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Enfance

61 poésies en cours de vérification
Enfance

Poésies de la collection enfance

    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    1er Janvier Enfant, on vous dira plus tard que le grand-père Vous adorait ; qu'il fit de son mieux sur la terre, Qu'il eut fort peu de joie et beaucoup d'envieux, Qu'au temps où vous étiez petits il était vieux, Qu'il n'avait pas de mots bourrus ni d'airs moroses, Et qu'il vous a quittés dans la saison des roses ; Qu'il est mort, que c'était un bonhomme clément ; Que, dans l'hiver fameux du grand bombardement, Il traversait Paris tragique et plein d'épées, Pour vous porter des tas de jouets, des poupées, Et des pantins faisant mille gestes bouffons ; Et vous serez pensifs sous les arbres profonds. 1er janvier 1871.

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    A

    Ahmed Balbadaoui

    @ahmedBalbadaoui

    À ma fille Fadwa Lorsque j'ai écrit ton nom sur le poignet d'un minaret, celui-ci s'est écroulé. J'ai alors réparti les lettres du nom sur des palmes. Cela m'a donné une lune verte. J'ai essayé d'écrire le même nom sur la cuisse d'un minaret. Il s'est écroulé. J'ai de nouveau écrit le nom sur des palmes. Une pluie de dattes vertes m'a surpris et m'a ouvert la porte de la mer. Fadwa, porte de la mer ! Lorsque j'ai commencé à tracer la première lettre de ton nom mes doigts se sont comme étranglés Je me suis rappelé une femme vidant d'en haut un seau d'ordures sur la tête d'un enfant de deux ans qui marchait paisiblement sous le balcon J'ai ri, car dans mon pays les enfants sont une vigne sauvage une rivière de bananes et de mûres Fadwa, porte de la mer billet de douce union avec le monde sais-tu ce que coûte le voyage dans les îles de la pureté ? Ne crains rien, j'ai tout consigné .depuis les douleurs de l'enfantement jusqu'à ce jour J'avais pour plume le soufre, la pluie pour encre et les fleuves pour encrier J'ai noté que tu étais comme les enfants de mon pays tu as tété le lait d'un sein importé et à mesure que le prix du lait augmentait le taux du refus montait dans le sang C'est pourquoi le « non » fut le premier mot qui sortit tel un babil de ton index des hochements de ta tête de tes yeux couleur de feu C'est pour cela aussi que tu es venue au monde le soleil ce jour-là en était témoin Fadwa, ô oiseau né de nos espérances et de notre détermination Mehdi est mort Son cadavre se nourrit toujours de conjectures et de promesses trompeuses « pluie, pluie O fils de laboureurs » ont chanté les fils de laboureurs Voilà que des branches et des mains ont poussé à la faucille et Mehdi est mort Son cadavre se nourrit toujours de conjectures et de promesses trompeuses « pluie, pluie fils de laboureurs » Voici que la faucille remue les plaies du Rif Parle donc aux enfants de leur résidence dans les douleurs de la pluie car Mehdi est mort Viens reposer sur mon épaule, que je te raconte une histoire ma tête, cette tête que je mets maintenant entre tes mains est une station où les routes de gauche se tordent de rire Bien sûr, tu ne sais peut-être pas comment une tête, celle de ton père en l'occurrence peut devenir une station Bon je vais tout t'expliquer : Tu vois cette ligne qui saigne eh bien elle recoupe le carrefour des braises s'étire à gauche jusqu'à la capitale de la menthe traverse tous les balcons affamés au front desquels poussent des mûres et finit par s'unir à toi car tu es une vigne sauvage car les enfants sont une rivière de bananes et de mûres car l'aboutissement ou le fin fond de ce monde est soit une vigne soit un palmier Écoute, Fadwa : que dit cette radio dans son délire ? « Au quatrième top il sera exactement » Ce temps putride dégueule ses passagers au point le plus reculé de l'univers « Au quatrième top sera le Jugement dernier » Le chah Allah est accroupi, seul dans la place Le fil de la genèse lui glisse entre les mains et ton père cet Œdipe sorti du ventre de la baleine a tué père et mère Dans ses pupilles, les yeux de Zarqa se sont allumés Mais le sphinx dressé à l'entrée de Thèbes a été épargné, lui Viens donc ma fille, allons le tuer « Au quatrième top sera le Jugement dernier » La radio a interrompu une chanson insipide sur des amours défaites Fadwa m'a demandé ce qu'elle voulait dire J'ai répondu : Je ne sais pas sauf qu'en l'écoutant j'ai cherché mon cou et ne l'ai pas retrouvé Je me rappelle avoir chanté un soir la même chanson et une forêt de tabac s'est embrasée dans mon gosier Qui la chantait ? m'a-t-elle demandé Je ne sais pas. ai-je répondu puis je me suis repris : Peut-être Hafid ou Acide peu importe Ce que tu dois savoir, ma fille c'est que le vrai amour peut faire mourir et la terre a besoin, pour accomplir sa révolution d'un amoureux en forme de fruit Note Certains amis pourront se demander, ô Fadwa pourquoi je ne t'ai pas offert de fleurs pour ton anniversaire Je suis excusable, ma fille Les fleurs se t'ont rares ces temps-ci En vérité, j'en ai cherché mais je n'ai trouvé que des roses armées de serres et si je t'en avais offert qui m'aurait garanti qu'elles n'allaient pas s'avérer féroces ? C'est pour cela que j'ai mis longtemps à choisir ce qui serait le plus pur ce qui serait le plus précieux Alors des nuées de thym sont venues piailler et se prélasser dans ma paume

