dans leur calice ! Ils rythmaient mes humeurs, mes bonheurs et mes pleurs Et chacun à son heure avait tout l’heur de plaire ! Ainsi naissaient les vers, ainsi chantaient les sons : Des mots j’étais le roi ! Et le grand échanson Me versait à grands verres Mes rimes et chansons ! Adolescent, je me sentis poète Et, nourri par ces mots qui me faisaient la fête, Je crus avoir atteint pleine maturité, Sûr de moi… mais candide dans ma vanité, Me délivrant des vers qui m’enchantaient la tête Et dont j’appréciais tant la large tessiture Je fis le pas de les traduire en écriture ! Et me voici lancé, À corps non défendant, mais à crayon perdu, À couvrir des cahiers, des carnets, des feuillets, Des pages arrachées, des plis et des billets, Avec les mots de la douceur à l’instant sage, Avec les mots de la fureur aux jours d’orage. Mars 1960, Je n’ai pas dix-huit ans Et pense fort, pourtant, Avoir trop attendu. Lors, je me sens pousser des ailes ! Et pour assurer mon envol J’imprime déjà le bristol Portant un nom fendant la brume, À auteur nouveau, nom de plume ! Un pseudonyme, Un cryptonyme, se jouant de mon patronyme ? Un prénom africain me revient en mémoire, Celui d’un enfant mort tout récemment à Sharpeville. (2) Un fier prénom : Ciphan. (3) Ciphan, tout simplement, Et l’anagramme de mon nom ! Je serai Jean Ciphan. Et je le suis resté ! Ainsi vous savez tout. Ou presque. Me voici découvert. Ou presque. Tant de lustres passés ! Les sentiers de la vie M’ont conduit jusqu’ici Et me voici Septuagénaire ! Jean Ciphan, l’inédit, est toujours dans son rêve, Le feu n’est pas éteint. Le poète est dans sa marmite. Il médite. Il hésite. Il faudrait qu’il édite. Il lève le regard sur son alter ego Qui lui sourit d’en haut, Assis sur le rebord de la marmite des mots ! (4) Le sentirait-il prêt à prendre sa relève ? « L’autre moi », se penchant, fixe le bel oiseau… Il l’effleure un instant Et d’un geste tout doux lui arrache une plume, Une seule. Le feu s’apaise. Le bel oiseau a disparu. Le vieil auteur Plonge dans la marmite, En sonde tous les mots, les cahiers, les feuillets, Les pages arrachées, les plis et les billets… Et, l’ayant retrouvé, Sur la première page du premier cahier, Avec la belle plume tout à l’heure étrapée, Signe de son nom vrai Le tout premier sonnet de sa vie d’écriture ! (5) Puis il s’efface… L’oiseau revient et se pose à son tour. Il s’ébroue. À l’horizon, Un nuage léger s’étire en un sourire Sublime sensation ! Sublime permission ! Les braises se rallument, Les mots à nouveau tourbillonnent ! Jean Ciphan tient son nom, Son nom de plume ! Mars 2014 « Chemins d’ailleurs » (1) Chemins d’ailleurs « Les mots ». (2) Le « massacre de Sharpeville » est relatif à la répression policière qui eut lieu le 21 mars 1960 à Sharpeville, un « township » (banlieue noire) de la ville de Vereeniging, dans le Transvaal, en Afrique du Sud. (3) Ciphan : le prénom d’un jeune manifestant mort à Sharpeville. (4) Chemins d'ailleurs « La marmite des mots ». (5) Sentiers incertains « Nuages ».

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    M

    Martineau Philippe

    @martineauPhilippe

    Armoire Voici que les volets de la chambre sont clos et que la lampe, éteinte, éclaire de mémoire afin de redonner le jour aux bibelots, quand s’ouvre sans frapper la porte de l’armoire. Est-ce à cause d’un chat qui garderait le lieu et bondirait du meuble avant que je n’épie, ou du fait que son maître en partance pour Dieu signale à sa façon que mon œil est impie ? Mais rien d’autre à présent qu’un silence profond, comme celui qui vient après une prière, avant que quelques pas au mur et au plafond n’épaississent d’un cran la couche de poussière. En dépit du matin, les volets restent clos et quoique désormais je me refuse à croire, je ne peux m’empêcher d’entendre des sanglots quand se ferme en grinçant la porte de l’armoire.

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    O

    Okba Naji

    @okbaNaji

    Écrire Ecrire Le geste a frémi Le regard a signé Son passage La ligne d'écolier Capture La ligne d'horizon D'une virgule Le vent a tiré Les nuages Eclats de soleil Sourire d'un roseau Penseur Qui goutte Son parfum de sommeil Sur l'écorce des mots Les rêves Murmurent A la feuille Le rythme Indolent Du silence Pour unique Compagnon...

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    Sylvia Plath

    Sylvia Plath

    @sylviaPlath

    Miroir Je suis d’argent et exact. Je n’ai pas de préjugés. Tout ce que je vois je l’avale immédiatement, Tel quel, jamais voilé par l’amour ou l’aversion. Je ne suis pas cruel, sincère seulement — L’œil d’un petit dieu, à quatre coins. Le plus souvent je médite sur le mur d’en face. Il est rose, moucheté. Je l’ai regardé si longtemps Qu’il semble faire partie de mon cœur. Mais il frémit. Visages, obscurité nous séparent encore et encore. Maintenant je suis un lac. Une femme se penche au-dessus de moi, Sondant mon étendue pour y trouver ce qu’elle est vraiment. Puis elle se tourne vers ces menteuses, les chandelles ou la lune. Je vois son dos, et le réfléchis fidèlement. Elle me récompense avec des larmes et une agitation de mains. Je compte beaucoup pour elle. Elle va et vient. Chaque matin c’est son visage qui remplace l’obscurité. En moi elle a noyé une jeune fille, et en moi une vieille femme Se jette sur elle jour après jour, comme un horrible poisson.

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