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Larmes

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Larmes

Poésies de la collection larmes

    Albert Samain

    Albert Samain

    @albertSamain

    Larmes Larmes aux fleurs suspendues, Larmes de sources perdues Aux mousses des rochers creux ; Larmes d'automne épandues, Larmes de cors entendues Dans les grands bois douloureux ; Larmes des cloches latines, Carmélites, Feuillantines... Voix des beffrois en ferveur ; Larmes, chansons argentines Dans les vasques florentines Au fond du jardin rêveur ; Larmes des nuits étoilées, Larmes de flûtes voilées Au bleu du pare endormi ; Larmes aux longs cils perlées, Larmes d'amante coulées Jusqu'à l'âme de l'ami ; Gouttes d'extase, éplorement délicieux, Tombez des nuits ! Tombez des fleurs ! Tombez des yeux ! Et toi, mon cœur, sois le doux fleuve harmonieux, Qui, riche du trésor tari des urnes vides, Roule un grand rêve triste aux mers des soirs languides.

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    Alphonse de Lamartine

    Alphonse de Lamartine

    @alphonseDeLamartine

    Adieu a Graziella Adieu ! mot qu'une larme humecte sur la lèvre ; Mot qui finit la joie et qui tranche l'amour ; Mot par qui le départ de délices nous sèvre ; Mot que l'éternité doit effacer un jour ! Adieu !.... Je t'ai souvent prononcé dans ma vie, Sans comprendre, en quittant les êtres que j'aimais, Ce que tu contenais de tristesse et de lie, Quand l'homme dit : "Retour !" et que Dieu dit : "Jamais !" Mais aujourd'hui je sens que ma bouche prononce Le mot qui contient tout, puisqu'il est plein de toi, Qui tombe dans l'abîme, et qui n'a pour réponse Que l'éternel silence entre une image et moi ! Et cependant mon coeur redit à chaque haleine Ce mot qu'un sourd sanglot entrecoupe au milieu, Comme si tous les sons dont la nature est pleine N'avaient pour sens unique, hélas ! qu'un grand adieu !

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    Alphonse de Lamartine

    Alphonse de Lamartine

    @alphonseDeLamartine

    Une larme Tombez, larmes silencieuses, Sur une terre sans pitié ; Non plus entre des mains pieuses, Ni sur le sein de l'amitié ! Tombez comme une aride pluie Qui rejaillit sur le rocher, Que nul rayon du ciel n'essuie, Que nul souffle ne vient sécher. Qu'importe à ces hommes mes frères Le coeur brisé d'un malheureux ? Trop au-dessus de mes misères, Mon infortune est si loin d'eux ! Jamais sans doute aucunes larmes N'obscurciront pour eux le ciel ; Leur avenir n'a point d'alarmes, Leur coupe n'aura point de fiel. Jamais cette foule frivole Qui passe en riant devant moi N'aura besoin qu'une parole Lui dise: " Je pleure avec toi ! " Eh bien ! ne cherchons plus sans cesse La vaine pitié des humains ; Nourrissons-nous de ma tristesse, Et cachons mon front dans mes mains. À l'heure où l'âme solitaire S'enveloppe d'un crêpe noir, Et n'attend plus rien de la terre, Veuve de son dernier espoir ; Lorsque l'amitié qui l'oublie Se détourne de son chemin, Que son dernier bâton, qui plie, Se brise et déchire sa main ; Quand l'homme faible, et qui redoute La contagion du malheur, Nous laisse seul sur notre route Face à face avec la douleur ; Quand l'avenir n'a plus de charmes Qui fassent désirer demain, Et que l'amertume des larmes Est le seul goût de notre pain ; C'est alors que ta voix s'élève Dans le silence de mon coeur, Et que ta main, mon Dieu ! soulève Le poids glacé de ma douleur. On sent que ta tendre parole À d'autres ne peut se mêler, Seigneur ! et qu'elle ne console Que ceux qu'on n'a pu consoler. Ton bras céleste nous attire Comme un ami contre son coeur, Le monde, qui nous voit sourire, Se dit : " D'où leur vient ce bonheur ? " Et l'âme se fond en prière Et s'entretient avec les cieux, Et les larmes de la paupière Sèchent d'elles-même à nos yeux, Comme un rayon d'hiver essuie, Sur la branche ou sur le rocher, La dernière goutte de pluie Qu'aucune ombre n'a pu sécher.