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    Alain Bosquet

    Alain Bosquet

    @alainBosquet

    À l'enfant J'écris à l'enfant russe que j'étais autrefois. Pas plus haut que trois puces, il me répond, narquois : « Je dors dans ta poitrine ; pourquoi me déranger ? » Aussitôt je devine qu'il m'est un étranger. J'écris à l'enfant corse que j'étais autrefois. Pas plus lourd qu'une écorce, il me répond, narquois : « Je rêvais dans ton crâne ; pourquoi m'as-tu chassé? » Pardon, je me condamne à l'oubli du passé. J'écris à l'enfant tchèque que j'étais autrefois. Plus dodu que pastèque, il me répond, matois : « J'habite en tes entrailles; est-ce un malentendu ? » Il faut que je m'en aille : cet enfant est perdu. J'écris à l'enfant basque que je n'ai pas été. Petit comme son casque, il répond, irrité : À Sais-tu qui est mon père? » Je ne suis pas content car je dois contrefaire la mémoire et le temps.

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    Albert Samain

    Albert Samain

    @albertSamain

    Le bonheur Pour apaiser l'enfant qui, ce soir, n'est pas sage, Églé, cédant enfin, dégrafe son corsage, D'où sort, globe de neige, un sein gonflé de lait. L'enfant, calmé soudain, a vu ce qu'il voulait, Et de ses petits doigts pétrissant la chair blanche Colle une bouche avide au beau sein qui se penche. Églé sourit, heureuse et chaste en ses pensers, Et si pure de cœur sous les longs cils baissés. Le feu brille dans l'âtre ; et la flamme, au passage, D'un joyeux reflet rose éclaire son visage, Cependant qu'au dehors le vent mène un grand bruit... L'enfant s'est détaché, mûr enfin pour la nuit, Et, les yeux clos, s'endort d'un bon sommeil sans fièvres, Une goutte de lait tremblante encore aux lèvres. La mère, suspendue au souffle égal et doux, Le contemple, étendu, tout nu, sur ses genoux, Et, gagnée à son tour au grand calme qui tombe, Incline son beau col flexible de colombe ; Et, là-bas, sous la lampe au rayon studieux, Le père au large front, qui vit parmi les dieux, Laissant le livre antique, un instant considère, Double miroir d'amour, l'enfant avec la mère, Et dans la chambre sainte, où bat un triple cœur, Adore la présence auguste du bonheur.

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    Alfred De Musset

    Alfred De Musset

    @alfredDeMusset

    A quoi rêvent les jeunes filles Acte I. Scène . — Ninon, Ninette. NINON Cette voix retentit encore à mon oreille. NINETTE Ce baiser singulier me fait encor frémir. NINON Nous verrons cette nuit; il faudra que je veille. NINETTE Cette nuit, cette nuit, je ne veux pas dormir. NINON Toi dont la voix est douce, et douce la parole, Chanteur mystérieux, reviendras-tu me voir? Ou, comme en soupirant l'hirondelle s'envole, Mon bonheur fuira-t-il, n'ayant duré qu'un soir? NINETTE Audacieux fantôme à la forme voilée, ' Les ombrages ce soir seront-ils sans danger? Te reverrai-je encor dans cette sombre allée, Ou disparaîtras-tu comme un chamois léger? NINON L'eau, la terre et les vents, tout s'emplit d'harmonies. Un jeune rossignol chante au fond de mon cœur. J'entends sous les roseaux murmurer des génies... Ai-je de nouveaux sens inconnus à ma sœur? NINETTE Pourquoi ne puis-je voir sans plaisir et sans peine Les baisers du zéphyr trembler sur la fontaine, Et l'ombre des tilleuls passer sur mes bras nus? Ma sœur est une enfant, — et je ne le suis plus.

