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Immortalité

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Immortalité

Poésies de la collection immortalité

    Albert Samain

    Albert Samain

    @albertSamain

    La coupe Au temps des Immortels, fils de la vie en fête, Où la Lyre élevait les assises des tours, Un artisan sacré modela mes contours Sur le sein d’une vierge, entre ses soeurs parfaite, Des siècles je régnai, splendide et satisfaite, Et les yeux m’adoraient… Quand, vers la fin des jours, De mes félicités le sort rompit le cours, Et je fus emportée au vent de la défaite. Vieille à présent, je vis ; mais, fixe en mon destin, Je vis, toujours debout sur un socle hautain, Dans l’empyrée, où l’Art divin me transfigure. Je suis la Coupe d’or, fille du temps païen ; Et depuis deux mille ans je garde, à jamais pure, L’incorruptible orgueil de ne servir à rien.

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    Alphonse de Lamartine

    Alphonse de Lamartine

    @alphonseDeLamartine

    L'immortalité Le soleil de nos jours pâlit dès son aurore, Sur nos fronts languissants à peine il jette encore Quelques rayons tremblants qui combattent la nuit ; L'ombre croit, le jour meurt, tout s'efface et tout fuit ! Qu'un autre à cet aspect frissonne et s'attendrisse, Qu'il recule en tremblant des bords du précipice, Qu'il ne puisse de loin entendre sans frémir Le triste chant des morts tout prêt à retentir, Les soupirs étouffés d'une amante ou d'un frère Suspendus sur les bords de son lit funéraire, Ou l'airain gémissant, dont les sons éperdus Annoncent aux mortels qu'un malheureux n'est plus ! Je te salue, ô mort ! Libérateur céleste, Tu ne m'apparais point sous cet aspect funeste Que t'a prêté longtemps l'épouvante ou l'erreur ; Ton bras n'est point armé d'un glaive destructeur, Ton front n'est point cruel, ton oeil n'est point perfide, Au secours des douleurs un Dieu clément te guide ; Tu n'anéantis pas, tu délivres! ta main, Céleste messager, porte un flambeau divin ; Quand mon oeil fatigué se ferme à la lumière, Tu viens d'un jour plus pur inonder ma paupière ; Et l'espoir près de toi, rêvant sur un tombeau, Appuyé sur la foi, m'ouvre un monde plus beau ! Viens donc, viens détacher mes chaînes corporelles, Viens, ouvre ma prison ; viens, prête-moi tes ailes, Que tardes-tu? Parais ; que je m'élance enfin Vers cet être inconnu, mon principe et ma fin ! Qui m'en a détaché ? qui suis-je, et que dois-je être ? Je meurs et ne sais pas ce que c'est que de naître. Toi, qu'en vain j'interroge, esprit, hôte inconnu, Avant de m'animer, quel ciel habitais-tu ? Quel pouvoir t'a jeté sur ce globe fragile ? Quelle main t'enferma dans ta prison d'argile ? Par quels noeuds étonnants, par quels secrets rapports Le corps tient-il à toi comme tu tiens au corps ? Quel jour séparera l'âme de la matière ? Pour quel nouveau palais quitteras-tu la terre ? As-tu tout oublié ? Par-delà le tombeau, Vas-tu renaître encor dans un oubli nouveau ? Vas-tu recommencer une semblable vie ? Ou dans le sein de Dieu, ta source et ta patrie, Affranchi pour jamais de tes liens mortels, Vas-tu jouir enfin de tes droits éternels ? Oui, tel est mon espoir, ô moitié de ma vie ! C'est par lui que déjà mon âme raffermie A pu voir sans effroi sur tes traits enchanteurs Se faner du printemps les brillantes couleurs. C'est par lui que percé du trait qui me déchire, Jeune encore, en mourant vous me verrez sourire, Et que des pleurs de joie à nos derniers adieux, A ton dernier regard, brilleront dans mes yeux. " Vain espoir ! " s'écriera le troupeau d'Epicure, Et celui dont la main disséquant la nature, Dans un coin du cerveau nouvellement décrit, Voit penser la matière et végéter l'esprit ; Insensé ! diront-ils, que trop d'orgueil abuse, Regarde autour de toi : tout commence et tout s'use, Tout marche vers un terme, et tout naît pour mourir ; Dans ces prés jaunissants tu vois la fleur languir ; Tu vois dans ces forêts le cèdre au front superbe Sous le poids de ses ans tomber, ramper sous l'herbe ; Dans leurs lits desséchés tu vois les mers tarir ; Les cieux même, les cieux commencent à pâlir ; Cet astre dont