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    A

    Antoine de Latour

    @antoineDeLatour

    Une larme Quand sous les lèvres de ta mère Ton front, ô jeune fille, est venu se placer, J'ai vu languissamment tes longs cils s'abaisser, Et même j'ai cru voir une larme glisser Et luire au bord de ta paupière. Le jour à ton chaste sommeil A-t-il ravi trop tôt quelque merveilleux songe ?... Oh ! ne le pleure pas ; en eux tout est mensonge ; Eh ! quel songe, dis-moi, vaut l'extase où te plonge Le premier rayon du soleil ? Lorsque l'on est et jeune et belle, Est-il, au sein des nuits, rêves si séduisants Qu'ils puissent égaler ces mondes rayonnants Qu'en sa fraîche pensée une vierge à seize ans Voit se dérouler devant elle ? Non, ce n'est pas encore cela ; C'est donc qu'en t'éveillant une glace infidèle A tes propres regards t'aura faite moins belle ? Elle mentait !... D'ailleurs qu'importe la rebelle ? Ton bien-aimé n'était pas là. Hier soir sans doute, en silence, Tu lisais à l'écart quelque récit d'amour, Et ta lampe, soudain s'éteignant, jusqu'au jour T'aura laissée hélas ! tremblante tour-à-tour Entre la crainte et l'espérance ? Peut-être à ton chant virginal Refusant de s'unir, ton âme vive et tendre Sur tes lèvres n'a pu monter et se répandre ? Mais le génie est roi ; parfois il fait attendre Longtemps l'harmonieux signal. L'inspiration a son heure : Impétueuse et libre, elle ne souffre pas Qu'un maître la mesure et lui compte ses pas : Attends-la fièrement, bientôt tu sentiras Vibrer la corde intérieure. — « Non, ma lampe, toute la nuit, A brûlé sans s'éteindre, et ma glace est discrète ; La harpe sous mes doigts n'a pas été muette, Et mon calme sommeil n'a pas rêvé de fête Qu'un jaloux réveil ait détruit. Si le sourire m'abandonne, Si pâle maintenant et triste tu me vois, C'est que j'eus sur la terre une amie autrefois, Et la mort la surprit lorsqu'ainsi dans les bois Tombaient les feuilles de l'automne. »

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    Arthur Rimbaud

    Arthur Rimbaud

    @arthurRimbaud

    Larme Loin des oiseaux, des troupeaux, des villageoises, Je buvais, accroupi dans quelque bruyère Entourée de tendres bois de noisetiers, Par un brouillard d’après-midi tiède et vert. Que pouvais-je boire dans cette jeune Oise, Ormeaux sans voix, gazon sans fleurs, ciel couvert. Que tirais-je à la gourde de colocase ? Quelque liqueur d’or, fade et qui fait suer. Tel, j’eusse été mauvaise enseigne d’auberge. Puis l’orage changea le ciel, jusqu’au soir. Ce furent des pays noirs, des lacs, des perches, Des colonnades sous la nuit bleue, des gares. L’eau des bois se perdait sur des sables vierges, Le vent, du ciel, jetait des glaçons aux mares… Or ! tel qu’un pêcheur d’or ou de coquillages, Dire que je n’ai pas eu souci de boire ! Mai 1872