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    Alphonse Daudet

    Alphonse Daudet

    @alphonseDaudet

    Aux Petits Enfants Enfants d’un jour, ô nouveau-nés, Petites bouches, petits nez, Petites lèvres demi-closes, Membres tremblants, Si frais, si blancs, Si roses ; Enfants d’un jour, ô nouveaux-nés, Pour le bonheur que vous donnez, À vous voir dormir dans vos langes, Espoir des nids Soyez bénis, Chers anges ! Pour vos grands yeux effarouchés Que sous vos draps blancs vous cachez. Pour vos sourires, vos pleurs même, Tout ce qu’en vous, Êtres si doux, On aime ; Pour tout ce que vous gazouillez, Soyez bénis, baisés, choyés, Gais rossignols, blanches fauvettes ! Que d’amoureux Et que d’heureux Vous faites ! Lorsque sur vos chauds oreillers, En souriant vous sommeillez, Près de vous, tout bas, ô merveille ! Une voix dit : « Dors, beau petit ; Je veille. » C’est la voix de l’ange gardien ; Dormez, dormez, ne craignez rien ; Rêvez, sous ses ailes de neige : Le beau jaloux Vous berce et vous Protège. Enfants d’un jour, ô nouveau-nés, Au paradis, d’où vous venez, Un léger fil d’or vous rattache. À ce fil d’or Tient l’âme encor Sans tache. Vous êtes à toute maison Ce que la fleur est au gazon. Ce qu’au ciel est l’étoile blanche, Ce qu’un peu d’eau Est au roseau Qui penche. Mais vous avez de plus encor Ce que n’a pas l’étoile d’or, Ce qui manque aux fleurs les plus belles : Malheur à nous ! Vous avez tous Des ailes.

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    Alphonse de Lamartine

    Alphonse de Lamartine

    @alphonseDeLamartine

    À un enfant, fille du poète Céleste fille du poëte, La vie est un hymne à deux voix. Son front sur le tien se reflète, Sa lyre chante sous tes doigts. Sur tes yeux quand sa bouche pose Le baiser calme et sans frisson, Sur ta paupière blanche et rose Le doux baiser a plus de son. Dans ses bras quand il te soulève Pour te montrer au ciel jaloux, On croit voir son plus divin rêve Qu’il caresse sur ses genoux ! Quand son doigt te permet de lire Les vers qu’il vient de soupirer, On dirait l’âme de sa lyre Qui se penche pour l’inspirer. Il récite ; une larme brille Dans tes yeux attachés sur lui. Dans cette larme de sa fille Son cœur nage ; sa gloire a lui ! Du chant que ta bouche répète Son cœur ému jouit deux fois. Céleste fille du poëte, La vie est un hymne à deux voix.

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    Alphonse de Lamartine

    Alphonse de Lamartine

    @alphonseDeLamartine

    À une jeune fille Un baiser sur mon front ! un baiser, même en rêve ! Mais de mon front pensif le frais baiser s'enfuit ; Mais de mes jours taris l'été n'a plus de sève ; Mais l'Aurore jamais n'embrassera la Nuit. Elle rêvait sans doute aussi que son haleine Me rendait les climats de mes jeunes saisons, Que la neige fondait sur une tête humaine, Et que la fleur de l'âme avait deux floraisons. Elle rêvait sans doute aussi que sur ma joue Mes cheveux par le vent écartés de mes yeux, Pareils aux jais flottants que sa tête secoue, Noyaient ses doigts distraits dans leurs flocons soyeux. Elle rêvait sans doute aussi que l'innocence Gardait contre un désir ses roses et ses lis ; Que j'étais Jocelyn et qu'elle était Laurence, Que la vallée en fleurs nous cachait dans ses plis. Elle rêvait sans doute aussi que mon délire En vers mélodieux pleurait comme autrefois ; Que mon cœur sous sa main devenait une lyre Qui dans un seul soupir accentuait deux voix. Fatale vision ! Tout mon être frissonne ; On dirait que mon sang veut remonter son cours. Enfant, ne dites plus vos rêves à personne, Et ne rêvez jamais, ou bien rêvez toujours !

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    Alphonse de Lamartine

    Alphonse de Lamartine

    @alphonseDeLamartine

    Jocelyn, le 16 Décembre 1793 La nuit, quand par hasard je m'éveille, et je pense Que dehors et dedans tout est calme et silence, Et qu'oubliant Laurence, auprès de moi dormant, Mon cœur mal éveillé se croit seul un moment; Si j'entends tout à coup son souffle qui s'exhale, Régulier, de son sein sortir à brise égale, Ce souffle harmonieux d'un enfant endormi! Sur un coude appuyé je me lève à demi, Comme au chevet d'un fils, une mère qui veille ; Cette haleine de paix rassure mon oreille; Je bénis Dieu tout bas de m'avoir accordé Cet ange que je garde et dont je suis gardé; Je sens, aux voluptés dont ces heures sont pleines, Que mon âme respire et vit dans deux haleines; Quelle musique aurait pour moi de tels accords? Je l'écoute longtemps dormir, et me rendors ! De la Grotte, 16 décembre 1793.

