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Avril

26 poésies en cours de vérification
Avril

Poésies de la collection avril

    A

    Albert Lozeau

    @albertLozeau

    Avril Le ciel est d’un azur si pur qu’il en est blanc. C’est Avril qui revient, Avril doux et trop lent Et qui, pour émouvoir la torpeur de la terre, Lui tire, du soleil, des flèches de lumière. C’est le dimanche où les mains portent des rameaux Que le prêtre bénit avec de divins mots. Et c’est, là-bas encore, au clocher de Saint-Jacques, La musique de bronze, à l’aube, annonçant : Pâques ! Et chaque église avec sa chanson répondant, L’une en priant, l’autre en riant, l’autre en grondant, — Dont la plus belle vient de Saint-Louis-de-France, (Honni soit le curé jaloux qui mal y pense !) Avril, toi qu’a chanté jadis Remy Belleau, Le plus clair de ta gloire est encore de l’eau ! La neige fond, et le printemps frileux frissonne, Quand à Paris déjà le marronnier bourgeonne. Mais je ne t’en veux pas : c’est la faute au bon Dieu Qui retarde les pas du soleil dans le bleu. Aux mois fleuris, Avril, tu prépares la terre, Et ta venue est douce au cœur du solitaire. Tu prolonges les soirs de rêves, et tu mets Des étoiles là-haut plus qu’il n’en fut jamais, Tu rends le jour léger et transparent l’espace Et l’on regarde en soi l’espérance qui passe...

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    A

    André Lemoyne

    @andreLemoyne

    Fin d’avril Le rossignol n’est pas un froid et vain artiste Qui s’écoute chanter d’une oreille égoïste, Émerveillé du timbre et de l’ampleur des sons : Virtuose d’amour, pour charmer sa couveuse, Sur le nid restant seule, immobile et rêveuse, Il jette à plein gosier la fleur de ses chansons. Ainsi fait le poëte inspiré. — Dieu l’envoie Pour qu’aux humbles de cœur il verse un peu de joie. C’est un consolateur ému. — De temps en temps, La pauvre humanité, patiente et robuste, Dans son rude labeur aime qu’une voix juste Lui chante la chanson divine du printemps.

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    A

    André Lemoyne

    @andreLemoyne

    Fleurs d'Avril Le bouvreuil a sifflé dans l'aubépine blanche ; Les ramiers, deux à deux, ont au loin roucoulé, Et les petits muguets, qui sous bois ont perlé, Embaument les ravins où bleuit la pervenche. Sous les vieux hêtres verts, dans un frais demi-jour, Les heureux de vingt ans, les mains entrelacées, Echangent, tout rêveurs, des trésors de pensées Dans un mystérieux et long baiser d'amour. Les beaux enfants naïfs, trop ingénus encore Pour comprendre la vie et ses enchantements, Sont émus en plein cœur de chauds pressentiments, Comme aux rayons d'avril les fleurs avant d'éclore. Et l'homme ancien qui songe aux printemps d'autrefois, Oubliant pour un jour le nombre des années, Ecoute la voix d'or des heures fortunées Et va silencieux en pleurant sous les bois.

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    Anna de Noailles

    Anna de Noailles

    @annaDeNoailles

    Chanson pour avril Toute la nuit la pluie légère A glissé par jets et par bonds. Viens respirer au bois profond L'odeur de la verdure amère. Ton coeur est triste, morne et las, Comme la naissante journée. Elle sera bientôt fanée, L'amoureuse odeur des lilas. Aujourd'hui l'âme apitoyée Sent pleurer son vague tourment. Viens écouter l'égouttement Des feuilles mortes et mouillées.

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    Armand Silvestre

    Armand Silvestre

    @armandSilvestre

    Regret d’Avril Il n’est chansons qu’au temps d’avril Quand, sur les lilas en péril, Le vent frileux palpite et pleure. Il n’est chansons qu’au matin clair Où, dans la caresse de l’air, Tinte la jeunesse de l’heure !

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    A

    Auguste Lacaussade

    @augusteLacaussade

    Chant d’Avril Quand je la vois, il fait beau dans mon âme, Tout est lumière en moi, tout est fraîcheur ; Un ciel d’avril où l’aube épand sa flamme A moins de brise et d’azur que mon cœur. Tel que l’oiseau dont la voix est muette, Sous son regard si je reste sans voix, C’est de bonheur. Oh ! mon âme est en fête Quand je la vois !

