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Caresses

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Caresses

Poésies de la collection caresses

    A

    Albert Mérat

    @albertMerat

    Les caresses, ailes de l'âme Les caresses, ailes de l'âme, Par le chemin du souvenir, S'en vont, tremblantes, vers la femme Que l'on n'a pas su retenir. Ô caresses ! choses légères, Au vol fidèle, au rhythme sûr, Suivant les chères passagères Près de la fangie ou dans l'azur ; Il se peut que je la revoie Ou que vienne l'oubli vainqueur, Mais vers elle je vous envoie, Lourdes des chaînes de mon cœur.

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    Albert Samain

    Albert Samain

    @albertSamain

    La tourterelle d'Amymone Amymone en ses bras a pris sa tourterelle, Et, la serrant toujours plus doucement contre elle, Se plaît à voir l'oiseau, docile à son désir, Entre ses jeunes seins roucouler de plaisir. Même elle veut encor que son bec moins farouche Cueille les grains posés sur le bord de sa bouche, Puis, inclinant la joue au plumage neigeux, Et, toujours plus câline et plus tendre en ses jeux, Elle caresse au long des plumes son visage, Et sourit, en frôlant son épaule au passage, De sentir, rougissant chaque fois d'y penser, Son épaule plus douce encore à caresser.

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    Albert Samain

    Albert Samain

    @albertSamain

    Myrtil et Palémone Myrtil et Palémone, enfants chers aux bergers, Se poursuivent dans l'herbe épaisse des vergers, Et font fuir devant eux, en de bruyantes joies, La file solennelle et stupide des oies. Or Myrtil a vaincu Palémone en ses jeux ; Comme il l'étreint, rieuse, entre ses bras fougueux, Il frémit de sentir, sous les toiles légères ; Palpiter tout à coup des formes étrangères ; Et la double rondeur naissante des seins nus Jaillit comme un beau fruit sous ses doigts ingénus. Le jeu cesse... Un mystère en son cœur vient d'éclore, Et, grave, il les caresse et les caresse encore.

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    Antoine-Vincent Arnault

    Antoine-Vincent Arnault

    @antoineVincentArnault

    La langue du chien On ne supporte qu'à moitié Le poids des misères humaines, Quand le ciel accorde à nos peines Les tendres soins de l'amitié. Près de ce chien voyez son maître : Blessé par le poignard d'un traître, Dans sa douleur comme il sourit À l'infatigable tendresse De la langue qui le caresse Et tout à la fois le guérit !

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    A

    Auguste Angellier

    @augusteAngellier

    Les caresses des yeux Les caresses des yeux sont les plus adorables ; Elles apportent l'âme aux limites de l'être, Et livrent des secrets autrement ineffables, Dans lesquels seul le fond du coeur peut apparaître. Les baisers les plus purs sont grossiers auprès d'elles ; Leur langage est plus fort que toutes les paroles ; Rien n'exprime que lui les choses immortelles Qui passent par instants dans nos êtres frivoles. Lorsque l'âge a vieilli la bouche et le sourire Dont le pli lentement s'est comblé de tristesses, Elles gardent encor leur limpide tendresse ; Faites pour consoler, enivrer et séduire, Elles ont les douceurs, les ardeurs et les charmes ! Et quelle autre caresse a traversé des larmes ?

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    Charles Baudelaire

    Charles Baudelaire

    @charlesBaudelaire

    À une dame créole Au pays parfumé que le soleil caresse, J'ai connu, sous un dais d'arbres tout empourprés Et de palmiers d'où pleut sur les yeux la paresse, Une dame créole aux charmes ignorés. Son teint est pâle et chaud ; la brune enchanteresse A dans le cou des airs noblement maniérés ; Grande et svelte en marchant comme une chasseresse, Son sourire est tranquille et ses yeux assurés. Si vous alliez, Madame, au vrai pays de gloire, Sur les bords de la Seine ou de la verte Loire, Belle digne d'orner les antiques manoirs, Vous feriez, à l'abri des ombreuses retraites, Germer mille sonnets dans le coeur des poètes, Que vos grands yeux rendraient plus soumis que vos noirs.

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    Charles Cros

    Charles Cros

    @charlesCros

    Caresse Tu m'as pris jeune, simple et beau, Joyeux de l'aurore nouvelle ; Mais tu m'as montré le tombeau Et tu m'as mangé la cervelle. Tu fleurais les meilleurs jasmins, Les roses jalousaient ta joue ; Avec tes deux petites mains Tu m'as tout inondé de boue. Le soleil éclairait mon front, La lune révélait ta forme ; Et loin des gloires qui seront Je tombe dans l'abîme énorme. Enlace-moi bien de tes bras ! Que nul ne fasse ta statue Plus près, charmante ! Tu mourras Car je te tue — et je me tue.