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    A

    André Lemoyne

    @andreLemoyne

    Berceuse Sein maternel au pur contour, Veiné d'azur, gonflé d'amour, Ton lait s'échappe d'une fraise Où la soif de vivre s'apaise, Où l'enfant boit, souriant d'aise. Sein maternel, doux oreiller, Où, bienheureux de sommeiller, Bouche ouverte, paupière close, Le fortuné chérubin rose Dans un calme divin repose. Rêve-t-il de ciels inconnus, L'enfant merveilleux qui vient d'elle ? Sa voix a des cris d'hirondelle, Et ses joyeux petits bras nus Ont comme des battements d'aile.

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    Anna de Noailles

    Anna de Noailles

    @annaDeNoailles

    La jeunesse Tout le plaisir de vivre est tenu dans vos mains, Ô Jeunesse joyeuse, ardente, printanière, Autour de qui tournoie l'emportement humain Comme une abeille autour d'une branche fruitière ! Vous courez dans les champs, et le vol d'un pigeon Fait plus d'ombre que vous sur l'herbe soleilleuse. Vos yeux sont verdoyants, pareils à deux bourgeons, Vos pieds ont la douceur des feuilles cotonneuses. Vous habitez le tronc fécond des cerisiers Qui reposent sur l'air leurs pesantes ramures, Votre coeur est léger comme un panier d'osier Plein de pétales vifs, de tiges et de mûres. C'est par vous que l'air joue et que le matin rit, Que l'eau laborieuse ou dolente s'éclaire, Et que les coeurs sont comme un jardin qui fleurit Avec ses amandiers et ses roses trémières ! C'est par vous que l'on est vivace et glorieux, Que l'espoir est entier comme la lune ronde, Et que là bonne odeur du jour d'été joyeux Pénètre largement la poitrine profonde ! C'est par vous que l'on est incessamment mêlé À la chaude, odorante et bruyante nature ; Qu'on est fertile ainsi qu'un champ d'orge et de blé, Beau comme le matin et comme la verdure. Ah ! jeunesse, pourquoi faut-il que vous passiez Et que nous demeurions pleins d'ennuis et pleins d'âge, Comme un arbre qui vit sans lierre et sans rosier, Qui souffre sur la route et ne fait plus d'ombrage...

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    Antoine-Vincent Arnault

    Antoine-Vincent Arnault

    @antoineVincentArnault

    Accueillez l'immortel enfant À M. P. D. S. R. Premier commis au département de l'intérieur, En lui envoyant un exemplaire de La Pucelle de Voltaire. Accueillez l'immortel enfant D'une muse un peu libertine ; Un philosophe qui badine Nous instruit en nous amusant. Par une hypocrite cabale L'honneur du beau sexe outragé, Sous le fer d'un héros vengé, N'est-ce pas là de la morale ? Le père des inquisiteurs Prêche aux damnés la tolérance : Ah ! que n'a-t-il pour auditeurs Tous nos fanatiques de France ! Et nos porteurs de capuchon, Gens aussi vains qu'insatiables, Que ne sont-ils à tous les diables, Avec le père Gris-Bourdon ! Peut-être plus d'une peinture Blesserait vos yeux délicats, Si Vénus était sans appas Pour être parfois sans ceinture. Un grison trouve à ses discours Jeanne et les Amours favorables ; Que de belles ont tous les jours Des caprices moins excusables ! Du génie et de l'enjouement, La Pucelle pour héroïne ; Tous ces objets, je l'imagine, Sont de votre département. Écrit en 1787.

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    Antoine-Vincent Arnault

    Antoine-Vincent Arnault

    @antoineVincentArnault

    À la Maman d'une petite Fille Qui avait laissé prendre le feu à ses habits Ce feu, quels torts a-t-il donc faits À votre Laure, qui se fâche ? Plein de respect pour ses attraits, Il n'en veut qu'à ce qui les cache. De jamais le lui reprocher, Pour moi, je me ferais scrupule. Qui craint que le feu ne le brûle Ne doit pas trop s'en approcher. Joigne les effets aux menaces ; Tant d'imprudence est à punir : À l'étourdie, à l'avenir, Ne laissez que l'habit des Grâces. Cette sage sévérité En nous trouvera des apôtres. Refusez-lui la charité, Ce sera la faire à bien d'autres. Écrit en 1790.