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    Arthur Rimbaud

    Arthur Rimbaud

    @arthurRimbaud

    Mémoire I L'eau claire ; comme le sel des larmes d'enfance, L'assaut au soleil des blancheurs des corps de femmes ; la soie, en foule et de lys pur, des oriflammes sous les murs dont quelque pucelle eut la défense ; L'ébat des anges ; - Non... le courant d'or en marche, meut ses bras, noirs, et lourds, et frais surtout, d'herbe. Elle sombre, ayant le Ciel bleu pour ciel-de-lit, appelle pour rideaux l'ombre de la colline et de l'arche. II Eh ! l'humide carreau tend ses bouillons limpides ! L'eau meuble d'or pâle et sans fond les couches prêtes. Les robes vertes et déteintes des fillettes font les saules, d'où sautent les oiseaux sans brides. Plus pure qu'un louis, jaune et chaude paupière le souci d'eau - ta foi conjugale, ô l'Épouse ! - au midi prompt, de son terne miroir, jalouse au ciel gris de chaleur la Sphère rose et chère. III Madame se tient trop debout dans la prairie prochaine où neigent les fils du travail ; l'ombrelle aux doigts ; foulant l'ombelle ; trop fière pour elle ; des enfants lisant dans la verdure fleurie leur livre de maroquin rouge ! Hélas, Lui, comme mille anges blancs qui se séparent sur la route, s'éloigne par delà la montagne ! Elle, toute froide, et noire, court ! après le départ de l'homme ! IV Regret des bras épais et jeunes d'herbe pure ! Or des lunes d'avril au coeur du saint lit ! Joie des chantiers riverains à l'abandon, en proie aux soirs d'août qui faisaient germer ces pourritures ! Qu'elle pleure à présent sous les remparts ! l'haleine des peupliers d'en haut est pour la seule brise. Puis, c'est la nappe, sans reflets, sans source, grise : un vieux, dragueur, dans sa barque immobile, peine. V Jouet de cet oeil d'eau morne, je n'y puis prendre, ô canot immobile ! oh ! bras trop courts ! ni l'une ni l'autre fleur : ni la jaune qui m'importune, là ; ni la bleue, amie à l'eau couleur de cendre. Ah ! la poudre des saules qu'une aile secoue ! Les roses des roseaux dès longtemps dévorées ! Mon canot, toujours fixe ; et sa chaîne tirée Au fond de cet oeil d'eau sans bords, - à quelle boue ?

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    C

    Charles Guérin

    @charlesGuerin

    Le navrant sourire où monte un flot de larmes Ah ! le navrant sourire où monte un flot de larmes, Et nos cœurs douloureux et lourds qui battent l'heure ! Détourne ton visage et laisse-moi. Qu'il pleure, Le pauvre enfant blotti sur ton sein, pauvre femme ! Dérobe-moi tes yeux : les suprêmes regards Brisent la faible force amoureuse en sanglots. La lampe jaunit ; vois, poindre entre les rideaux, Amer et gris, le jour éternel du départ. Épargne-moi les mots charitables qui mentent Si mal, qui font si mal en vain, ô mon amante ! Adieu, sache me dire adieu, tout simplement. Mais la femme est adroite à duper la douleur, Et je rêve, apaisé par ton courage aimant, Qu'une mère sourit à son enfant qui meurt.

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    François Coppée

    François Coppée

    @francoisCoppee

    À un lilas Je vois fleurir, assis à ma fenêtre, L'humble lilas de mon petit jardin, Et son subtil arome qui pénètre Vient jusqu'à moi dans le vent du matin. Mais je suis plein d'une colère injuste, Car ma maîtresse a cessé de m'aimer, Et je reproche à l'innocent arbuste D'épanouir ses fleurs et d'embaumer. Tout enivré de soleil et de brise, Ce favori radieux du printemps, Pourquoi fait-il à mon cœur qui se brise Monter ainsi ses parfums insultants ? Ne sait-il pas que j'ai cueilli pour elle Les seuls rameaux dont il soit éclairci ? Est-ce pour lui chose si naturelle Qu'en plein avril elle me laisse ainsi ? – Mais non, j'ai tort, car j'aime ma souffrance. A nos amours jadis tu te mêlas ; Au jardin vert, couleur de l'espérance, Fleuris longtemps, frêle et charmant lilas ! Les doux matins qu'embaume ton haleine, Les clairs matins du printemps sont si courts ! Laisse-moi croire, encore une semaine, Qu'on ne m'a pas délaissé pour toujours. Et si, malgré mes espoirs pleins d'alarmes, Je ne dois plus avoir la volupté De reposer mes yeux brûlés de larmes Sur la fraîcheur de sa robe d'été ; Si je ne dois plus revoir l'infidèle, J'y penserai, tant que tu voudras bien, Devant ces fleurs qui me virent près d'elle, Dans ce parfum qui rappelle le sien.

