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Laideur

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Laideur

Poésies de la collection laideur

    J

    Jean Auvray

    @jeanAuvray

    À une laide amoureuse Un œil de chat huant, des cheveux serpentins, Une trogne rustique à prendre des copies, Un nez qui au mois d'août distille les roupies. Un rire sardonien à charmer les lutins ; Une bouche en triangle, où comme à ces matins Hors œuvre on voit pousser de longues dents pourries, Une lèvre chancreuse (*) à baiser les Furies, Un front plâtré de fard, un boisseau de tétins Sont tes rares beautés, exécrable Thessale ; Et tu veux que je t'aime, et la flamme loyale De ma belle maîtresse en ton sein étouffer ! Non, non, dans le bordeau (*) vas jouer de ton reste : Tes venimeux baisers me donneraient la peste, Et croirais embrasser une rage d'enfer. * Chancreux : Ulcère, cancer. * Bordeau : Bordel.

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    Paul Verlaine

    Paul Verlaine

    @paulVerlaine

    À la princesse Roukhine C'est une laide de Boucher Sans poudre dans sa chevelure Follement blonde et d'une allure Vénuste à tous nous débaucher. Mais je la crois mienne entre tous, Cette crinière tant baisée, Cette cascatelle embrasée Qui m'allume par tous les bouts. Elle est à moi bien plus encor Comme une flamboyante enceinte Aux entours de la porte sainte, L'alme, la dive toison d'or ! Et qui pourrait dire ce corps Sinon moi, son chantre et son prêtre, Et son esclave humble et son maître Qui s'en damnerait sans remords, Son cher corps rare, harmonieux, Suave, blanc comme une rose Blanche, blanc de lait pur, et rose Comme un lys sous de pourpres cieux ? Cuisses belles, seins redressants, Le dos, les reins, le ventre, fête Pour les yeux et les mains en quête Et pour la bouche et tous les sens ? Mignonne, allons voir si ton lit A toujours sous le rideau rouge L'oreiller sorcier qui tant bouge Et les draps fous. Ô vers ton lit !

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    Sully Prudhomme

    Sully Prudhomme

    @sullyPrudhomme

    La laide Femmes, vous blasphémez l'amour, quand d'aventure Un seul rebelle insulte à votre royauté. Ah ! C'est un pire affront qu'en silence elle endure, La jeune fille à qui la marâtre nature A dénié sa gloire et son droit : la beauté ! L'amour ne luit jamais dans l'œil qui la regarde ; Elle pourrait quitter sa mère sans périls. La laide ! On ne la voit jamais que par mégarde ; Même contre un désir sa disgrâce la garde, Pourquoi les jeunes gens l'accompagneraient-ils ? Les jeunes gens sont fats, libertins et féroces. La laide ! Pourquoi faire et qu'en ont-ils besoin ? Ils la criblent entre eux de quolibets atroces, Et c'est un collégien que, dans les bals de noces, On charge de tirer cette enfant de son coin. Pauvre fille ! Elle apprend que jeune elle est sans âge ; Sœur des belles et née avec les mêmes vœux, Elle a pour ennemi de son cœur son visage, Et, tout au plus, parmi les compliments d'usage, Un bon vieillard lui dit qu'elle a de beaux cheveux. Depuis que j'ai souffert d'une forme charmante, Je voudrais de mon mal près de toi me guérir, Enfant qui sais aimer sans jamais être amante, Ange qui n'es qu'une âme et n'as rien qui tourmente ! Pourquoi suis-je trop jeune encor pour te chérir ?

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