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Octobre

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Octobre

Poésies de la collection octobre

    A

    Albert Lozeau

    @albertLozeau

    Les arbres d’Octobre Au soleil, le matin, les arbres sont en or ; Octobre leur a fait des feuilles précieuses Qui tremblent à la brise et, toujours anxieuses, Craignent le vent d’automne en qui passe la mort. C’est l’immobilité maintenant qu’elles aiment, Ou, venant à l’entour des branches voltiger, Le souffle inoffensif qui les frôle, léger, Et fait luire les tons jaunes qui les parsèment Combien choiront avant le doux soir automnal ! Toujours sur le trottoir il en neige quelqu’une. Ce doit être, là-haut, une angoisse à chacune Quand la petite sœur quitte l’arbre natal… Mais l’orage viendra les pacifier toutes ! Un grand coup de vent dur tordra l’arbre soudain, Et comme des oiseaux qu’on chasse du jardin, Les feuilles partiront en l’air, tombant aux routes, Et les seuils en seront dorés jusqu’au matin.

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    A

    Albert Lozeau

    @albertLozeau

    Octobre Adieu, beau jour d’automne au firmament si bleu, Feuilles brunes encore à l’arbre, hier, adieu ! Le vent froid passe avec des plaintes adoucies, Et les petits oiseaux ont des âmes transies Sur le pavé sonore on entend fuir les pas : L’heure marche, elle aussi, mais on n’y songe pas ! Octobre, mois royal dont les couchants superbes Projettent leurs reflets sur les dernières herbes, Octobre se fait vieux et meurt tous les matins Dans le lit sépulcral des brouillards argentins. Sa douce gloire laisse au cœur une lumière Resplendissante, et moins que son règne, éphémère. Car ton soleil se couche en notre souvenir, Octobre, et chaque jour il peut en revenir ! La pensée, en rêvant de splendeur, le suscite, Et soudain, triomphait, voilà qu’il ressuscite !

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    Albert Samain

    Albert Samain

    @albertSamain

    Octobre est doux Octobre est doux. — L'hiver pèlerin s'achemine Au ciel où la dernière hirondelle s'étonne. Rêvons... le feu s'allume et la bise chantonne. Rêvons... le feu s'endort sous sa cendre d'hermine. L'abat-jour transparent de rose s'illumine. La vitre est noire sous l'averse monotone. Oh ! le doux « remember » en la chambre d'automne, Où des trumeaux défunts l'âme se dissémine. La ville est loin. Plus rien qu'un bruit sourd de voitures Qui meurt, mélancolique, aux plis lourds des tentures... Formons des rêves fins sur des miniatures. Vers de mauves lointains d'une douceur fanée Mon âme s'est perdue ; et l'Heure enrubannée Sonne cent ans à la pendule surannée...

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    A

    Aloysius Bertrand

    @aloysiusBertrand

    Octobre Les petits savoyards sont de retour, et déjà leur cri interroge l'écho sonore du quartier ; comme les hiron- delles suivent le printemps, ils précèdent l'hiver. Octobre, le courrier de l'hiver, heurte à la porte de nos demeures. Une pluie intermittente inonde la vitre offusquée, et le vent jonche des feuilles mortes du platane le perron solitaire. Voici venir les veillées de famille, si délicieuses quand tout au dehors est neige, verglas et brouillard, et que les jacinthes fleurissent sur la cheminée, à la tiède atmosphère du salon. Voici venir la Saint-Martin et ses brandons, Noël et ses bougies, le jour de l'an et ses joujoux, les Rois et leur fève, le carnaval et sa marotte. Et Pasques, enfin, Pasques aux hymnes matinales et joyeuses, Pasques dont les jeunes filles reçoivent la blanche hostie et les œufs rouges ! Alors un peu de cendre aura effacé de nos fronts l'ennui de six mois d'hiver, et les petits savoyards salueront du haut de la colline le hameau natal.

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    A

    Anatole Le Braz

    @anatoleLeBraz

    Octobre Octobre m'apparaît comme un parc solitaire : Les mûres frondaisons commencent à brunir. Et des massifs muets monte une odeur légère, Cet arôme plus doux des fleurs qui vont mourir. L'étang, les yeux voilés, rêve, plein de mystère, Au fantôme ondoyant de quelque souvenir ; Une langueur exquise a pénétré la terre, Le temps même a plié son aile pour dormir. Le ciel, plus imprécis, fait l'âme plus profonde. On sent flotter en soi tout le passé du monde Et, secoué soudain d'un grand frisson pieux, L'on croit ouïr au loin des rumeurs sibyllines, Tandis que, dans la pourpre ardente des collines. Semble saigner encor le sang des anciens dieux.