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    François Coppée

    François Coppée

    @francoisCoppee

    Premières larmes Pâle sous la céruse et les cheveux trop noirs, L'illustre premier rôle encor jeune aux chandelles, L'homme à femmes, malgré son âge adoré d'elles, Obtient, comme au beau temps, des effets de mouchoirs. Et, depuis des milliers et des milliers de soirs, Froid comme un glaive et sûr de tant de cœurs fidèles, Il prodigue, Antony de centaines d'Adèles, Ses sanglots simulés et ses faux désespoirs. Pourtant la sciatique est à la fin venue. Horreur ! Elle le cloue aux pieds de l'ingénue Qui, pour qu'il se relève, aide le vieux barbon. Alors l'acteur, gâté par quarante ans d'éloge, Court se cacher et fondre en larmes dans sa loge. — C'est la première fois qu'il pleure pour de bon.

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    François de Malherbe

    François de Malherbe

    @francoisDeMalherbe

    Les larmes de Saint-Pierre Ce n'est pas en mes vers qu'une amante abusée Des appas enchanteurs d'un parjure Thésée, Après l'honneur ravi de sa pudicité, Laissée ingratement en un bord solitaire, Fait de tous les assauts que la rage peut faire Une fidèle preuve à l'infidélité. Les ondes que j'épands d'une éternelle veine Dans un courage saint ont leur sainte fontaine ; Où l'amour de la terre et le soin de la chair Aux fragiles pensers ayant ouvert la porte, Une plus belle amour se rendit la plus forte, Et le fit repentir aussitôt que pécher.

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    Joachim du Bellay

    Joachim du Bellay

    @joachimDuBellay

    Si les larmes servaient de remède au malheur Si les larmes servaient de remède au malheur, Et le pleurer pouvait la tristesse arrêter, On devrait, Seigneur mien, les larmes acheter, Et ne se trouverait rien si cher que le pleur. Mais les pleurs en effet sont de nulle valeur : Car soit qu'on ne se veuille en pleurant tourmenter, Ou soit que nuit et jour on veuille lamenter, On ne peut divertir le cours de la douleur. Le coeur fait au cerveau cette humeur exhaler, Et le cerveau la fait par les yeux dévaler, Mais le mal par les yeux ne s'alambique pas. De quoi donques nous sert ce fâcheux larmoyer ? De jeter, comme on dit, l'huile sur le foyer, Et perdre sans profit le repos et repas.

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    Louis Aragon

    Louis Aragon

    @louisAragon

    Les larmes se ressemblent Dans le ciel gris des anges de faïence Dans le ciel gris des sanglots étouffés Il me souvient de ces jours de Mayence Dans le Rhin noir pleuraient des filles-fées On trouvait parfois au fond des ruelles Un soldat tué d'un coup de couteau On trouvait parfois cette paix cruelle Malgré le jeune vin blanc des coteaux J'ai bu l'alcool transparent des cerises J'ai bu les serments échangés tout bas Qu'ils étaient beaux les palais les églises J'avais vingt ans Je ne comprenais pas Qu'est-ce que je savais de la défaite Quand ton pays est amour défendu Quand il te faut la voix des faux-prophètes Pour redonner vie à l'espoir perdu Il me souvient de chansons qui m'émurent Il me souvient des signes à la craie Qu'on découvrait au matin sur les murs Sans en pouvoir déchiffrer les secrets Qui peut dire où la mémoire commence Qui peut dire où le temps présent finit Où le passé rejoindra la romance Où le malheur n'est qu'un papier jauni Comme l'enfant surprit parmi ses rêves Les regards bleus des vaincus sont gênants Le pas des pelotons à la relève Faisait frémir le silence rhénan.