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    Charles Cros

    Charles Cros

    @charlesCros

    Soir Je viens de voir ma bien-aimée Et vais au hasard, sans desseins, La bouche encor tout embaumée Du tiède contact de ses seins. Mes yeux voient à travers le voile Qu'y laisse le plaisir récent, Dans chaque lanterne une étoile, Un ami dans chaque passant. Chauves-souris disséminées, Mes tristesses s'en vont en l'air Se cacher par les cheminées. Noires, sur le couchant vert-clair. Le gaz s'allume aux étalages... Moi, je crois, au lieu du trottoir, Fouler sous mes pieds les nuages Ou les tapis de son boudoir. Car elle suit mes courses folles, Et le vent vient me caresser Avec le son de ses paroles Et le parfum de son baiser.

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    Germain Nouveau

    Germain Nouveau

    @germainNouveau

    La poudre Et vos cheveux, alors, de sombres Deviennent gris, et de gris, blancs, Comme un peuple aux ailes sans nombres De colombes aux vols tremblants. Suis-je sur terre ou bien rêvè-je ? Quoi, c'est vous, c'est toi que je vois Sous ta chevelure de neige, Jeune de visage et de voix ; Le corps svelte et libre d'allure, Sans rien de fané ni de las, Et cependant ta chevelure Est plus blanche que les lilas. Pour qu'il meure et pour qu'il renaisse, Viens-tu verser à mon désir, Avec le vin de la jeunesse L'expérience du plaisir ? Avec ta voix pleine de verve Et la pureté de tes mains, Es-tu la déesse Minerve Sous l'acier du casque romain ? Viens-tu verser, dans ta largesse, Au cœur qui ne peut s'apaiser, Avec le vin de la sagesse, L'expérience du baiser ? Jeune Femme aux cheveux de Sage, Tels qu'un vol de blancs papillons, C'est la gloire de ton visage Qui l'entoure de ses rayons ; Si ce n'est l'Amour, c'est l'image De l'Amour, qu'en vous je veux voir, Jeune femme aux cheveux de Mage, Tels que les neiges du savoir ! Sous votre vieillesse vermeille La caresse se cache et rit, Comme une chatte qui sommeille Sur les griffes de son esprit. Dans ta vieillesse enchanteresse Je veux t'étreindre et m'embraser Dans l'alambic de ta caresse, Sous l'élixir de ton baiser.

