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Croyance

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Croyance

Poésies de la collection croyance

    Charles-Augustin Sainte-Beuve

    Charles-Augustin Sainte-Beuve

    @charlesAugustinSainteBeuve

    Sainte Thérèse à Jésus crucifié Ce qui m'excite à t'aimer, ô mon Dieu, Ce n'est pas l'heureux ciel que mon espoir devance, Ce qui m'excite à t'épargner l'offense, Ce n'est pas l'enfer sombre et l'horreur de son feu ! C'est toi, mon Dieu, toi par ton libre vœu Cloué sur cette croix où t'atteint l'insolence ; C'est ton saint corps sous l'épine et la lance, Où tous les aiguillons de la mort sont en jeu. Voilà ce qui m'éprend, et d'amour si suprême, Ô mon Dieu, que, sans ciel même, je t'aimerais ; Que, même sans enfer, encor je te craindrais ! Tu n'as rien à donner, mon Dieu, pour que je t'aime ; Car, si profond que soit mon espoir, en l'ôtant, Mon amour irait seul, et t'aimerait autant !

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    Germain Nouveau

    Germain Nouveau

    @germainNouveau

    Invocation Ô mon Seigneur Jésus, enfance vénérable, Je vous aime et vous crains petit et misérable, Car vous êtes le fils de l'amour adorable. Ô mon Seigneur Jésus, adolescent fêté, Mon âme vous contemple avec humilité, Car vous êtes la Grâce en étant la Beauté. Ô mon Seigneur Jésus qu'un vêtement décore, Couleur de la mer calme et couleur de l'aurore, Que le rouge et le bleu vous fleurissent encore ! Ô mon Seigneur Jésus, chaste et doux travailleur, Enseignez-moi la paix du travail le meilleur, Celui du charpentier ou celui du tailleur. Ô mon Seigneur Jésus, semeur de paraboles Qui contiennent l'or clair et vivant des symboles, Prenez mes vers de cuivre ainsi que des oboles. Ô mon Seigneur Jésus, ô convive divin, Qui versez votre sang comme on verse le vin, Que ma faim et ma soif n'appellent pas en vain ! Ô mon Seigneur Jésus, vous qu'en brûlant on nomme, Mort d'amour, dont la mort sans cesse se consomme, Que votre vérité s'allume au coeur de l'homme !

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    Marceline Desbordes-Valmore

    Marceline Desbordes-Valmore

    @marcelineDesbordesValmore

    Croyance Souvent il m'apparut sous la forme d'un ange Dont les ailes s'ouvraient, Remontant de la terre au ciel où rien ne change ; Et j'ai vu s'abaisser, pleins d'une force étrange, Ses bras qui m'attiraient. Je montais. Je sentais de ses plumes aimées L'attrayante chaleur ; Nous nous parlions de l'âme et nos âmes charmées, Comme le souffle uni de deux fleurs embaumées, N'étaient plus qu'une fleur. Et je tremblerai moins pour sortir de la vie : Il saura le chemin. J'en serai, de bien près, devancée ou suivie ; Puis, entre Dieu qui juge et ma crainte éblouie, Il étendra sa main. Ce noeud, tissu par nous dans un ardent mystère Dont j'ai pris tout l'effroi, Il dira que c'est lui, si la peur me fait taire ; Et s'il brûla son vol aux flammes de la terre, Je dirai que c'est moi ! Son souffle lissera mes ailes sans poussière Pour les ouvrir à Dieu, Et nous l'attendrirons de la même prière ; Car, c'est l'éternité qu'il nous faut tout entière : On n'y dit plus : « Adieu ! »