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    A

    André Lemoyne

    @andreLemoyne

    Matin d'Octobre Le soleil s'est levé rouge comme une sorbe Sur un étang des bois : — il arrondit son orbe Dans le ciel embrumé, comme un astre qui dort ; Mais le voilà qui monte en éclairant la brume, Et le premier rayon qui brusquement s'allume À toute la forêt donne des feuilles d'or.

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    A

    Auguste Lacaussade

    @augusteLacaussade

    Les Soleils d’Octobre Aux jours où les feuilles jaunissent, Aux jours où les soleils finissent, Hélas ! nous voici revenus ; Le temps n’est plus, ma-bien-aimée, Où sur la pelouse embaumée Tu posais tes pieds blancs et nus. L’herbe que la pluie a mouillée Se traîne frileuse et souillée ; On n’entend plus de joyeux bruits Sortir des gazons et des mousses ; Les châtaigniers aux branches rousses Laissent au vent tomber leurs fruits. Sur les coteaux aux pentes chauves, De longs groupes d’arbustes fauves Dressent leurs rameaux amaigris ; Dans la forêt qui se dépouille, Les bois ont des teintes de rouille ; L’astre est voilé, le ciel est gris. Cependant, sous les vitres closes, Triste de la chute des roses, Il n’est pas temps de s’enfermer ; Toute fleur n’est pas morte encore ; Un beau jour, une belle aurore Au ciel, demain, peut s’allumer. La terre, ô ma frileuse amie ! Ne s’est point encore endormie Du morne sommeil de l’hiver… Vois ! la lumière est revenue : Le soleil, entr’ouvrant la nue, Attiédit les moiteurs de l’air. Sous la lumière molle et sobre De ces soleils calmes d’octobre, Par les bois je voudrais errer ! L’automne a de tièdes délices : Allons sur les derniers calices, Ensemble, allons les respirer ! Je sais dans la forêt prochaine, Je sais un site au pied du chêne Où le vent est plus doux qu’ailleurs ; Où l’eau, qui fuit sous les ramures, Échange de charmants murmures Avec l’abeille, avec les fleurs. Dans ce lieu plein d’un charme agreste, Où pour rêver souvent je reste, Veux-tu t’asseoir, veux-tu venir ? Veux-tu, sur les mousses jaunies, Goûter les pâles harmonies De la saison qui va finir ? Partons ! et, ma main dans la tienne, Qu’à mon bras ton bras se soutienne ! Des bois si l’humide vapeur Te fait frissonner sous ta mante, Pour réchauffer ta main charmante Je la poserai sur mon cœur. Et devant l’astre qui décline, Debout sur la froide colline, Et ton beau front penché sur moi, Tu sentiras mille pensées, Des herbes, des feuilles froissées Et des bois morts, monter vers toi. Et devant la terne verdure, Songeant qu’ici-bas rien ne dure, Que tout passe, fleurs et beaux jours, A cette nature sans flamme Tu pourras comparer, jeune âme, Mon cœur, pour toi brûlant toujours ! Mon cœur, foyer toujours le même, Foyer vivant, foyer qui t’aime, Que ton regard fait resplendir ! Que les saisons, que les années, Que l’âpre vent des destinées Ne pourront jamais refroidir ! Et quand, noyés de brume et d’ombre, Nous descendrons le coteau sombre, Rayon d’amour, rayon d’espoir, Un sourire, ô ma bien-aimée ! Jouera sur ta lèvre embaumée Avec les derniers feux du soir.