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    Germain Nouveau

    Germain Nouveau

    @germainNouveau

    Le baiser (IV) Le Baiser de ton rêve Est celui de l'Amour ! Le jour, le jour se lève, Clairons, voici le jour ! Le Baiser de mon rêve Est celui de l'Amour ! Enfin, le jour se lève ! Clairons, voici le jour ! La caresse royale Est celle de l'Amour. Battez la générale, Battez, battez, tambour ! Car l'Amour est horrible Au gouffre de son jour ! Pour le tir à la cible Battez, battez, tambour. Sa caresse est féline Comme le point du jour : Pour gravir la colline Battez, battez, tambour ! Sa caresse est câline Comme le flot du jour : Pour gravir la colline, Battez, battez, tambour. Sa caresse est énorme Comme l'éclat du jour : Pour les rangs que l'on forme, Battez, battez, tambour ! Sa caresse vous touche Comme l'onde et le feu ; Pour tirer la cartouche, Battez, battez un peu. Son Baiser vous enlace Comme l'onde et le feu : Pour charger la culasse, Battez, battez un peu. Sa Caresse se joue Comme l'onde et le feu : Tambour, pour mettre en joue, Battez, battez un peu. Sa caresse est terrible Comme l'onde et le feu : Pour le cœur trop sensible Battez, battez un peu. Sa caresse est horrible, Comme l'onde et le feu : Pour ajuster la cible, Restez, battez un peu. Cette Caresse efface Tout, sacré nom de Dieu ! Pour viser bien en face, Battez, battez un peu. Son approche vous glace Comme ses feux passés : Pour viser bien en face Cessez. Car l'Amour est plus belle Que son plus bel amour : Battez pour la gamelle, Battez, battez tambour, Toute horriblement belle Au milieu de sa cour : Sonnez la boute-selle, Trompettes de l'Amour ! L'arme la plus habile Est celle de l'Amour : Pour ma belle, à la ville, Battez, battez tambour ! Car elle est moins cruelle Que la clarté du jour : Sonnez la boute-selle, Trompettes de l'Amour ! L'amour est plus docile Que son plus tendre amour : Pour ma belle, à la ville, Battez, battez tambour. Elle est plus difficile À plier que le jour : Pour la mauvaise ville, Battez, battez tambour. Nul n'est plus difficile À payer de retour : Pour la guerre civile, Battez, battez tambour. Le Baiser le plus large Est celui de l'Amour : Pour l'amour et la charge, Battez, battez tambour. Le Baiser le plus tendre Est celui de l'Amour, Battez pour vous défendre, Battez, battez tambour. Le Baiser le plus chaste Est celui de l'Amour : Amis, la terre est vaste, En avant, le tambour. Le Baiser le plus grave Est celui de l'Amour : Battez, pour l'homme brave, Battez, battez tambour. Le Baiser qui se fâche Est celui de l'Amour : Battez pour l'homme lâche, Battez, battez tambour. Le Baiser le plus mâle Est celui de l'Amour : Pour le visage pâle Battez, battez tambour. La Caresse en colère Est celle de l'Amour : Car l'Amour, c'est la guerre, Battez, battez tambour. Le Baiser qu'on redoute Est celui de l'Amour : Pour écarter le doute, Battez, battez tambour. L'art de jouir ensemble Est celui de l'Amour : Or, mourir lui ressemble : Battez, battez tambour. L'art de mourir ensemble Est celui de l'Amour : Battez fort pour qui tremble, Battez, battez tambour. Le Baiser le plus calme Est celui de l'Amour : Car la paix, c'est sa palme, Battez, battez tambour. La souffrance, la pire, Est d'être sans l'Amour : Battez, pour qu'elle expire, Battez, battez tambour. Le Baiser qui délivre Est celui de l'Amour : Battez pour qui veut vivre, Battez, battez tambour. La Caresse éternelle Est celle de l'Amour : Battez, la mort est belle, Battez, battez tambour. La guerre est la plus large Des portes de l'Amour : Pour l'assaut et la charge, Battez, battez tambour. La porte la plus sainte Est celle de la mort : Pour étouffer la plainte Battez, battez plus fort. L'atteinte la moins grave Est celle de la mort : L'amour est au plus brave, La Victoire... au plus fort !

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    Sully Prudhomme

    Sully Prudhomme

    @sullyPrudhomme

    Les caresses Les caresses ne sont que d'inquiets transports, Infructueux essais du pauvre amour qui tente L'impossible union des âmes par les corps. Vous êtes séparés et seuls comme les morts, Misérables vivants que le baiser tourmente ! Ô femme, vainement tu serres dans tes bras Tes enfants, vrais lambeaux de ta plus pure essence : Ils ne sont plus toi-même, ils sont eux, les ingrats ! Et jamais, plus jamais, tu ne les reprendras, Tu leur as dit adieu le jour de leur naissance. Et tu pleures ta mère, ô fils, en l'embrassant ; Regrettant que ta vie aujourd'hui t'appartienne, Tu fais pour la lui rendre un effort impuissant : Va ! Ta chair ne peut plus redevenir son sang, Sa force ta santé, ni sa vertu la tienne. Amis, pour vous aussi l'embrassement est vain, Vains les regards profonds, vaines les mains pressées : Jusqu'à l'âme on ne peut s'ouvrir un droit chemin ; On ne peut mettre, hélas ! Tout le cœur dans la main, Ni dans le fond des yeux l'infini des pensées. Et vous, plus malheureux en vos tendres langueurs Par de plus grands désirs et des formes plus belles, Amants que le baiser force à crier : « Je meurs ! » Vos bras sont las avant d'avoir mêlé vos cœurs, Et vos lèvres n'ont pu que se brûler entre elles. Les caresses ne sont que d'inquiets transports, Infructueux essais d'un pauvre amour qui tente L'impossible union des âmes par les corps. Vous êtes séparés et seuls comme les morts, Misérables vivants que le baiser tourmente.

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    Sully Prudhomme

    Sully Prudhomme

    @sullyPrudhomme

    Rosées À Paul Bouvard. Je rêve, et la pâle rosée Dans les plaines perle sans bruit, Sur le duvet des fleurs posée Par la main fraîche de la nuit. D'où viennent ces tremblantes gouttes ? Il ne pleut pas, le temps est clair ; C'est qu'avant de se former, toutes, Elles étaient déjà dans l'air. D'où viennent mes pleurs ? Toute flamme, Ce soir, est douce au fond des cieux ; C'est que je les avais dans l'âme Avant de les sentir aux yeux. On a dans l'âme une tendresse Où tremblent toutes les douleurs, Et c'est parfois une caresse Qui trouble, et fait germer les pleurs.

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