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Charité

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Charité

Poésies de la collection charité

    Alphonse de Lamartine

    Alphonse de Lamartine

    @alphonseDeLamartine

    La charité Dieu dit un jour à son soleil : — Toi par qui mon nom luit, toi que ma droite envoie Porter à l'univers ma splendeur et ma joie, Pour que l'immensité me loue à son réveil ; De ces dons merveilleux que répand ta lumière, De ces pas de géant que tu fais dans les cieux, De ces rayons vivants que boit chaque paupière, Lequel te rend, dis-moi, dans toute ta carrière, Plus semblable à moi-même et plus grand à tes yeux ? Le soleil répondit en se voilant la face : — Ce n'est point d'éclairer l'immensurable espace, De faire étinceler les sables des déserts, De fondre du Liban la couronne de glace, Ni de me contempler dans le miroir des mers, Ni d'écumer de feu sur les vagues des airs : Mais c'est de me glisser aux fentes de la pierre Du cachot où languit le captif dans sa tour, Et d'y sécher des pleurs au bord d'une paupière Que réjouit dans l'ombre un seul rayon du jour ! — Bien ! reprit Jéhovah ; c'est comme mon amour ! Ce que dit le rayon au Bienfaiteur suprême, Moi, l'insecte chantant, je le dis à moi-même. Ce qui donne à ma lyre un frisson de bonheur, Ce n'est point de frémir au vain souffle de la gloire, Ni de jeter au temps un nom pour sa mémoire, Ni de monter au ciel dans un hymne vainqueur ; Mais c'est de résonner, dans la nuit du mystère, Pour l'âme sans écho d'un pauvre solitaire Qui n'a qu'un son lointain pour tout bruit sur la terre, Et d'y glisser ma voix par les fentes du cœur.

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    Arthur Rimbaud

    Arthur Rimbaud

    @arthurRimbaud

    Les soeurs de charité Le jeune homme dont l'oeil est brillant, la peau brune, Le beau corps de vingt ans qui devrait aller nu, Et qu'eût, le front cerclé de cuivre, sous la lune Adoré, dans la Perse, un Génie inconnu, Impétueux avec des douceurs virginales Et noires, fier de ses premiers entêtements, Pareil aux jeunes mers, pleurs de nuits estivales, Qui se retournent sur des lits de diamants ; Le jeune homme, devant les laideurs de ce monde, Tressaille dans son coeur largement irrité, Et plein de la blessure éternelle et profonde, Se prend à désirer sa soeur de charité. Mais, ô Femme, monceau d'entrailles, pitié douce, Tu n'es jamais la Soeur de charité, jamais, Ni regard noir, ni ventre où dort une ombre rousse, Ni doigts légers, ni seins splendidement formés. Aveugle irréveillée aux immenses prunelles, Tout notre embrassement n'est qu'une question : C'est toi qui pends à nous, porteuse de mamelles, Nous te berçons, charmante et grave Passion. Tes haines, tes torpeurs fixes, tes défaillances, Et les brutalités souffertes autrefois, Tu nous rends tout, ô Nuit pourtant sans malveillances, Comme un excès de sang épanché tous les mois. - Quand la femme, portée un instant, l'épouvante, Amour, appel de vie et chanson d'action, Viennent la Muse verte et la Justice ardente Le déchirer de leur auguste obsession. Ah ! sans cesse altéré des splendeurs et des calmes, Délaissé des deux Soeurs implacables, geignant Avec tendresse après la science aux bras almes, Il porte à la nature en fleur son front saignant. Mais la noire alchimie et les saintes études Répugnent au blessé, sombre savant d'orgueil ; Il sent marcher sur lui d'atroces solitudes. Alors, et toujours beau, sans dégoût du cercueil, Qu'il croie aux vastes fins, Rêves ou Promenades Immenses, à travers les nuits de Vérité, Et t'appelle en son âme et ses membres malades, Ô Mort mystérieuse, ô soeur de charité.