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    A

    Auguste Lacaussade

    @augusteLacaussade

    Un souvenir d’Avril Avril emplissait l’air de souffles caressants, Aux rameaux noirs tremblaient les bourgeons rougissants, Dans les hauts marronniers quelques feuilles frileuses Sortaient timidement de leurs gaines soyeuses. Comme une jeune mère aux charmantes pudeurs, La terre se voilait de fécondes verdeurs. Les germes s’éveillaient sous la brise plus chaude, La cime des forêts se teignait d’émeraude ; De gazouillements clairs, de mille bruits joyeux L’onde et l’oiseau fêtaient le pâle azur des cieux. Le merle, par instants, enivré de lumière, Des éclats de sa voix emplissait la clairière, Et tout semblait heureux de vivre, et, seul, mon cœur Ne pouvait secouer sa nuit ni sa langueur. Oh ! pourquoi la tristesse et les langueurs moroses Quand la vie en chantant s’éveille au sein des choses ? Je ne sais ; mais ton souffle, ô le plus cher des mois, Avril ! ton souffle ami, pour la première fois, Se jouait à mon front sans en dissiper l’ombre. Dans tes clartés baigné mon esprit restait sombre. Me rappelant ma vie aux vœux inécoutés, Et mes printemps déçus, et mes jours avortés, Je songeais tristement combien vite on oublie... Et plein de pitié tendre et de mélancolie, Tandis qu’à mes côtés tout naissait pour fleurir, Moi, d’un sommeil sans fin j’aurais voulu dormir, Et, près d’Elle couché sous la mousse embaumée, Mêler ma cendre heureuse à sa poussière aimée !

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    Charles Cros

    Charles Cros

    @charlesCros

    Souvenirs d'Avril Le rythme argentin de ta voix Dans mes rêves gazouille et tinte. Chant d'oiseau, bruit de source au bois, Qui réveillent ma joie éteinte. Mais les bois n'ont pas de frissons, Ni les harpes éoliennes. Qui soient si doux que tes chansons, Que tes chansons tyroliennes. * Parfois le vent m'apporte encor L'odeur de ta blonde crinière. Et je revois tout le décor D'une folle nuit, printanière ; D'une des nuits, où tes baisers S'entremêlaient d'historiettes, Pendant que de tes doigts rosés Tu te roulais des cigarettes ; Où ton babil, tes mouvements Prenaient l'étrange caractère D'inquiétants miaulements, De mordillements de panthère. * Puis tu livrais tes trésors blancs Avec des poses languissantes... Le frisson emperlait tes flancs Émus des voluptés récentes. * Ainsi ton image me suit, Réconfort aux heures glacées, Sereine étoile de la nuit Où dorment mes splendeurs passées. Ainsi, dans les pays fictifs Où mon âme erre vagabonde, Les fonds noirs de cyprès et d'ifs, S'égayent de ta beauté blonde. * Et, dans l'écrin du souvenir Précieusement enfermée, Perle que rien ne peut ternir, Tu demeures la plus aimée.

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    François Coppée

    François Coppée

    @francoisCoppee

    Mois d'Avril Lorsqu'un homme n'a pas d'amour, Rien du printemps ne l'intéresse ; Il voit même sans allégresse, Hirondelles, votre retour ;

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    Guillaume Apollinaire

    Guillaume Apollinaire

    @guillaumeApollinaire

    La nuit d'avril 1915 Le ciel est étoilé par les obus des Boches La forêt merveilleuse où je vis donne un bal La mitrailleuse joue un air à triples-croches Mais avez-vous le mot Eh ! oui le mot fatal Aux créneaux Aux créneaux Laissez là les pioches Comme un astre éperdu qui cherche ses saisons Cœur obus éclaté tu sifflais ta romance Et tes mille soleils ont vidé les caissons Que les dieux de mes yeux remplissent en silence Nous vous aimons ô vie et nous vous agaçons Les obus miaulaient un amour à mourir Un amour qui se meurt est plus doux que les autres Ton souffle nage au fleuve où le sang va tarir Les obus miaulaient Entends chanter les nôtres Pourpre amour salué par ceux qui vont périr Le printemps tout mouillé la veilleuse l'attaque Il pleut mon âme il pleut mais il pleut des yeux morts Ulysse que de jours pour rentrer dans Ithaque Couche-toi sur la paille et songe un beau remords Qui pur effet de l'art soit aphrodisiaque Mais orgues aux fétus de la paille où tu dors L'hymne de l'avenir est paradisiaque

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    Gérard de Nerval

    Gérard de Nerval

    @gerardDeNerval

    Avril Déjà les beaux jours, – la poussière, Un ciel d’azur et de lumière, Les murs enflammés, les longs soirs ; – Et rien de vert : – à peine encore Un reflet rougeâtre décore Les grands arbres aux rameaux noirs ! Ce beau temps me pèse et m’ennuie. – Ce n’est qu’après des jours de pluie Que doit surgir, en un tableau, Le printemps verdissant et rose, Comme une nymphe fraîche éclose Qui, souriante, sort de l’eau.

