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Humanité

7 poésies en cours de vérification
Humanité

Poésies de la collection humanité

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    Guy Lévis Mano

    @guyLevisMano

    Je ne sais pas qui je suis Je ne sais pas qui je suis je viens de terres très lointaines tant de sangs en moi sont tourmentés mon grand'père était oriental et j'ai on me l'a dit une aïeule juive je ne sais pas qui je suis mes lèvres n'acceptent jamais les lèvres présentes je sais qu'il doit exister des lèvres meilleures je ne sais pas où là-bas et mes lèvres sont tendues vers les inexistences toujours ils m'ont dit votre marche est indolente vos paroles ont des lenteurs chantantes elles sont toutes de douceur ils m'ont dit aussi avec leurs yeux déchirés d'amertume vous avez des sursauts cruels vous étranglez les cœurs avec vos dents ardentes et votre inconscience est terrible je ne sais pas j'ai parfois des yeux qui ne sont plus les miens je viens de terres si lointaines et tant de races tant de passions jouent en moi mon grand'père était oriental mon aïeule on me l'a dit était une juive qui avait des yeux merveilleux mes yeux sont pleins d'horizons dorés j'ai mes mains tourdes de tendresse sans cesse mon corps appelle les corps et je n'ai jamais trouvé celle des mains douces et de mes rêves fervents je vais incliné vibrant vers d'incertaines beautés parfois m'a serré le désir du vulgaire et mes contradictions sont immenses parce que mes yeux sont noirs frissonnant de sensualités profondes parce que ma peau est brune l'on me demande d'où je viens et qui je suis je sais que je viens de terres très lointaines là les mers sont couleur de beau ciel les soirs elles pleurent d'étranges agonies en des couleurs qui ont déteint dans mon âme je ne sais pas les chanter mais elles sont berçantes et nostalgiques comme mes mers étales je sais que je viens de très loin mais je ne sais pas qui je suis mes solitudes et mes absences incomparables ne me l'ont jamais appris.

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    G

    Guy Lévis Mano

    @guyLevisMano

    Mal à l’homme J’ai mal à la vie j’ai mal à l’homme j’ai mal aux années que je n’ai pas vécues j’ai mal à ma flamme moribonde et aux hirondelles qui volent trop bas J’ai mal à mes pavés qui ont des arêtes aux vagabondages sans auberge aux nuits qui n’éclairent pas leurs portes et aux routes que barrent des écriteaux J’ai mal aux bouches où s’égare le rire aux chants qui cherchent des clairières j’ai mal à la lourdeur de leurs pas et à nos différences J’ai mal à leurs ventres qui sont vides j’ai mal au creux qu’ils ont dans la joue j’ai mal à notre liberté qui s’effile à la haine qui va consumer à l’amour aux rives du désert J’ai mal aux couleurs qu’ils n’aiment pas j’ai mal aux frontières en uniforme au répit qu’ils ne savent pas prendre à la joie esseulée et folle sur terre qui n’arrive pas à pavoiser leurs dents J’ai mal au monde entier qui oublie l’exemple des moissons et la liesse des guirlandes j’ai mal à toutes les vies parce qu’elles sont coiffées de mort J’ai mal à l’avenir coincé dans les cavernes à mon âme qui n’accepte pas à mon corps qui n’a pas tout son soûl et à ceux qui vont venir et à ceux qui vont partir car ils laissent les champs aux broussailles et les oiseaux avoir peur du ciel...

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    Jean Follain

    Jean Follain

    @jeanFollain

    Des hommes Au milieu d'un grand luminaire on voyait discuter des hommes en proie à la grande peur d'autres pleuraient , on trouvait aussi les amants de la secrète beauté ils gagnaient les anciens faubourgs et rejoignaient leurs compagnes marchant pieds nus sur les planchers de bois blanc pour ne pas réveiller.