le temps a caché la naissance, Le soleil, comme nous, marche à sa décadence, Et dans les cieux déserts les mortels éperdus Le chercheront un jour et ne le verront plus ! Tu vois autour de toi dans la nature entière Les siècles entasser poussière sur poussière, Et le temps, d'un seul pas confondant ton orgueil, De tout ce qu'il produit devenir le cercueil. Et l'homme, et l'homme seul, ô sublime folie ! Au fond de son tombeau croit retrouver la vie, Et dans le tourbillon au néant emporté. Abattu par le temps, rêve l'éternité ! Qu'un autre vous réponde, ô sages de la terre ! Laissez-moi mon erreur : j'aime, il faut que j'espère ; Notre faible raison se trouble et se confond. Oui, la raison se tait : mais l'Instinct vous répond. Pour moi, quand je verrais dans les célestes plaines, Les astres, s'écartant de leurs routes certaines, Dans les champs de l'éther l'un par l'autre heurtés, Parcourir au hasard les cieux épouvantés ; Quand j'entendrais gémir et se briser la terre ; Quand je verrais son globe errant et solitaire Flottant loin des soleils, pleurant l'homme détruit, Se perdre dans les champs de l'éternelle nuit ; Et quand, dernier témoin de ces scènes funèbres, Entouré du chaos, de la mort, des ténèbres, Seul je serais debout : seul, malgré mon effroi, Etre infaillible et bon, j'espérerais en toi, Et, certain du retour de l'éternelle aurore, Sur les mondes détruits, je t'attendrais encore ! Souvent, tu t'en souviens, dans cet heureux séjour Où naquit d'un regard notre immortel amour, Tantôt sur les sommets de ces rochers antiques, Tantôt aux bords déserts des lacs mélancoliques, Sur l'aile du désir, loin du monde emportés, Je plongeais avec toi dans ces obscurités. Les ombres à longs plis descendant des montagnes, Un moment à nos yeux dérobaient les campagnes Mais bientôt s'avançant sans éclat et sans bruit Le choeur mystérieux des astres de la nuit, Nous rendant les objets voilés à notre vue, De ses molles lueurs revêtait l'étendue ; Telle, en nos temples saints par le jour éclairés, Quand les rayons du soir pâlissent par degrés, La lampe, répandant sa pieuse lumière, D'un jour plus recueilli remplit le sanctuaire. Dans ton ivresse alors tu ramenais mes yeux, Et des cieux à la terre, et de la terre aux cieux ; Dieu caché, disais-tu, la nature est ton temple ! L'esprit te voit partout quand notre oeil la contemple ; De tes perfections, qu'il cherche à concevoir, Ce monde est le reflet, l'image, le miroir ; Le jour est ton regard, la beauté ton sourire Partout le coeur t'adore et l'âme te respire ; Eternel, infini, tout-puissant et tout bon, Ces vastes attributs n'achèvent pas ton nom ; Et l'esprit, accablé sous ta sublime essence, Célèbre ta grandeur jusque dans son silence. Et cependant, ô Dieu! par sa sublime loi, Cet esprit abattu s'élance encore à toi, Et sentant que l'amour est la fin de son être, Impatient d'aimer, brûle de te connaître. Tu disais : et nos coeurs unissaient leurs soupirs Vers cet être inconnu qu'attestaient nos désirs ; A genoux devant lui, l'aimant dans ses ouvrages, Et l'aurore et le soir lui portaient nos hommages, Et nos yeux enivrés contemplaient tour à tour La terre notre exil, et le ciel son séjour. Ah! si dans ces instants où l'âme fugitive S'élance et veut briser le sein qui la captive, Ce Dieu, du haut du ciel répondant à nos voeux, D'un trait libérateur nous eût frappés tous deux ! Nos âmes, d'un seul bond remontant vers leur source, Ensemble auraient franchi les mondes dans leur course A travers l'infini, sur l'aile de l'amour, Elles auraient monté comme un rayon du jour, Et, jusqu'à Dieu lui-même arrivant éperdues, Se seraient dans son sein pour jamais confondues ! Ces voeux nous trompaient-ils? Au néant destinés, Est-ce pour le néant que les êtres sont nés ? Partageant le destin du corps qui la recèle, Dans la nuit du tombeau l'âme s'engloutit-elle ? Tombe-t-elle en poussière ? ou, prête à s'envoler, Comme un son qui n'est plus va-t-elle s'exhaler ? Après un vain soupir, après l'adieu suprême De tout ce qui t'aimait, n'est - il plus rien qui t'aime ? Ah ! sur ce grand secret n'interroge que toi ! Vois mourir ce qui t'aime, Elvire, et réponds-moi !