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    Marceline Desbordes-Valmore

    Marceline Desbordes-Valmore

    @marcelineDesbordesValmore

    S'il l'avait su S'il avait su quelle âme il a blessée, Larmes du coeur, s'il avait pu vous voir, Ah ! si ce coeur, trop plein de sa pensée, De l'exprimer eût gardé le pouvoir, Changer ainsi n'eût pas été possible ; Fier de nourrir l'espoir qu'il a déçu : A tant d'amour il eût été sensible, S'il avait su. S'il avait su tout ce qu'on peut attendre D'une âme simple, ardente et sans détour, Il eût voulu la mienne pour l'entendre, Comme il l'inspire, il eût connu l'amour. Mes yeux baissés recelaient cette flamme ; Dans leur pudeur n'a-t-il rien aperçu ? Un tel secret valait toute son âme, S'il l'avait su. Si j'avais su, moi-même, à quel empire On s'abandonne en regardant ses yeux, Sans le chercher comme l'air qu'on respire, J'aurais porté mes jours sous d'autres cieux. Il est trop tard pour renouer ma vie, Ma vie était un doux espoir déçu. Diras-tu pas, toi qui me l'as ravie, Si j'avais su !

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    M

    Maurice Rollinat

    @mauriceRollinat

    Le goût des larmes L'Énigme désormais n'a plus rien à me taire, J'étreins le vent qui passe et le reflet qui fuit, Et j'entends chuchoter aux lèvres de la Nuit La révélation du gouffre et du mystère. Je promène partout où le sort me conduit Le savoureux tourment de mon art volontaire ; Mon âme d'autrefois qui rampait sur la terre Convoite l'outre-tombe et s'envole aujourd'hui. Mais en vain je suis mort à la tourbe des êtres : Mon oreille et mes yeux sont encor des fenêtres Ouvertes sur leur plainte et leur convulsion ; Et dans l'affreux ravin des deuils et des alarmes, Mon esprit résigné, plein de compassion, Flotte au gré du malheur sur des ruisseaux de larmes.

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    M

    Maurice Rollinat

    @mauriceRollinat

    Les larmes du monde Dans les yeux de l'Humanité La Douleur va mirer ses charmes. Tous nos rires, tous nos vacarmes Sanglotent leur inanité ! En vain l'orgueil et la santé Sont nos boucliers et nos armes, Dans les yeux de l'Humanité La Douleur va mirer ses charmes. Et l'inerte Fatalité Qui se repait de nos alarmes, Sourit à l'océan de larmes Qui roule pour l'éternité Dans les yeux de l'Humanité !

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    Sully Prudhomme

    Sully Prudhomme

    @sullyPrudhomme

    Les stalactites J'aime les grottes où la torche Ensanglante une épaisse nuit, Où l'écho fait, de porche en porche, Un grand soupir du moindre bruit. Les stalactites à la voûte Pendent en pleurs pétrifiés Dont l'humidité, goutte à goutte, Tombe lentement à mes pieds. Il me semble qu'en ces ténèbres Règne une douloureuse paix ; Et devant ces longs pleurs funèbres Suspendus sans sécher jamais, Je pense aux âmes affligées Où dorment d'anciennes amours : Toutes les larmes sont figées, Quelque chose y pleure toujours.

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    Sully Prudhomme

    Sully Prudhomme

    @sullyPrudhomme

    Si j'étais Dieu Si j'étais Dieu, la mort serait sans proie, Les hommes seraient bons, j'abolirais l'adieu, Et nous ne verserions que des larmes de joie, Si j'étais Dieu. Si j'étais Dieu, de beaux fruits sans écorces Mûriraient, le travail ne serait plus qu'un jeu, Car nous n'agirions plus que pour sentir nos forces, Si j'étais Dieu. Si j'étais Dieu, pour toi, celle que j'aime, Je déploierais un ciel toujours frais, toujours bleu, Mais je te laisserais, ô mon ange, la même, Si j'étais Dieu.