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    S

    Sophie d'Arbouville

    @sophieDarbouville

    Je crois Pourquoi, du doux éclat des croyances du cœur Vouloir éteindre en moi la dernière lueur ? Pourquoi, lorsque la brise à l'aurore m'arrive, Me dire de rester pleurante sur la rive ? Pourquoi, lorsque des fleurs je veux chercher le miel, Portez-vous à ma bouche et l'absinthe et le fiel ? Pourquoi, si je souris au murmure de l'onde, Dites-vous que plus loin c'est un torrent qui gronde ? Pourquoi de nos saisons n'admettre que l'hiver, Ou lorsque l'or reluit ne parler que du fer ? Pourquoi, brisant la coupe où j'essaye de boire, Enlever à mon cœur le doux bonheur de croire ; Lui crier que, pour tous, tout s'altère ici-bas, Que l'amour, par l'oubli ; se donne un prompt trépas ; Qu'une idole adorée ou se brise ou se change, Que tout commence au ciel et finit dans la fange !.. Vous que je nomme amis, vous qui serrez ma main, Votre bouche me dit : « Rien n'arrive à demain. » Vous parlez en riant et j'écoute avec larmes ! Vous brisez de mes jours les poétiques charmes. À côté de la Foi, s'envolera l'Espoir... Ces deux anges partis, le ciel sera bien noir ! Laissez-moi le soleil ; que son disque de flamme Descende en longs rayons et réchauffe mon âme ! Vous qui doutez de tout, je lutte contre vous, L'armure de mon cœur résiste sous vos coups. De vos glaives cruels brisant la froide lame, Radieuse d'espoir, vous échappe mon âme ! Loin des climats glacés l'instinct la guidera, Et sans jeter ses fleurs, son vol se poursuivra. Vous qui doutez de tout, niant votre blasphème, Malgré vous, en ce jour, je crois même en vous-même ! Il est, à votre insu, dans le fond de vos cœurs, Des parfums ignorés, des calices de fleurs Qui, dans vos jours bruyants, n'ont pu fleurir encore, Et qu'un soleil plus doux ferait peut-être éclore. Oui, je crois au printemps, au matin, au réveil ; À l'étoile, la nuit ; et le jour, au soleil. Je crois que la chaleur vient souvent sans orage, Qu'un arbre peut tomber avec son vert feuillage, Que les fleurs de la terre ont encore du miel, Qu'il est, à l'horizon, un peu d'azur au ciel ! Je crois aux nobles cœurs, je crois aux nobles âmes, Chez qui l'amour du bien n'éteint jamais ses flammes ; Je crois aux dévouements qui poursuivent leurs cours, Vieillissant en disant ce mot béni : « Toujours. » Je crois à l'Amitié, sœur aimante et fidèle, Sur les flots en courroux suivant notre nacelle, Debout à nos côtés quand frappe le destin... Sommeillant à nos pieds quand le ciel est serein ! Puis je crois à l'Amour, merveilleuse harmonie Dont le céleste chant suit le cours de la vie, Amour que rien n'atteint, sainte et divine foi Qui fait croire en un autre et surtout croire à soi ! D'un noble dévouement source vive et féconde, Qui trouve trop étroits et la vie et le monde. Je crois au Souvenir, au long regret du cœur, Regret que l'on bénit comme un dernier bonheur, Crépuscule d'amour, triste après la lumière... Mais plus brillant encore que le jour de la terre ! Je crois à la Vertu, mais voilée ici-bas ; C'est un ange cachant la trace de ses pas. Sous ses voiles épais, Dieu seul sait qu'elle est belle, Et vous la blasphémez, en passant auprès d'elle ! La terre sous nos pieds cache ses mines d'or : Comme elle, croyez-moi, le cœur a son trésor, Mais il faut le creuser ; souvent, à sa surface, De ses veines d'or pur rien ne trahit la trace. Oh ! croyez comme moi, que sur l'immense mer Il est des bords lointains dont le feuillage est vert ; Cherchez-les, et ramez vers ces heureux rivages... Tendez la voile au vent, saisissez les cordages ; Debout au gouvernail, portez au loin vos yeux, Prenez pour votre guide une étoile des cieux ! Ne courbez pas vos fronts pour sonder les abîmes, Mais levez les regards pour découvrir les cimes. Marchez, marchez toujours, et quand viendra la mort, En regardant les cieux, amis, croyez encore !