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    Arthur Rimbaud

    Arthur Rimbaud

    @arthurRimbaud

    Chanson de la plus haute tour Oisive jeunesse À tout asservie, Par délicatesse J'ai perdu ma vie. Ah! que le temps vienne Où les cœurs s'éprennent. Je me suis dit : laisse, Et qu'on ne te voie : Et sans la promesse De plus hautes joies. Que rien ne t'arrête Auguste retraite.

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    Arthur Rimbaud

    Arthur Rimbaud

    @arthurRimbaud

    Les chercheuses de poux Quand le front de l'enfant, plein de rouges tourmentes, Implore l'essaim blanc des rêves indistincts, Il vient près de son lit deux grandes sœurs charmantes Avec de frêles doigts aux ongles argentins.

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    Charles Baudelaire

    Charles Baudelaire

    @charlesBaudelaire

    Duellum Deux guerriers ont couru l’un sur l’autre ; leurs armes Ont éclaboussé l’air de lueurs et de sang. — Ces jeux, ces cliquetis du fer sont les vacarmes D’une jeunesse en proie à l’amour vagissant. Les glaives sont brisés ! comme notre jeunesse, Ma chère ! Mais les dents, les ongles acérés, Vengent bientôt l’épée et la dague traîtresse. — Ô fureur des cœurs mûrs par l’amour ulcérés ! Dans le ravin hanté des chats-pards et des onces Nos héros, s’étreignant méchamment, ont roulé, Et leur peau fleurira l’aridité des ronces. — Ce gouffre, c’est l’enfer, de nos amis peuplé ! Roulons-y sans remords, amazone inhumaine, Afin d’éterniser l’ardeur de notre haine !

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    Charles Cros

    Charles Cros

    @charlesCros

    À une jeune fille Pourquoi, tout à coup, quand tu joues, Ces airs émus et soucieux ? Qui te met cette fièvre aux yeux, Ce rose marbré sur les joues ? Ta vie était, jusqu’au moment Où ces vagues langueurs t’ont prise, Un ruisseau que frôlait la brise, Un matinal gazouillement. * Comme ta beauté se révèle Au-dessus de toute beauté, Comme ton cœur semble emporté Vers une existence nouvelle, Comme en de mystiques ardeurs Tu laisses planer haut ton âme. Comme tu te sens naître femme À ces printanières odeurs, Peut-être que la destinée Te montre un glorieux chemin ; Peut-être ta nerveuse main Mènera la terre enchaînée. * À coup sûr, tu ne seras pas Épouse heureuse, douce mère ; Aucun attachement vulgaire Ne peut te retenir en bas. * As-tu des influx de victoire Dans tes beaux yeux clairs, pleins d’orgueil, Comme en son virginal coup d’œil Jeanne d’Arc, de haute mémoire ? Dois-tu fonder des ordres saints, Être martyre ou prophétesse ? Ou bien écouter l’âcre ivresse Du sang vif qui gonfle tes seins ? Dois-tu, reine, bâtir des villes Aux inoubliables splendeurs, Et pour ces vagues airs boudeurs Faire trembler les foules viles ? * Va donc ! tout ploiera sous tes pas, Que tu sois la vierge idéale Ou la courtisane fatale… Si la mort ne t’arrête pas.

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    Charles-Augustin Sainte-Beuve

    Charles-Augustin Sainte-Beuve

    @charlesAugustinSainteBeuve

    Vous avez jeunesse avec beauté Madame, vous avez jeunesse avec beauté, Un esprit délicat cher au cœur du Poète, Un noble esprit viril, qui, portant haut la tête, Au plus fort de l'orage a toujours résisté ; Aujourd'hui vous avez, sous un toit écarté, Laissant là pour jamais et le monde et la fête, Près d'un époux chéri sur qui votre œil s'arrête, Le foyer domestique et la félicité ; Et chaque fois qu'errant, las de ma destinée, Je viens, et que j'appuie à votre cheminée Mon front pesant, chargé de son nuage noir, Je sens que s'abîmer en soi-même est folie, Qu'il est des maux passés que le bonheur oublie, Et qu'en voulant on peut dès ici bas s'asseoir. Le 8 février 1830.

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    C

    Christophle de Beaujeu

    @christophleDeBeaujeu

    A Madame, a qui je fis fort bien un enfant Madame c'est icy qu'il vous faut enfanter, Prenez moy par le col, estendez vous par terre, Vous souffrirez icy le mal de nostre guerre, Mais ce mal, non la mort, il ne faut redouter : Ne criez pas si haut, l'on vous peut escouter, Que diroit-on, Madame, ô Dieu qu'elle me serre, Je voy bien que l'Amour plus durement enferre Que le barbier ne peut le fer du trait oster : Non soubz le sainct Cyprès, mais entre deux fontaines, La Déesse accouchant * subit les mesmes peines, Faisant sortir un fils d'un tout semblable lieu : Le sanglier, le géant, et le serpent Numide, Vindrent pour l'effrayer, mais ce champestre Dieu Luy servit comme moy, d'asseurance et de guide.