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    Jean Moréas

    Jean Moréas

    @jeanMoreas

    De ce tardif Avril De ce tardif avril, rameaux, verte lumière, Lorsque vous frissonnez, Je songe aux amoureux, je songe à la poussière Des morts abandonnés. Arbres de la cité, depuis combien d'années Nous nous parlons tout bas ! Depuis combien d'hivers vos dépouilles fanées Se plaignent sous mes pas !

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    J

    Joseph Autran

    @josephAutran

    La chanson d'Avril Renais, renais ; ouvre et déploie Ta robe de fleurs et d'air pur ; Tressaille d'amour et de joie, Ô terre antique où me renvoie Le Dieu qui règne dans l'azur ! Réveille-toi ! — sous l'hiver sombre Dormir cinq mois, c'est trop longtemps. Chasse la pluie, écarte l'ombre, Et mets au jour les biens sans nombre Que tu recèles dans tes flancs. Sous la lumière que j'épanche. Reverdissez, gazons et bois. Frêne orgueilleux, saule qui penche ; Et que le chêne et la pervenche Tous deux revivent à la fois.

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    Jules Laforgue

    Jules Laforgue

    @julesLaforgue

    Veillée d'avril Il doit être minuit. Minuit moins cinq. On dort. Chacun cueille sa fleur au vert jardin des rêves, Et moi, las de subir mes vieux remords sans trêves, Je tords mon cœur pour qu'il s'égoutte en rimes d'or. Et voilà qu'à songer me revient un accord, Un air bête d'antan, et sans bruit tu te lèves Ô menuet, toujours plus gai, des heures brèves Où j'étais simple et pur, et doux, croyant encor. Et j'ai posé ma plume. Et je fouille ma vie D'innocence et d'amour pour jamais défleurie, Et je reste longtemps, sur ma page accoudé, Perdu dans le pourquoi des choses de la terre, Ecoutant vaguement dans la nuit solitaire Le roulement impur d'un vieux fiacre attardé.

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    Louis-Honoré Fréchette

    Louis-Honoré Fréchette

    @louisHonoreFrechette

    Avril La neige fond partout ; plus de lourde avalanche. Le soleil se prodigue en traits plus éclatants ; La sève perce l'arbre en bourgeons palpitants Qui feront sous les fruits, plus tard, plier la branche. Un vent tiède succède aux farouches autans ; L'hirondelle est absente encor ; mais en revanche Des milliers d'oiseaux blancs couvrent la plaine blanche, Et de leurs cris aigus rappellent le printemps. Sous l'effluve fécond il faut que tout renaisse... Avril c'est le réveil, avril c'est la jeunesse. Mais quand la Poésie ajoute : mois des fleurs - Il faut bien avouer - nous que trempe l'averse, Qu'entraîne la débâcle, ou qu'un glaçon renverse - Que les poètes sont d'aimables persifleurs.

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    L

    Louisa Siefert

    @louisaSiefert

    Lune d'Avril Déployant ses ailes de cygne Au vol lent et capricieux, Le clair de lune me fait signe Et m'entraîne au loin sous les cieux. Il franchit les lacs et les fleuves, Baise les yeux clos des cités, Et, se riant des grilles neuves, Il s'en vient aux parcs désertés. Il écarte l'ombre importune Avec un geste familier ; Puis il descend une par une Les marches du blanc escalier. Il s'en va retroussant sa robe Le long de l'humide sentier Et, de ce de là, se dérobe Entre le houx et l'églantier. Je le vois errer d'arbre en arbre Comme un doux poëte étonné, Et prêter des blancheurs de marbre Au banc de pierre abandonné. C'est ici que, las de sa course, Rêveur il s'assied longuement, Jetant aux flots clairs de la source De la poudre de diamant. Il endort les roses fleuries, Il verse la rosée aux lys, Il étend des blés aux prairies Son manteau d'argent aux longs plis.

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    N

    Nérée Beauchemin

    @nereeBeauchemin

    L'Avril boréal Est-ce l'avril ? Sur la colline Rossignole une voix câline, De l'aube au soir. Est-ce le chant de la linotte ? Est-ce une flûte ? est-ce la note Du merle noir ? Malgré la bruine et la grêle, Le virtuose à la voix frêle Chante toujours ; Sur mille tons il recommence La mélancolique romance De ses amours.

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    Paul-Jean Toulet

    Paul-Jean Toulet

    @paulJeanToulet

    Avril, dont l'odeur nous augure Avril, dont l'odeur nous augure Le renaissant plaisir, Tu découvres de mon désir La secrète figure.