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    C

    Charles Guérin

    @charlesGuerin

    Octobre à son manteau d'azur fourré Octobre à son manteau d'azur fourré de vair Arbore ce matin les joyaux de l'hiver. Le ruisseau fume, un fin brouillard couvre la berge, Le jardin blanc miroite au soleil, l'herbe fond Et chatoie et ses fils de perles se défont. Un givre étincelant ouvrage d'argent vierge Le buis sombre et la treille et les rosiers. Et toi, Qui foules, attentive au craquement des feuilles, Le sol éblouissant et dur, pleine d'émoi Et de pitié, d'un doigt malhabile, tu cueilles Toute cette rigide et vaine floraison L'œillet déjà tardif de l'arrière-saison, Les pesants dahlias ruchés, les tristes roses Étreintes par leur froide armure de cristal. Et te sachant mourir, hélas du même mal, Tu formes un bouquet de tes sœurs et tu poses Tes lèvres à leur sein glacé, pieusement, Tandis qu'ivre d'amour et d'un secret tourment, Mes yeux mêlés aux tiens que la lumière dore, Je cherche, ô mon enfant trop pensive, à puiser Sur ta bouche en un long et sanglotant baiser Ces parfums qu'une fleur gelée exhale encore.

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    C

    Charles Guérin

    @charlesGuerin

    Ô veille de toussaint et dernier soir d'Octobre. Ô veille de Toussaint et dernier soir d'octobre ! Le ciel est une ruche où bourdonnent les cloches, Et le soleil pâlit sur le jardin doré : De même, à l'occident large et pur de ma vie, Dans un suprême adieu d'amour je descendrai. La glycine, crispée, avec mélancolie Se balance au perron de la maison natale, Et, des arbres, du sol, des massifs nus, s'exhale L'amer et froid parfum du vieil âge des choses. Je viens, boutons de miel, de chair, de nacre mauve. Vous cueillir pour ma belle enfant, roses tardives ; Car mes doigts prévoyants, demain, arquant les tiges, Confieront les rosiers délicats à la terre. Des cristaux meurtriers de l'hiver, nulle main Ne sut garder ta sève, arbuste solitaire, Fier rosier qu'étoilaient des roses merveilleuses : Tu n'es plus qu'un bois sec, inutile au jardin ; Et les printemps pressés comme les flots d'un fleuve, Les printemps lumineux et riches qui fécondent Dans les sillons du ciel d'obscurs germes de mondes, Et comme un front humain aux battements du rêve Font palpiter le cœur de l'arbre sous la sève, Tous les printemps, souffles d'air chauds et soleils d'or, Ne rendront pas ses fleurs de chair au rosier mort.

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    C

    Charles-Nérée Beauchemin

    @charlesNereeBeauchemin

    Rayons d’Octobre (I) Octobre glorieux sourit à la nature. On dirait que l’été ranime les buissons. Un vent frais, que l’odeur des bois fanés sature, Sur l’herbe et sur les eaux fait courir ses frissons. Le nuage a semé les horizons moroses, De ses flocons d’argent. Sur la marge des prés, Les derniers fruits d’automne, aux reflets verts et roses, Reluisent à travers les rameaux diaprés. Forêt verte qui passe aux tons chauds de l’orange ; Ruisseaux où tremble un ciel pareil au ciel vernal ; Monts aux gradins baignés d’une lumière étrange. Quel tableau ! quel brillant paysage automnal ! À mi-côte, là-bas, la ferme ensoleillée, Avec son toit pointu festonné de houblons, Paraît toute rieuse et comme émerveillée De ses éteules roux et de ses chaumes blonds. Aux rayons dont sa vue oblique est éblouie, L’aïeul sur le perron familier vient s’asseoir : D’un regain de chaleur sa chair est réjouie, Dans l’hiver du vieillard, il fait moins froid, moins noir. Calme et doux, soupirant vers un lointain automne, Il boit la vie avec l’air des champs et des bois, Et cet étincelant renouveau qui l’étonne Lui souffle au coeur l’amour des tendres autrefois. De ses pieds délicats pressant l’escarpolette, Un jeune enfant s’enivre au bercement rythmé, Semblable en gentillesse à la fleur violette Que l’arbuste balance au tiède vent de mai. Près d’un vieux pont de bois écroulé sur la berge, Une troupe enfantine au rire pur et clair, Guette, sur les galets qu’un flot dormant submerge, La sarcelle stridente et preste qui fend l’air. Vers les puits dont la mousse a verdi la margelle, Les lavandières vont avec les moissonneurs ; Sous ce firmament pâle éclate de plus belle Le charme printanier des couples ricaneurs. Et tandis que bruit leur babillage tendre, On les voit déroulant la chaîne de métal Des treuils mouillés, descendre et monter et descendre La seille d’où ruisselle une onde de cristal.