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    Germain Nouveau

    Germain Nouveau

    @germainNouveau

    Charité Nourrissez votre cœur du feu des charités, Filles du Fils de l'homme, aux yeux pleins de clartés. Aimez celle qu'un peuple appelle politesse. Avant Notre-Seigneur, savoir vivre, qu'était-ce ? Quelque chose au dehors, mais au fond, presque rien. Etre civilisé, c'est bien ; poli, très bien ; La politesse, fleur de l'homme charitable, Règle notre attitude et rit à notre table, Et donne un sens exquis aux choses du repas. Science qui s'apprend, et qui ne s'apprend pas : Code intime et profond, né dans la quiétude Du cloître, et dont le monde, après, fit son étude. L'âme où passa Jésus toujours en garde un pli, Et c'est encor rester chrétien qu'être poli, La politesse est reine et fait son doux royaume Des cœurs purs, c'est un lis royal qui les embaume ! Non celle qui se montre en chapeaux élégants, Bien qu'un homme se lise aux couleurs de ses gants, Ni celle qui fatigue, ou bien qui complimente, Obligée à se taire à moins qu'elle ne mente : Mais celle-là qui règne avec simplicité, Qui sait servir le miel pur de la vérité ; Qui veut laisser chacun ou chacune à sa place, Qui calme les transports, comme elle rompt la glace. Parmi les charités, si légères au sol Qu'elles foulent si peu, que l'on dirait un vol Timide, à fleur déterre, ou d'ange ou d'hirondelle ; Au nom des tout petits qui soupent sans chandelle Sous les arbres, les yeux dans leurs cheveux trop longs, Et viennent d'Italie avec leurs violons ; Du vieux joueur de flûte, aux mèches toutes grises, Et du pauvre, à genoux sur le seuil des églises, Qui marmotte une antienne ou qui froisse les grains Du rosaire, à la fête où vont les pèlerins ; Parmi les charités, porteuses d'escarcelles, D'un vers reconnaissant je veux célébrer celle Qui passe en écoutant les plaintes des roseaux, Et qui donne aux petits comme on donne aux oiseaux ! Fais ton miel admirable, ô reine des abeilles, Charité, donne encor tes jours, ton cœur, tes veilles ; Jésus multiplia les poissons et les pains. Voyez, dans ce palais, dont les plafonds sont peints, Où les lustres ont plus de branches que les arbres, Où le peuple des sphinx taillés au cœur des marbres Garde la cour sonore et les vastes paliers, Château plein de frontons, d'urnes et de piliers, Cette royale entant toute belle, qui foule, Comme un jardin fleuri, l'éloge de la foule ! Eh bien, la charité qui lui parle à mi-voix Saura lui retirer les bagues de ses doigts, La perle éclose au coin de son oreille en flamme, Sa chevelure où rit la gloire de la femme, Sa chambre où le soleil allonge dans la paix Sa large griffe d'or sur les tapis épais, Ses miroirs éclatants, les servantes accortes, Ce vestibule altier, plein de dessus de portes Où des gens, dont le vent chiffonne le manteau, Sont poudrés par Boucher et fardés par Watteau, Et l'œil de ces bergers diseurs de douces choses, Les grands vases de fleurs, où Sèvre a peint les roses ! Ses pieds si délicats chaussés de gros souliers, Sa taille consacrée à d'humbles tabliers, Sous sa coiffe de tulle et d'épingles légères, L'enfant ira, parmi les âmes étrangères, Fermer les yeux des morts, coudre le drap fatal, Ou, sous les crucifix des murs de l'hôpital, Au chevet d'un mourant dont la bouche blasphème, Pour lui dire : « Je suis votre sœur qui vous aime ! » Cette charité-là se nomme amour divin, Elle enivre les cœurs, plus forte que le vin. Père des charités, dont le Père pardonne, Jésus, ô doux Jésus, pour qu'enfin l'on se donne À vous, dont on tient l'âme et le cœur que l'on a, Vous qui changiez en vin l'eau claire de Cana Qui chantait en entrant sonore au col des vases, Changez la boue en or dans nos cœurs lourds de vases. Vous qui rendiez la vue à ceux dont les bâtons Tâtent le pied des murs, nous marchons à tâtons, Et nous sommes des sourds, et la pierre est pareille À nous. Maître, mettez le doigt sur notre oreille ! Vous, dont l'ordre, au soleil qui sur le peuple luit, Tirait Lazare blanc des brunies de la nuit, Seigneur, ressuscitez aussi nos cœurs de roche, S'il est vrai, ô Seigneur, que votre règne approche !

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    J

    Jean Aicard

    @jeanAicard

    Charité Si vous croyez que j'ai l'âme assez abaissée Pour porter vos dédains sans me lever un jour Si vous croyez en moi tuer toute pensée, Et sous la haine froide engloutir mon amour, Détrompez-vous ! Sans fin je m'élève, je monte ! Pour vous voir par-dessus l'épaule, humiliés, Moi, je n'ai pas besoin, comme vous, dans la honte, De me hisser, furtif, sur la pointe des pieds. Je vais à l'Idéal, dans un élan suprême ! Mais vous êtes si bas, je vous en avertis, Qu'on ne peut parmi vous rester, bien qu'on vous aime, Ni, lorsqu'on se fait grand, vous faire moins petits.

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