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    Jean Lorrain

    Jean Lorrain

    @jeanLorrain

    Visionnaire C'était au fond d'un rêve obsédant de regrets. J'errais seul au milieu d'un pays insalubre. Disque énorme, une lune éclatante et lugubre Émergeait à demi des herbes d'un marais. Et j'arrivais ainsi dons un bois de cyprès, Où des coups de maillet attristaient le silence Et l'air était avare et plein de violence, Comme autour d'un billot dont on fait les apprêts. Un bruit humide et mat de chair et d'os qu'on froisse, Des propos qu'on étouffe, et puis dans l'air muet Un râle exténué, qui défaille et se tait, Y faisaient l'heure atroce et suante d'angoisse ! Une affre d'agonie autour de moi tombait. J'avançai hardiment entre les herbes sèches, Et je vis une fosse et, les pieds sur leurs bêches, Deux aides de bourreau, qui dressaient un gibet. Les deux bras de la croix étaient encore à terre ; Des ronces la cachaient : devant elle à genoux Trois hommes, trois bandits à visage de loups Achevaient d'y clouer un être de mystère, Un être enseveli sous de longs cheveux roux Tout grumelés de pourpre, et dont les cuisses nues, Entre cet or humide et vivant apparues, Brillaient d'un pâle éclat d'étoile triste et doux. Au-dessus des cyprès la lune énorme et rouge Éclaira tout à coup la face des bourreaux Et le Crucifié, dont les blancs pectoraux Devinrent les seins droits et pourprés d'une gouge ! Et, les paumes des mains saignantes, et deux trous Dans la chair des pieds nus se crispant d'épouvante, Je vis qu'ils torturaient une Vierge vivante, Contre la croix pâmée avec des grands yeux fous. Les hommes, l'oeil sournois allumé de luxures Devant ce corps de femme à la blême splendeur, Dont l'atroce agonie aiguisait l'impudeur, Prolongeaient savamment la lenteur des tortures. Et dans ces trois bourreaux, sûrs de l'impunité, Raffinant la souffrance et creusant le supplice, Je reconnus la Peur, la Force et la Justice, Torturant à jamais la blême Humanité.

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    J

    Jean Polonius

    @jeanPolonius

    Marine La vie humaine est une rive Où, sur le bord, nous attendons Qu’à son retour le flux arrive Laver l’empreinte fugitive Des pas qu’en vain nous y traçons. Le ciel est bleu, la, mer est belle, Zéphyrs, oiseaux prennent l’essor ; Mais lorsque aux jeux tout nous appelle, Le bruit de la vague éternelle, De loin, se fait entendre encor. Au bord de l’onde menaçante, Les faibles humains répandus Vont se jouant sans épouvante, Comme une troupe insouciante D’enfants ensemble confondus. Ceux-ci, sur les rochers sauvages, Grimpent d’un pied aventureux ; Ceux-là, courant le long des plages, Poursuivent l’ombre des nuages Qui fuit et glisse devant eux. Avec les sables de la grève, L’un dresse un frêle monument ; Puis tout à coup le vent se lève, Et vient disperser, comme un rêve, Son édifice d’un moment. Un autre, aux vagues qu’il tourmente, Lance les pierres de leurs bords, Comme si l’oncle indifférente Allait reculer d’épouvante Devant ses risibles efforts. Sur cet écueil, au front stérile, Dont la mer laisse à nu les flancs, Voyez lutter ce groupe agile, À qui, du sommet immobile, Restera maître plus longtemps. L’un tombe, un autre le remplace ; Que de combats ! que de clameurs ! Pour s’arracher un faible espace Que bientôt l’onde qui s’amasse Aura repris sur les vainqueurs ! Et toi, sous ce roc solitaire, Que fais-tu là, sans compagnon ? Dans les entrailles de la pierre, Ta main, en frêle caractère, Grave les lettres de ton nom. En vain la troupe qui t’appelle T’invite à ses joyeux ébats : En vain l’air luit, l’onde étincelle ; Dans l’antre noir qui te recèle, Tu ne vois pas, tu n’entends pas. Creuse, travaille, use la pierre ! Perds le temps à t’éterniser, Jusqu’à l’heure où la vague amère, Du fond de ton obscur repaire, À grand bruit te viendra chasser. Un an, deux ans, la mer encore Respectera ton souvenir, En revenant, à chaque aurore, Laver le pied du roc sonore, Jusqu’où l’écume va mourir. Mais si, miné par l’eau mordante, Ce même roc s’use à son tour ; Si, sous les coups de la tourmente, Sa masse, au loin retentissante, Dans l’Océan s’abîme un jour….. Des compagnons de ton jeune âge Suivant l’exemple et le conseil, N’est-il pas mieux d’aller, plus sage, Avec eux tous, sur le rivage, Courir ou t’asseoir au soleil ?