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    C

    Charles-Nérée Beauchemin

    @charlesNereeBeauchemin

    Rayons d’Octobre (II) À peine les faucheurs ont engrangé les gerbes Que déjà les chevaux à l’araire attelés Sillonnent à travers les chardons et les herbes La friche où juin fera rouler la mer des blés. Fécondité des champs ! cette glèbe qui fume, Ce riche et fauve humus, recèle en ses lambeaux La sève qui nourrit et colore et parfume Les éternels trésors des futurs renouveaux. Les labours, encadrés de pourpre et d’émeraude, Estompent le damier des prés aux cent couleurs. De sillons en sillons, les bouvreuils en maraude Disputent la becquée aux moineaux querelleurs. Et l’homme, aiguillonnant la bête, marche et marche, Pousse le coutre. Il chante, et ses refrains plaintifs Évoquent l’âge où l’on voyait le patriarche Ouvrir le sol sacré des vallons primitifs.

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    François Coppée

    François Coppée

    @francoisCoppee

    Matin d'Octobre C'est l'heure exquise et matinale Que rougit un soleil soudain. À travers la brume automnale Tombent les feuilles du jardin. Leur chute est lente. On peut les suivre Du regard en reconnaissant Le chêne à sa feuille de cuivre, L'érable à sa feuille de sang. Les dernières, les plus rouillées, Tombent des branches dépouillées ; Mais ce n'est pas l'hiver encor. Une blonde lumière arrose La nature, et, dans l'air tout rose, On croirait qu'il neige de l'or.

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    François Coppée

    François Coppée

    @francoisCoppee

    Mois d'Octobre Avant que le froid glace les ruisseaux Et voile le ciel de vapeurs moroses, Écoute chanter les derniers oiseaux, Regarde fleurir les dernières roses. Octobre permet un moment encor Que dans leur éclat les choses demeurent ; Son couchant de pourpre et ses arbres d'or Ont le charme pur des beautés qui meurent. Tu sais que cela ne peut pas durer, Mon cœur ! mais, malgré la saison plaintive, Un moment encor tâche d'espérer Et saisis du moins l'heure fugitive.

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    Georges Rodenbach

    Georges Rodenbach

    @georgesRodenbach

    Le soir dans les vitres VII C'est Octobre qui s'en revient avec le Soir ; Frères pensifs, ils reviennent de compagnie S'installer dans la chambre et devant le miroir Dont la clarté prolonge un éclat qui les nie ; Frères lointains, envers lesquels on eut des torts Qui rapportent un peu de fleurs des jardins morts Pour les intercaler dans les fleurs des tentures, Les tentures de demi-deuil de la Toussaint. C'est le Soir, c'est Octobre ; une cloche se plaint Songeant confusément à des cloches futures Dont la tristesse en pleurs dans notre âme est déjà ! Le Soir s'installe, et rien de précis ne subsiste ; Octobre aussi s'installe et nous revient plus triste Depuis tous ces longs mois où seul il voyagea Durant l'année, à la recherche de notre âme ! Il la retrouve enfin, et doucement la blâme De l'avoir attendu pour faire accueil au Soir, Et qu'elle soit encor si profane aux approches De la Toussaint qui vient par un chemin de cloches… Alors Octobre, auprès du Soir, songe à s'asseoir ; Et notre âme s'éplore en voyant, face à face, Ces deux hôtes causer de sa mort à voix basse !

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    Germain Nouveau

    Germain Nouveau

    @germainNouveau

    Octobre, vers le vieux château Octobre, vers le vieux château, dont le portail Pleure et rit quelque part dans Ponson du Terrail, Guide cet excellent notaire de campagne Que vous avez connu, décent et noir, la cagne Aux genoux, mais qui, doux disciple de Rousseau, Fait ce voyage à pied, malgré la pluie à seau Lui détraquant un beau pépin rose qu'il gère D'une main molle  ; il chante  : «  Il pleut, il pleut, Bergère,   » Allègre, et certain d'être, ô le gros polisson  ! Le bienvenu du vieux château, cher à Ponson  !

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    J

    Joseph Autran

    @josephAutran

    La chanson d'Octobre J'ai reparu sur la colline Dans un nuage aux franges d'or, Je suis la beauté qui décline ; Mais, à mes charmes, on devine Que les cœurs me suivent encore ! Ce n'est plus la fraîche auréole, Ce n'est plus l'éclat des grands jours ; C'est la pâleur, déjà plus molle, D'un front qui se penche et s'isole, Au souvenir de ses amours. Adieu les grâces qu'on déploie, Les beaux romans faits à loisir ; Adieu l'extase, adieu la joie D'un cœur qui s'arrête ou se noie Au bord des coupes du plaisir !