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    S

    Sophie d'Arbouville

    @sophieDarbouville

    Sur les paroles d'un croyant Seigneur ! vous êtes bien le Dieu de la puissance. Que deviennent sans vous ces hommes qu'on encense ? Si d'un souffle divin vous animez leur front, Ils montent jusqu'aux deux, en saisissant leur lyre ! Votre souffle s'écarte... ils tombent en délire Dans des gouffres sans fond. Pourquoi, Dieu créateur, détruisant votre ouvrage, Du chêne encor debout dessécher le feuillage ? Magnifique, il planait entre le ciel et nous ; Sa grandeur expliquait la grandeur infinie, Il servait de degrés à mon faible génie Pour monter jusqu'à vous. Le plus beau de vos dons est la mâle éloquence, Qui soumet, par un mot, un monde à sa puissance ; Sceptre, devant lequel tout fléchit et se tait. Mais le Dieu juste et bon, des talents qu'il nous donne Demande compte, et dit au pécheur qui s'étonne : « Ingrat, qu'en as-tu fait ? » Et toi, prêtre du Dieu qui bénit la chaumière, Qui dit à l'étranger : « L'étranger est ton frère, « Nourrisse s'il a faim, couvre-le s'il est nu ; » Du Dieu qui ne voulut qu'un sanglant diadème, Qui laissa sur la terre un agneau pour emblème ; Prêtre ! que réponds-tu ? Tu souris dans tes chants à l'orage qui gronde ; Son tonnerre lointain fait frissonner le monde : Il s'ébranle.... et l'espoir illumine ton front. Baissant à ton niveau le Dieu de l'Évangile, Ta voix dans les clameurs de la guerre civile, Ose lancer son nom ! Quand de ce noir chaos s'élève un cri d'alarme, Pour courir au combat, chacun saisit son arme : Sur la mer, le vaisseau laisse un sillon de feu ; Dans nos camps, les canons vomissent la mitraille, Le vieux soldat saisit son sabre de bataille... Et toi, tu prends ton Dieu ! Arrête ! Dieu résiste à ton bras téméraire ; Son temple s'est ému ; des voûtes de Saint-Pierre, Des portiques de Rome, un cri s'est échappé... Tandis qu'avec orgueil tu chantais ta victoire, De ta tète tombait l'auréole de gloire ; La foudre t'a frappé ! Sur les trônes, ta voix a lancé l'anathème ; Elle a dit, de nos rois souillant le diadème : « Que leur coupe est un crâne où ruisselle le sang. » Va ! ne mets pas de frein à ta bouche parjure ; Les rois n'ont pas de mots pour répondre à l'injure, C'est Dieu qui les détend ! Quoi ! les rois sont maudits parla bouche d'un prêtre ! Interprète de Dieu, c'est par ce Dieu, ton maître, Qu'au trône d'Israël Saül fut appelé : « Voici l'Oint du Seigneur ! » dit-il à son prophète, Qu'Israël obéisse ! il est roi ; sur sa tête, L'huile sainte a coulé. » Oh ! rends-nous, Lamennais, le printemps de ta vie, Ces chants que répétait ma jeune âme ravie ; Mon cœur ne s'émeut plus aux accents de ta voix ; De ton noble flambeau s'éteignit la lumière, Et je pleure, à genoux, dans mon humble prière, Ta gloire d'autrefois ! Puis, je vais demander au pasteur du village, Comment on sert le Dieu, qui, détournant l'orage, Protège dans les champs la gerbe qui mûrit ; Qui donne au laboureur, de ses mains paternelles, Le pain de la journée, ainsi qu'aux tourterelles Le grain qui les nourrit. Mon âme se repose en la douce parole Du ministre d'un Dieu qui soutient et console. Rougis, Esprit brillant, toi qui souffles sur nous, Au nom du Dieu de paix, le trouble et le carnage ; Voici les mots sacrés du pasteur du village : « Mes frères, aimez-vous ! »