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    Alphonse de Lamartine

    Alphonse de Lamartine

    @alphonseDeLamartine

    Souvenir En vain le jour succède au jour, Ils glissent sans laisser de trace ; Dans mon âme rien ne t'efface, Ô dernier songe de l'amour ! Je vois mes rapides années S'accumuler derrière moi, Comme le chêne autour de soi Voit tomber ses feuilles fanées. Mon front est blanchi par le temps ; Mon sang refroidi coule à peine, Semblable à cette onde qu'enchaîne Le souffle glacé des autans. Mais ta jeune et brillante image, Que le regret vient embellir, Dans mon sein ne saurait vieillir Comme l'âme, elle n'a point d'âge. Non, tu n'as pas quitté mes yeux ; Et quand mon regard solitaire Cessa de te voir sur la terre, Soudain je te vis dans les cieux. Là, tu m'apparais telle encore Que tu fus à ce dernier jour, Quand vers ton céleste séjour Tu t'envolas avec l'aurore. Ta pure et touchante beauté Dans les cieux même t'a suivie ; Tes yeux, où s'éteignait la vie, Rayonnent d'immortalité ! Du zéphyr l'amoureuse haleine Soulève encor tes longs cheveux ; Sur ton sein leurs flots onduleux Retombent en tresses d'ébène, L'ombre de ce voile incertain Adoucit encor ton image, Comme l'aube qui se dégage Des derniers voiles du matin. Du soleil la céleste flamme Avec les jours revient et fuit ; Mais mon amour n'a pas de nuit, Et tu luis toujours sur mon âme. C'est toi que j'entends, que je vois, Dans le désert, dans le nuage ; L'onde réfléchit ton image ; Le zéphyr m'apporte ta voix. Tandis que la terre sommeille, Si j'entends le vent soupirer, Je crois t'entendre murmurer Des mots sacrés à mon oreille. Si j'admire ces feux épars Qui des nuits parsèment le voile, Je crois te voir dans chaque étoile Qui plaît le plus à mes regards. Et si le souffle du zéphyr M'enivre du parfum des fleurs. Dans ses plus suaves odeurs C'est ton souffle que je respire. C'est ta main qui sèche mes pleurs, Quand je vais, triste et solitaire, Répandre en secret ma prière Près des autels consolateurs. Quand je dors, tu veilles dans l'ombre ; Tes ailes reposent sur moi ; Tous mes songes viennent de toi, Doux comme le regard d'une ombre. Pendant mon sommeil, si ta main De mes jours déliait la trame, Céleste moitié de mon âme, J'irais m'éveiller dans ton sein ! Comme deux rayons de l'aurore, Comme deux soupirs confondus, Nos deux âmes ne forment plus Qu'une âme, et je soupire encore !