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    Jules Laforgue

    Jules Laforgue

    @julesLaforgue

    Petites misères d’Octobre Octobre m’a toujours fiché dans la détresse ; Les Usines, cent goulots fumant vers les ciels…. Les poulardes s’engraissent Pour Noël. Oh ! qu’alors, tout bramant vers d’albes atavismes, Je fonds mille Icebergs vers les septentrions D’effarants mysticismes Des Sions !…. Car les seins distingués se font toujours plus rares ; Le légitime est tout, mais à qui bon ma cour ? De qui bénir mes Lares Pour toujours ? Je ferai mes oraisons aux Premières Neiges ; Et je crierai au Vent :  » Et toi aussi, forçat ! Et rien ne vous allège Comme ça. (Avec la Neige, tombe une miséricorde D’agonie ; on a vu des gens aux coeurs de cuir Et méritant la corde S’en languir.) Mais vrai, s’écarteler les lobes, jeu de dupe…. Rien, partout, des saisons et des arts et des dieux, Ne vaut deux sous de jupe, Deux sous d’yeux. Donc, petite, deux sous de jupe en oeillet tiède, Et deux sous de regards, et tout ce qui s’ensuit…. Car il n’est qu’un remède A l’ennui.

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    Louis-Honoré Fréchette

    Louis-Honoré Fréchette

    @louisHonoreFrechette

    Octobre Les feuilles des bois sont rouges et jaunes ; La forêt commence à se dégarnir ; L'on se dit déjà : l'hiver va venir, Le morose hiver de nos froides zones.

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    Léon Dierx

    Léon Dierx

    @leonDierx

    Soir d'Octobre Un long frisson descend des coteaux aux vallées ; Des coteaux et des bois, dans la plaine et les champs, Le frisson de la nuit passe vers les allées. - Oh ! l'angelus du soir dans les soleils couchants ! - Sous une haleine froide au loin meurent les chants, Les rires et les chants dans les brumes épaisses. Dans la brume qui monte ondule un souffle lent ; Un souffle lent répand ses dernières caresses, Sa caresse attristée au fond du bois tremblant ; Les bois tremblent ; la feuille en flocon sec tournoie, Tournoie et tombe au bord des sentiers désertés. Sur la route déserte un brouillard qui la noie, Un brouillard jaune étend ses blafardes clartés ; Vers l'occident blafard traîne une rose trace, Et les bleus horizons roulent comme des flots, Roulent comme une mer dont le flot nous embrasse, Nous enlace, et remplit la gorge de sanglots. Plein du pressentiment des saisons pluviales, Le premier vent d'octobre épanche ses adieux, Ses adieux frémissants sous les feuillages pâles, Nostalgiques enfants des soleils radieux. Les jours frileux et courts arrivent. C'est l'automne. - Comme elle vibre en nous, la cloche qui bourdonne ! - L'automne, avec la pluie et les neiges, demain Versera les regrets et l'ennui monotone ; Le monotone ennui de vivre est en chemin ! Plus de joyeux appels sous les voûtes ombreuses ; Plus d'hymnes à l'aurore, ou de voix dans le soir Peuplant l'air embaumé de chansons amoureuses ! Voici l'automne ! Adieu, le splendide encensoir Des prés en fleurs fumant dans le chaud crépuscule ! Dans l'or du crépuscule, adieu, les yeux baissés, Les couples chuchotants dont le cœur bat et brûle, Qui vont la joue en feu, les bras entrelacés, Les bras entrelacés quand le soleil décline ! - La cloche lentement tinte sur la colline. - Adieu, la ronde ardente, et les rires d'enfants, Et les vierges, le long du sentier qui chemine, Rêvant d'amour tout bas sous les cieux étouffants ! - Âme de l'homme, écoute en frémissant comme elle L'âme immense du monde autour de toi frémir ! Ensemble frémissez d'une douleur jumelle. Vois les pâles reflets des bois qui vont jaunir ; Savoure leur tristesse et leurs senteurs dernières, Les dernières senteurs de l'été disparu ; - Et le son de la cloche au milieu des chaumières ! - L'été meurt ; son soupir glisse dans les lisières. Sous le dôme éclairci des chênes a couru Leur râle entre-choquant les ramures livides. Elle est flétrie aussi, ta riche floraison, L'orgueil de ta jeunesse ! et bien des nids sont vides, Âme humaine, où chantaient dans ta jeune saison Les désirs gazouillants de tes aurores brèves. Âme crédule ! écoute en toi frémir encor, Avec ces tintements douloureux et sans trêves, Frémir depuis longtemps l'automne dans tes rêves, Dans tes rêves tombés dès leur premier essor. Tandis que l'homme va, le front bas, toi, son âme, Écoute le passé qui gémit dans les bois ! Écoute, écoute en toi, sous leur cendre et sans flamme, Tous tes chers souvenirs tressaillir à la fois Avec le glas mourant de la cloche lointaine ! Une autre maintenant lui répond à voix pleine. Écoute à travers l'ombre, entends avec langueur Ces cloches tristement qui sonnent dans la plaine, Qui vibrent tristement, longuement, dans ton cœur !