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    S

    Sophie d'Arbouville

    @sophieDarbouville

    Une croix sur le bord d'un chemin Sur le bord du chemin, que j'aime à voir l'oiseau, Fuyant le nid léger que balance l'ormeau, Prendre le grain qu'il porte à sa couvée éclose, Les premiers jours de mai, quand s'entr'ouvre la rose. Sur le bord du chemin, que j'aime l'églantier, De pétales dorés parsemant le sentier, Disant que l'hiver fuit avec neige et froidure, Qu'un sourire d'avril ramène la verdure. Sur le bord du chemin, que j'aime à voir les fleurs Dont les hommes n'ont pas combiné les couleurs ; Les fleurs des malheureux, qu'aux malheureux Dieu donne, Du Dieu qui songe à tous, aimable et sainte aumône. Sur le bord du chemin, que j'aime le ruisseau, Qui, sous le nénuphar, sous l'aulne et le roseau, Me cache ses détours, mais qui murmure et chante, S'emparant en fuyant de ma pensée errante. Sur le bord du chemin, que j'aime le berger, Son vieux chien vigilant, son chalumeau léger ; La cloche du troupeau, triste comme une plainte, Qui s'arrête parfois, puis qui s'ébranle et tinte. Sur le bord du chemin, que j'aime mieux encor La simple croix de bois, sans sculpture, sans or ; À ses pieds, une fleur humide de rosée, Par l'humble laboureur, humblement déposée. Sur le bord du chemin, la fleur se fanera, Les troupeaux partiront, le ruisseau tarira ; Tout se flétrit et meurt, quand s'enfuit l'hirondelle ; Mais la croix restera saintement immortelle ! Sur le bord du chemin, tout varie en son cours, Le ciel seul, à notre âme, osa dire : Toujours ! Et quand nos cœurs brisés s'agitent dans le doute, Qu'il est bon de trouver une croix sur la route ! Sur le bord du chemin, les paroles d'amour, Murmure harmonieux qui ne dure qu'un jour, S'en vont avec le vent, aussi légère chose Qu'un chant d'oiseau dans l'air ou qu'un parfum de rose. Sur le bord du chemin, on tombe avant le soir, Les pieds tout déchirés et le cœur sans espoir ; Pèlerin fatigué que poursuivit l'orage, On s'assied sur la route à moitié du voyage. Sur le bord du chemin, ô croix ! reste pour moi ! Mes yeux ont moins de pleurs en se levant vers toi. Tu me montres le but ; une voix qui console, Dans le fond de mon cœur, semble être ta parole : « Sur le bord du chemin, si ton cœur affaibli Souffre d'isolement, de mécompte et d'oubli, Ô pauvre ami blessé qui caches ta souffrance, Viens t'asseoir à mes pieds, car je suis l'espérance ! » Sur le bord du chemin, ainsi parle la croix, Consolant les bergers et consolant les rois, Offrant à tout passant son appui tutélaire... Car tout cœur qui palpite a souffert sur la terre !

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    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    Espoir en Dieu Espère, enfant ! demain ! et puis demain encore ! Et puis toujours demain ! croyons dans l'avenir. Espère ! et chaque fois que se lève l'aurore, Soyons là pour prier comme Dieu pour bénir ! Nos fautes, mon pauvre ange, ont causé nos souffrances. Peut-être qu'en restant bien longtemps à genoux, Quand il aura béni toutes les innocences, Puis tous les repentirs, Dieu finira par nous ! Octobre 18...

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    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    On croyait dans ces temps On croyait dans ces temps où le pâtre nocturne, Loin dans l'air, au-dessus de son front taciturne, Voyait parfois, témoin par l'ombre recouvert, Dans un noir tourbillon de tonnerre et de pluie, Passer rapidement la figure éblouie D'un prophète emporté par l'Esprit au désert ! On croyait dans les jours du barde et du trouvère ! Quand tout un monde armé se ruait au Calvaire, Pour délivrer la croix, Et pour voir le lac sombre où Jésus sauva Pierre, L'Horeb et le Cédron, et les portes de pierre Du sépulcre des rois ! On croyait dans ce siècle où tout était prière ; Où Louis, au moment de ravir La Vallière, S'arrêtait éperdu devant un crucifix ; Où l'autel rayonnait près du trône prospère ; Où, quand le roi disait : Dieu seul est grand, mon père ? L'évêque répondait : Dieu seul est grand, mon fils ! Les pâtres maintenant dorment dans les ravines ; Jérusalem est turque ; et les moissons divines N'ont plus de moissonneur ; La royauté décline et le peuple se lève. – Hélas ! l'homme aujourd'hui ne croit plus, mais il rêve. – Lequel vaut mieux, Seigneur ? Le 26 mars 1839.

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