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    Clément Marot

    Clément Marot

    @clementMarot

    À la fille d'un peintre d'orléans, belle entre les autres Au temps passé Apelle ' peintre sage Fit seulement de Vénus le visage Par fiction : mais (pour plus haut atteindre) Ton père a fait de Vénus (sans rien feindre) Entièrement la face et le corsage. Car il est peintre, et tu es son ouvrage, Mieux ressemblant Vénus de forme et d'âge, Que le tableau qu'Apellc voulu peindre Au temps passé. Vrai est qu'il fit si belle son image, Qu'elle échauffait en amour maint courage. Mais celle-là que ton père a su teindre Y met le feu, et a de quoi l'éteindre : L'autre n'eut pas un si gros avantage Au temps passé.

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    Clément Marot

    Clément Marot

    @clementMarot

    Chant nuptial du mariage de Madame Renée Qui est ce duc venu nouvellement En si bel ordre et riche à l'avantage ? On juge bien à le voir seulement, Qu'il est issu d'excellent parentage. N'est-ce celui, qui en fleurissant âge Doit épouser la princesse Renée ? Elle en sera (ce pensé-je) estrenée : Car les hautbois l'ont bien chanté anuit, Et d'un accord, et tous d'une aliénée Ont appelé la bienheureuse nuit. O nuit, pour vrai si es-tu bien cruelle, Et tes excès nous sont tous apparents, Tu viens ravir la royale pucelle Entre les bras de ses propres parents, Et qui plus est, tu la livres et rends Entre les mains d'un ardent et jeune homme ; Que firent pis les ennemis à Rome, N'a pas longtemps par pillage empirée ? Or derechef, cruelle je te nomme ; Pourquoi es-tu donques nuit désirée ? Je me desdis, tu n'es point nuit cruelle. Tes doux effets nous sont tous apparents. Tu prends d'Amour et de gré la pucelle Entre les mains de ses nobles parents, Et qui plus est, deux cœurs en un tu rends En chaste lit fous nuptial affaire : Ce qu'autre nuit jamais n'aurait sut faire. Bref, ta puissance est grande et point ne nuit ; Ce que tu fais on ne saurait défaire ; Ô très puissante et bienheureuse nuit ! Fille de roi, adieu ton pucellage ; Et toutefois tu n'en dois faire pleurs. Car le pommier, qui porte bon fruitage, Vaut mieux que celui qui ne porte que fleurs. Roses aussi de diverses couleurs. Si on ne les cueille, sans profiter périssent, Et si on les cueille, les cueillant, les chérissent. Prisant l'odeur qui d'elles est tirée, Si de toi veux, que fruits odorants issent, Fuir ne faut la nuit tant désirée. Et d'autre part ta virginité toute Ne t'appartient, en quatre elle est partie : La part première elle est au roi (sans doute) L'autre à Madame est part droit départie, La sceur du roi a la tierce partie. Toi, la quatrième. Or ils donnent leurs droits A ton mari, veux-tu combattre à trois. Trois (pour certain) qui en valent bien huit ? Certes je crois que plutôt tu voudrais Que déjà fut la bienheureuse nuit. Ta douce nuit ne sera point obscure Car Phébé lors plus que Phébus luira. Et si Phébé a de te voir grand cure. Jusqu'à ton lit par les vitres ira, Vénus aussi la nuit éclaircira, Et Vesperus qui sur le soir s'enflamme, Hymeneus, qui fait la fille femme. Et chaste Amour, aux noces préférée, Te fourniront tant d'amoureuse flamme. Qu'ils feront jour de la nuit désirée. Vous qui soupez, laissez ces tables grasses ; Le manger peu vaut mieux pour bien danser. Sus aumôniers, dites vitement grâces, Le mari dit qu'il se faut avancer ; Le jour lui fâche, on le peut bien penser. Dames, dansez, et que l'on se déporte (Si m'en croyez) d'écouter à la porte, S'il donnera l'assaut sur la minuit ; Chaut appétit en tel lieu se transporte ; Dangereuse est la bienheureuse nuit. Dansez, ballez, solennisez la fête De celle en qui votre amour gît si fort. Las qu'ai-je dit ? Qu'est-ce que j'admoneste ? Ne dansez point, soyez en déconfort. Elle s'en va, Amour par son effort Lui fait laisser le lieu de sa naissance, Parents, amis et longue connaissance. Pour son époux suivre jour et ferée. O noble duc, pourquoi t'en vas de France, Où tu as eu la nuit tant désirée ? Duchesse (hélas) que fais-tu ? Tu délaisses Un peuple entier pour l'amour d'un seul prince. Et au partir en ta place nous laisses Triste regret, qui nos cœurs, mord et pince. Or va donc voir ta ducale province, Ton peuple déjà de dresser se soucie Arc triomphal, théâtre et facétie Pour t'accueillir en honneur et en bruit. Bientôt y fait ta ceinture accourcie Par une bonne et bienheureuse nuit.