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    M

    Maurice Rollinat

    @mauriceRollinat

    Paysage d’Octobre Le torrent a franchi ses bords Et gagné la pierraille ocreuse ; Le meunier longe avec efforts L’ornière humide qui se creuse. Déjà le lézard engourdi Devient plus frileux d’heure en heure ; Et le soleil du plein midi Est voilé comme un œil qui pleure. Les nuages sont revenus, Et la treille qu’on a saignée Tord ses longs bras maigres et nus Sur la muraille renfrognée. La brume a terni les blancheurs Et cassé les fils de la Vierge, Et le vol des martin-pêcheurs Ne frissonne plus sur la berge.

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    N

    Nérée Beauchemin

    @nereeBeauchemin

    Rayons d’Octobre (III) Écoutez : c’est le bruit de la joyeuse airée Qui, dans le poudroîment d’une lumière d’or, Aussi vive au travail que preste à la bourrée, Bat en chantant les blés du riche messidor. Quel gala ! pour décor, le chaume qui s’effrange ; Les ormes, les tilleuls, le jardin, le fruitier Dont la verdure éparse enguirlande la grange, Flotte sur les ruisseaux et jonche le sentier. Pour musique le souffle errant des matinées ; La chanson du cylindre égrenant les épis ; Les oiseaux et ces bruits d’abeilles mutinées Que font les gais enfants dans les meules tapis. En haut, sur le gerbier que sa pointe échevèle, La fourche enlève et tend l’ondoyant gerbillon. En bas, la paille roule et glisse par javelle Et vole avec la balle en léger tourbillon. Sur l’aire, les garçons dont le torse se cambre, Et les filles, leurs soeurs rieuses, déliant L’orge blonde et l’avoine aux fines grappes d’ambre, Font un groupe à la fois pittoresque et riant. En ce concert de franche et rustique liesse, La paysanne donne une note d’amour. Parmi ces rudes fronts hâlés, sa joliesse Évoque la fraîcheur matinale du jour. De la batteuse les incessantes saccades Ébranlent les massifs entraits du bâtiment. Le grain doré jaillit en superbes cascades. Tous sont fiers des surplus inouïs du froment. Déjà tous les greniers sont pleins. Les gens de peine Chancellent sous le poids des bissacs. Au milieu Des siens, le père, heureux, à mesure plus pleine, Mesure et serre à part la dîme du bon Dieu. Il va, vient. Soupesant la précieuse charge Et tournant vers le ciel son fier visage brun, Le paysan bénit Celui dont la main large Donne au pieux semeur trente setiers pour un.

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    N

    Nérée Beauchemin

    @nereeBeauchemin

    Rayons d’Octobre (IV) Maintenant, plus d’azur clair, plus de tiède haleine, Plus de concerts dans l’arbre aux lueurs du matin : L’oeil ne découvre plus les pourpres de la plaine Ni les flocons moelleux du nuage argentin. Les rayons ont pâli, leurs clartés fugitives S’éteignent tristement dans les cieux assombris. La campagne a voilé ses riches perspectives. L’orme glacé frissonne et pleure ses débris. Adieu soupirs des bois, mélodieuses brises, Murmure éolien du feuillage agité. Adieu dernières fleurs que le givre a surprises, Lambeaux épars du voile étoilé de l’été. Le jour meurt, l’eau s’éplore et la terre agonise. Les oiseaux partent. Seul, le roitelet, bravant Froidure et neige, reste, et son cri s’harmonise Avec le sifflement monotone du vent.