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    Antoine-Vincent Arnault

    Antoine-Vincent Arnault

    @antoineVincentArnault

    Accueillez l'immortel enfant À M. P. D. S. R. Premier commis au département de l'intérieur, En lui envoyant un exemplaire de La Pucelle de Voltaire. Accueillez l'immortel enfant D'une muse un peu libertine ; Un philosophe qui badine Nous instruit en nous amusant. Par une hypocrite cabale L'honneur du beau sexe outragé, Sous le fer d'un héros vengé, N'est-ce pas là de la morale ? Le père des inquisiteurs Prêche aux damnés la tolérance : Ah ! que n'a-t-il pour auditeurs Tous nos fanatiques de France ! Et nos porteurs de capuchon, Gens aussi vains qu'insatiables, Que ne sont-ils à tous les diables, Avec le père Gris-Bourdon ! Peut-être plus d'une peinture Blesserait vos yeux délicats, Si Vénus était sans appas Pour être parfois sans ceinture. Un grison trouve à ses discours Jeanne et les Amours favorables ; Que de belles ont tous les jours Des caprices moins excusables ! Du génie et de l'enjouement, La Pucelle pour héroïne ; Tous ces objets, je l'imagine, Sont de votre département. Écrit en 1787.

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    Charles Baudelaire

    Charles Baudelaire

    @charlesBaudelaire

    Hymne À la très chère, à la très belle Qui remplit mon coeur de clarté, À l'ange, à l'idole immortelle, Salut en l'immortalité ! Elle se répand dans ma vie Comme un air imprégné de sel, Et dans mon âme inassouvie Verse le goût de l'éternel. Sachet toujours frais qui parfume L'atmosphère d'un cher réduit, Encensoir oublié qui fume En secret à travers la nuit, Comment, amour incorruptible, T'exprimer avec vérité ? Grain de musc qui gis, invisible, Au fond de mon éternité ! À la très bonne, à la très belle Qui fait ma joie et ma santé, À l'ange, à l'idole immortelle, Salut en l'immortalité !

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    A

    Alexis-Félix Arvers

    @alexisFelixArvers

    L'immortalité La mort vient dégager de la vile matière Notre esprit, souffle de la pur divinité, Et l'ombre des tombeaux nous cache une lumière Dont nos yeux ne pourraient soutenir la clarté. La mort vient délivrer notre âme prisonnière Et lui faire connaître enfin la liberté, Nous mourons, c'est la vie ; et notre heure dernière Est le premier moment de l'immortalité. Ah ! ne redoutons pas de tomber dans l'abîme Où paraît s'engloutir à jamais l'être humain, Le trépas nous promet l'éternel lendemain ; Et par un privilège éclatant et sublime, Quand il meurt ici-bas, l'homme naît dans le ciel Car Dieu le fait mourir pour le rendre immortel.

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    Pierre Corneille

    Pierre Corneille

    @pierreCorneille

    L'immortelle blanche Madrigal. Donnez-moi vos couleurs, tulipes, anémones ; Œillets, roses, jasmins, donnez-moi vos odeurs ; Des contraires saisons le froid ni les ardeurs Ne respectent que les couronnes Que l'on compose de mes fleurs : Ne vous vantez donc point d'être aimables ni belles ; On ne peut nommer beau ce qu'efface le temps : Pour couronner les beautés éternelles, Et pour rendre leurs yeux contents, Il ne faut point être mortelles, Si vous voulez affranchir du trépas Vos brillants, mais frêles appas, Souffrez que j'en sois embellie, Et, si je leur fais part de mon éternité, Je les rendrai pareils aux appas de Julie, Et dignes de parer sa divine beauté.

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