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    Gérard Bocholier

    Gérard Bocholier

    @gerardBocholier

    Comme un enfant Il avait appris à reconnaître Dans le crible de la lumière Son reflet le plus tendre, L'orage futur à ces doigts roses Qui s'étirent dans le couchant, Et l'ombre toujours prête Derrière la haie, serrant la corde Aux terribles désirs de chair. Mais il restait comme un enfant Qui pousserait la dernière porte De la douleur avant le ciel.

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    Gérard de Nerval

    Gérard de Nerval

    @gerardDeNerval

    L'enfance Qu'ils étaient doux ces jours de mon enfance Où toujours gai, sans soucis, sans chagrin, je coulai ma douce existence, Sans songer au lendemain. Que me servait que tant de connaissances A mon esprit vinssent donner l'essor, On n'a pas besoin des sciences, Lorsque l'on vit dans l'âge d'or ! Mon cœur encore tendre et novice, Ne connaissait pas la noirceur, De la vie en cueillant les fleurs, Je n'en sentais pas les épines, Et mes caresses enfantines Étaient pures et sans aigreurs. Croyais-je, exempt de toute peine Que, dans notre vaste univers, Tous les maux sortis des enfers, Avaient établi leur domaine ? Nous sommes loin de l'heureux temps Règne de Saturne et de Rhée, Où les vertus, les fléaux des méchants, Sur la terre étaient adorées, Car dans ces heureuses contrées Les hommes étaient des enfants.

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    Gérard de Nerval

    Gérard de Nerval

    @gerardDeNerval

    La cousine L’hiver a ses plaisirs ; et souvent, le dimanche, Quand un peu de soleil jaunit la terre blanche, Avec une cousine on sort se promener… – Et ne vous faites pas attendre pour dîner, Dit la mère. Et quand on a bien, aux Tuileries, Vu sous les arbres noirs les toilettes fleuries, La jeune fille a froid… et vous fait observer Que le brouillard du soir commence à se lever. Et l’on revient, parlant du beau jour qu’on regrette, Qui s’est passé si vite… et de flamme discrète : Et l’on sent en rentrant, avec grand appétit, Du bas de l’escalier, – le dindon qui rôtit.

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    Henri-Frédéric Amiel

    Henri-Frédéric Amiel

    @henriFredericAmiel

    Treize ans Treize ans ! et sur ton front aucun baiser de mère Ne viendra, pauvre enfant, invoquer le bonheur ; Treize ans ! et dans ce jour nul regard de ton père Ne fera d'allégresse épanouir ton cœur. Orpheline, c'est là le nom dont tu t'appelles, Oiseau né dans un nid que la foudre a brisé. De la couvée, hélas ! seuls, trois petits, sans ailes, Furent lancés au vent, loin du reste écrasé. Et, semés par l'éclair sur les monts, dans les plaines, Un même toit encor n'a pu les abriter, Et du foyer natal, malgré leurs plaintes vaines, Dieu, peut-être longtemps, voudra les écarter. Pourtant console-toi ! pense, dans tes alarmes, Qu'un double bien te reste, espoir et souvenir ; Une main dans le ciel pour essuyer tes larmes ; Une main ici-bas, enfant, pour te bénir.

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    Henri-Frédéric Amiel

    Henri-Frédéric Amiel

    @henriFredericAmiel

    Un grain de sagesse Tout paraît simple à la jeunesse, Tout est facile pour l'espoir ; Que nous avons de peine à voir Nos bornes et notre faiblesse ! Rien n'est impossible à vingt ans... Hélas ! pour un grain de sagesse Combien faut-il de cheveux blancs ?