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    Paul Verlaine

    Paul Verlaine

    @paulVerlaine

    Un soir d’Octobre L’automne et le soleil couchant ! Je suis heureux ! Du sang sur de la pourriture ! L’incendie au zénith ! La mort dans la nature ! L’eau stagnante, l’homme fiévreux ! Oh ! c’est bien là ton heure et ta saison, poète Au cœur vide d’illusions, Et que rongent les dents de rats des passions, Quel bon miroir, et quelle fête ! Que d’autres, des pédants, des niais ou des fous, Admirent le printemps et l’aube, Ces deux pucelles-là, plus roses que leur robe ; Moi, je t’aime, âpre automne, et te préfère à tous Les minois d’innocentes, d’anges, Courtisane cruelle aux prunelles étranges.

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    Théodore de Banville

    Théodore de Banville

    @theodoreDeBanville

    Pendant ce triste Octobre pluvieux Pendant ce triste Octobre pluvieux, Que le ciel mouille et que le vent balaie, Mon livre, jeune en même temps que vieux, Où notre siècle a vu saigner sa plaie, Comme il convient, fut imprimé chez Claye. Il ne contient ni fiel, ni lâchetés. Dussent rugir les tigres tachetés, Et les serpents mordre, et les ânes braire, Il n’en a cure, et, si vous l’achetez, Il se vendra chez Lemerre, libraire.

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    W

    William Chapman

    @williamChapman

    Octobre Le ciel est tout couvert de nuages marbrés. L’écho vibre au lointain comme un bronze d’alarmes. Chaque nuit le gel mord les rameaux diaprés, Et les feuilles des bois tombent comme des larmes. Il vente, il grêle, il pleut. Les lourds torrents gonflés Dans les vallons déserts grondent comme les fauves. Pour des bords plus cléments les maestros ailés Désertent, inquiets, les bosquets demi-chauves. Des rayons hésitants tombent comme à regret Du sombre firmament sur la terre alarmée. Adieu les fleurs ! adieu les chants sous la ramée ! Adieu les rendez-vous au bord de la forêt ! Mais, comme le flambeau divin de l’Espérance Fait envoler la nuit de tout cœur douloureux, Le radieux soleil percera de ses feux La brume qui dérobe aux yeux l’azur immense.

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    E

    Emile Nelligan

    @emileNelligan

    Automne Comme la lande est riche aux heures empourprées, Quand les cadrans du ciel ont sonné les vesprées ! Quels longs effeuillements d'angélus par les chênes ! Quels suaves appels des chapelles prochaines ! Là-bas, groupes meuglants de grands boeufs aux yeux glauques Vont menés par des gars aux bruyants soliloques. La poussière déferle en avalanches grises Pleines du chaud relent des vignes et des brises. Un silence a plu dans les solitudes proches : Des Sylphes ont cueilli le parfum mort des cloches. Quelle mélancolie ! Octobre, octobre en voie ! Watteau ! que je vous aime, Autran, ô Millevoye !

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    E

    Emile Nelligan

    @emileNelligan

    Roses d'Octobre Pour ne pas voir choir les roses d'automne, Cloître ton cœur mort en mon cœur tué. Vers des soirs souffrants mon deuil s'est rué, Parallèlement au mois monotone. Le carmin tardif et joyeux détonne Sur le bois dolent de roux ponctué… Pour ne pas voir choir les roses d'automne, Cloître ton cœur mort en mon cœur tué.

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    E

    Emile Nelligan

    @emileNelligan

    Soirs d'Octobre — Oui, je souffre, ces soirs, démons mornes, chers Saints. — On est ainsi toujours au soupçon des Toussaints. — Mon âme se fait dune à funèbres hantises. — Ah ! Donne-moi ton front, que je calme tes crises. — Que veux-tu ? je suis tel, je suis tel dans ces villes, Boulevardier funèbre échappé des balcons, Et dont le rêve élude, ainsi que des faucons, L'affluence des sots aux atmosphères viles. Que veux-tu ? je suis tel… Laisse-moi reposer Dans la langueur, dans la fatigue et le baiser, Chère, bien-aimée âme où vont les espoirs sobres… Écoute ! Ô ce grand soir, empourpré de colères, Qui, galopant, vainqueur des batailles solaires, Arbore l'Étendard triomphal des Octobres !

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