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    Khalil Gibran

    @khalilGibran

    Le don Alors un homme riche dit, Parlez-nous du Don. Et il répondit: Vous donnez, mais bien peu quand vous donnez de vos possessions. C'est lorsque vous donnez de vous-même que vous donnez véritablement. Car que sont vos possessions, sinon des choses que vous conservez et gardez par peur d'en avoir besoin le lendemain? Et demain, qu'apportera demain au chien trop prévoyant qui enterre ses os dans le sable sans pistes, tandis qu'il suit les pèlerins dans la ville sainte? Et qu'est-ce que la peur de la misère sinon la misère elle-même? La crainte de la soif devant votre puits qui déborde n'est-elle pas déjà une soif inextinguible? Il y a ceux qui donnent peu de l'abondance qu'ils possèdent - et ils le donnent pour susciter la gratitude et leur désir secret corrompt leurs dons. Et il y a ceux qui possèdent peu et qui le donnent en entier. Ceux-là ont foi en la vie et en la générosité de la vie, et leur coffre ne se vide jamais. Il y a ceux qui donnent avec joie, et cette joie est leur récompense. Et il y a ceux qui donnent dans la douleur, et cette douleur est leur baptême. Et il y a ceux qui donnent et qui n'en éprouvent point de douleur, ni ne recherchent la joie, ni ne donnent en ayant conscience de leur vertu. Ils donnent comme, là bas, le myrte exhale son parfum dans l'espace de la vallée. Par les mains de ceux-là Dieu parle, et du fond de leurs yeux Il sourit à la terre. Il est bon de donner lorsqu'on vous le demande, mais il est mieux de donner quand on vous le demande point, par compréhension; Et pour celui dont les mains sont ouvertes, la quête de celui qui recevra est un bonheur plus grand que le don lui-même. Et n'y a-t-il rien que vous voudriez refuser? Tout ce que vous possédez, un jour sera donné ; Donnez donc maintenant, afin que la saison du don soit la vôtre et non celle de vos héritiers. Vous dites souvent : "Je donnerai, mais seulement à ceux qui le méritent". Les arbres de vos vergers ne parlent pas ainsi, ni les troupeaux dans vos pâturages. Ils donnent de sorte qu'ils puissent vivre, car pour eux, retenir est périr. Assurément, celui qui est digne de recevoir ses jours et ses nuits est digne de recevoir tout le reste de vous. Et celui qui mérite de boire à l'océan de la vie mérite de remplir sa coupe à votre petit ruisseau. Et quel mérite plus grand peut-il exister que celui qui réside dans le courage et la confiance, et même dans la charité, de recevoir? Et qui êtes-vous pour qu'un homme doive dévoiler sa poitrine et abandonner sa fierté, de sorte que vous puissiez voir sa dignité mise à nu et sa fierté exposée? Veillez d'abord à mériter vous même de pouvoir donner, et d'être un instrument du don. Car en vérité c'est la vie qui donne à la vie - tandis que vous, qui imaginez pouvoir donner, n'êtes rien d'autre qu'un témoin. Et vous qui recevez - et vous recevez tous - ne percevez pas la gratitude comme un fardeau, car ce serait imposer un joug à vous même, comme à celui qui donne. Elevez-vous plutôt avec celui qui vous a donné par ses offrandes, comme avec des ailes. Car trop se soucier de votre dette est douter de sa générosité, qui a la terre bienveillante pour mère, et Dieu pour père.

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    L

    Lazare Carnot

    @lazareCarnot

    L'homme Vous dont je suis formé, corps, substance éthérée, À demeurer unis quel lien vous astreint ? Hôte d'un globe errant sous la voûte azurée, Quelle est mon origine et le but qu'elle atteint ? Atome dans l'espace, instant dans la durée, Molécule qui sent, conçoit, agit, se plaint ; Fleur qui naît, éblouit, tombe décolorée ; Étincelle qui brille, et se meut, et s'éteint. Tel est l'homme, et son œil des sciences profondes A su percer l'abîme : il balance les mondes, Il dompte l'éléphant, il invente les arts. Mélange de raison, d'orgueil et de tendresse, L'héroïsme en son cœur s'allie à la faiblesse : La nature y versa ses dons et ses écarts.

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