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    Jacques Delille

    Jacques Delille

    @jacquesDelille

    Couplets sur la jeunesse Demandés par des jeunes gens de Saint-Diez, Qui donnaient une fête aux jeunes personnes de la ville. Le printemps vient, que tout s'empresse À fêter l'âge des amours : Quand sied-il mieux de chanter la jeunesse Que dans la saison des beaux jours ? xxTout s'embellit par la jeunesse, Pour nous le fer arme ses mains ; Elle eut ses fêtes dans la Grèce, Elle eut ses jeux chez les Romains. xxToi-même à la fête des Grâces, Vieillesse, parais à ton tour ; Comme l'hiver chauffe tes glaces Aux rayons naissants d'un beau jour. xxÔ toi, jeunesse séduisante, Ne refuse pas son doux prix Au poète heureux qui te chante ; Tu peux le payer d'un souris. xxSi la vieillesse obtient pour elle Quelque jour les mêmes faveurs, Pour rendre la fête plus belle, Jeunesse, fais-en les honneurs. xxAlors si j'y parais moi-même, Honore-moi d'un doux accueil ; Et que le chantre heureux qui t'aime Soit favorisé d'un coup-d'œil. xxAinsi la complaisante Aurore, Au front jeune, au regard serein, Permet que le soir se colore De quelques rayons du matin. xxMais, qu'entends-je ? Une voix chérie Prête à mes vers ses sons touchants ; Ce lieu charmant est sa patrie, Il a double droit à mes chants.

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    Jacques Prévert

    Jacques Prévert

    @jacquesPrevert

    Chasse a l'enfant Bandit! Voyou! Voleur! Chenapan! Au-dessus de l'île on voit des oiseaux Tout autour de l'île il y a de l'eau Bandit! Voyou! Voleur! Chenapan! Qu'est-ce que c'est que ces hurlements Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan ! C'est la meute des honnêtes gens Qui fait la chasse à l'enfant Il avait dit J'en ai assez de la maison de redressement Et les gardiens à coups de clefs lui avaient brisé les dents Et puis ils l'avaient laissé étendu sur le ciment Bandit! Voyou! Voleur! Chenapan! Maintenant il s'est sauvé Et comme une bête traquée Il galope dans la nuit Et tous galopent après lui Les gendarmes les touristes les rentiers les artistes Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan ! C'est la meute des honnêtes gens Qui fait la chasse à l'enfant Pour chasser l'enfant pas besoin de permis Tous les braves gens s'y sont mis Qu'est-ce qui nage dans la nuit Quels sont ces éclairs ces bruits C'est un enfant qui s'enfuit On tire sur lui à coups de fusil Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan ! Tous ces messieurs sur le rivage Sont bredouilles et verts de rage Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan ! Rejoindras-tu le continent rejoindras-tu le continent ! Au-dessus de l'île on voit des oiseaux Tout autour de l'île il y a de l'eau.

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    Jean de La Fontaine

    Jean de La Fontaine

    @jeanDeLaFontaine

    L'enfant et le maître d'école Dans ce récit je prétends faire voir D'un certain sot la remontrance vaine. Un jeune enfant dans l'eau se laissa choir, En badinant sur les bords de la Seine. Le Ciel permit qu'un saule se trouva, Dont le branchage, après Dieu, le sauva. S'étant pris, dis-je, aux branches de ce saule, Par cet endroit passe un Maître d'école. L'Enfant lui crie : "Au secours ! je péris. " Le Magister, se tournant à ses cris, D'un ton fort grave à contre-temps s'avise De le tancer : "Ah! le petit babouin ! Voyez, dit-il, où l'a mis sa sottise ! Et puis, prenez de tels fripons le soin. Que les parents sont malheureux qu'il faille Toujours veiller à semblable canaille ! Qu'ils ont de maux ! et que je plains leur sort ! " Ayant tout dit, il mit l'enfant à bord. Je blâme ici plus de gens qu'on ne pense. Tout babillard, tout censeur, tout pédant, Se peut connaître au discours que j'avance : Chacun des trois fait un peuple fort grand ; Le Créateur en a béni l'engeance. En toute affaire ils ne font que songer Aux moyens d'exercer leur langue. Hé ! mon ami, tire-moi de danger : Tu feras après ta harangue.

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    J

    Jean-Pierre Claris de Florian

    @jeanPierreClarisDeFlorian

    L'enfant et le miroir Un enfant élevé dans un pauvre village Revint chez ses parents, et fut surpris d'y voir Un miroir. D'abord il aima son image ; Et puis, par un travers bien digne d'un enfant, Et même d'un être plus grand, Il veut outrager ce qu'il aime, Lui fait une grimace, et le miroir la rend. Alors son dépit est extrême ; Il lui montre un poing menaçant, Il se voit menacé de même. Notre marmot fâché s'en vient, en frémissant, Battre cette image insolente ; Il se fait mal aux mains. Sa colère en augmente ; Et, furieux, au désespoir, Le voilà devant ce miroir, Criant, pleurant, frappant la glace. Sa mère, qui survient, le console, l'embrasse, Tarit ses pleurs, et doucement lui dit : N'as-tu pas commencé par faire la grimace A ce méchant enfant qui cause ton dépit ? - Oui. - Regarde à présent : tu souris, il sourit ; Tu tends vers lui les bras, il te les tend de même ; Tu n'es plus en colère, il ne se fâche plus : De la société tu vois ici l'emblème ; Le bien, le mal, nous sont rendus.

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