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    Sully Prudhomme

    Sully Prudhomme

    @sullyPrudhomme

    Une larme En tes yeux nage une factice opale, Et le charbon t'allonge les sourcils, Mais ton regard sans douceur n'est que pâle Sous tes gros cils de sépia noircis. Ah ! Pauvre femme, il règne un froid de pierre Dans la langueur menteuse de ce fard ; Quand tu mettrais l'azur sous ta paupière, Tu ne pourrais embellir ton regard ! Oui, porte envie aux yeux vrais qui nous laissent, En se voilant, captivés d'autant mieux ; Ceux-là sont beaux, même quand ils se baissent : C'est le regard qui fait le prix des yeux. Qui sait pourtant s'il faut qu'on te dédaigne, S'il n'est plus rien, dans ton âme, à cueillir ? Pour la sauver il suffit qu'on la plaigne, Un dernier lis y pourra tressaillir. Est-il si vain, ce rêve de jeunesse Dont nous rions et que nous fîmes tous : Guérir une âme où la vertu renaisse ! Si généreux, étions-nous donc si fous ? Qui sait pourtant si tout ton maquillage N'endigue pas des pleurs accumulés, Qui brusquement y feraient leur sillage, Pareils aux pleurs des yeux immaculés ? Car tous les pleurs, de pécheresse ou d'ange, Dans tous les yeux sont d'eau vive et de sel ; L'onde en est pure, et rien de ce mélange, S'il vient du cœur, n'est indigne du ciel ; Vois Madeleine : elle y trône ravie Pour une larme où Dieu se put mirer : S'il t'en reste une, une ancienne, à pleurer, Tu peux laver ta paupière et ta vie.

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    Théodore Agrippa d'Aubigné

    Théodore Agrippa d'Aubigné

    @theodoreAgrippaDaubigne

    Larmes J'ai couvert mes plaintes funèbres Sous le voile noir des ténèbres, La nuit a gardé mes ennuis, Le jour mes allégresses feintes ; Cacher ni feindre je ne puis, Pour ce que les plus longues nuits Sont trop courtes à mes complaintes. Le feu dans le cœur d'une souche A la fin lui forme une bouche, Et lui ouvre comme des yeux, Par où l'on voit et peut entendre Le brasier épris en son creux : Mais lors qu'on voit à clair ses feux, C'est lors qu'elle est demi en cendre. Au printemps, on coupe la branche. L'hiver sans danger on la tranche : Mais quand un acier sans pitié Tire le sang, qui est la sève, Lors pleurant sa morte moitié Meurt en été, de l'amitié, La branche de la branche veuve. Que l'aether soupire à ma vue, Tire mes vapeurs en la nue ; Le tison fumant de mon cœur Un pareil feu dans le ciel mette, Qui de jour cache son ardeur, La nuit, d'effroyable splendeur, Flambait au ciel un grand cornette. Plaindrai-je ma moitié ravie, De quelques moitiés de ma vie ? Non, la vie entière n'est pas Trop, pour en ces douleurs s'éteindre, Soupirer en passant le pas Par les trois fumeaux du trépas, C'est plaindre comme il faut se plaindre. Plus mes yeux asséchez ne pleurent ; Taris sans humeur, ils se meurent : L'âme la pleure, et non pas l'œil. Je prendrai le drap mortuaire Dans l'obscurité du cercueil, Les noires ombres pour mon deuil, Et pour crêpe noir le suaire.

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    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    Les paupières des fleurs Les paupières des fleurs, de larmes toujours pleines, Ces visages brumeux qui, le soir, sur les plaines Dessinent les vapeurs qui vont se déformant, Ces profils dont l'ébauche apparaît dans le marbre, Ces yeux mystérieux ouverts sur les troncs d'arbre, Les prunelles de l'ombre et du noir firmament Qui rayonnent partout et qu'aucun mot ne nomme, Sont les regards de Dieu, toujours surveillant l'homme, Par le sombre penseur entrevus vaguement.

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