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    Pierre de Ronsard

    Pierre de Ronsard

    @pierreDeRonsard

    Au mois d'Avril quand l'an se renouvelle Au mois d'avril, quand l'an se renouvelle, L'aube ne sort si fraîche de la mer : Ni hors des flots la déesse d'aimer Ne vint à Cypre en sa conque si belle, Comme je vis la beauté que j'appelle Mon astre saint, au matin s'éveiller, Rire le ciel, la terre s'émailler, Et les Amours voler à l'entour d'elle. Amour, Jeunesse, et les Grâces qui sont Filles du ciel lui pendaient sur le front : Mais ce qui plus redoubla mon service, C'est qu'elle avait un visage sans art. La femme laide est belle d'artifice, La femme belle est belle sans du fard.

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    Sully Prudhomme

    Sully Prudhomme

    @sullyPrudhomme

    Douceur d'Avril J'ai peur d'avril, peur de l'émoi Qu'éveille sa douceur touchante ; Vous qu'elle a troublés comme moi, C'est pour vous seuls que je la chante. En décembre, quand l'air est froid, Le temps brumeux, le jour livide, Le cœur, moins tendre et plus étroit, Semble mieux supporter son vide. Rien de joyeux dans la saison Ne lui fait sentir qu'il est triste ; Rien en haut, rien à l'horizon Ne révèle qu'un ciel existe. Mais, dès que l'azur se fait voir, Le cœur s'élargit et se creuse, Et s'ouvre pour le recevoir Dans sa profondeur douloureuse ; Et ce bleu qui lui rit de loin, L'attirant sans jamais descendre, Lui donne l'infini besoin D'un essor impossible à prendre. Le bonheur candide et serein Qui s'exhale de toutes choses, L'oppresse, et son premier chagrin Rajeunit à l'odeur des roses. Il sent, dans un réveil confus, Les anciennes ardeurs revivre, Et les mêmes anciens refus Le repousser dès qu'il s'y livre. J'ai peur d'avril, peur de l'émoi Qu'éveille sa douceur touchante ; Vous qu'elle a troublés comme moi, C'est pour vous seuls que je la chante.

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    Robert Desnos

    Robert Desnos

    @robertDesnos

    Voici venir le mois d'Avril Voici venir le mois d'avril, Ne te découvre pas d'un fil. Écoute chanter le coucou ! Voici venir le mois de juin, C'est du bon temps pour les Bédouins, J'écoute chanter le coucou. Voici venir la Saint-Martin, Adieu misère, adieu chagrin, Je n'écoute plus le coucou.

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    Rémi Belleau

    Rémi Belleau

    @remiBelleau

    Avril Avril, l'honneur et des bois Et des mois, Avril, la douce esperance Des fruits qui soubs le coton Du bouton Nourrissent leur jeune enfance ;

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    Théodore de Banville

    Théodore de Banville

    @theodoreDeBanville

    Avril Oh ! sois le bien venu, Printemps, Ami joyeux qui nous accueilles ! Fais voler tes cheveux flottants Sous ton riant chapeau de feuilles.

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    Théodore de Banville

    Théodore de Banville

    @theodoreDeBanville

    Printemps d’Avril Ma mie, à son toit fidèle, La frétillante hirondelle Revient du lointain exil. Déjà le long des rivages S’égaie un sylphe subtil, Qui baise les fleurs sauvages : Voici le printemps d’Avril ! C’est le moment où les fées, De volubilis coiffées, Viennent, au matin changeant, Sur le bord vert des fontaines, Où court le flot diligent, Charmer les biches hautaines De leurs baguettes d’argent.

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    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    Avril – À Louis B. Louis, voici le temps de respirer les roses, Et d’ouvrir bruyamment les vitres longtemps closes ; Le temps d’admirer en rêvant Tout ce que la nature a de beautés divines Qui flottent sur les monts, les bois et les ravines Avec l’onde, l’ombre et le vent ! Louis, voici le temps de reposer son âme Dans ce calme sourire empreint de vague flamme Qui rayonne au front du ciel pur ; De dilater son cœur ainsi qu’une eau qui fume, Et d’en faire envoler la nuée et la brume A travers le limpide azur !

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    W

    William Chapman

    @williamChapman

    Avril Aux rayons rutilants d’Avril la neige fond, Chaque route s’effondre et tout sentier s’efface, Les vastes flots grondants du Fleuve écumeux font Voler en lourds éclats ses entraves de glace. Pas un nuage au ciel ! pas un souffle dans l’air ! Les baisers du soleil argentent les ramures, Et des pins, dont les vents tordaient la cime hier, Vers l’éther lumineux montent de gais murmures. Dans les bois le dégel vernal clôt les chantiers. Le sol n’y tremble plus des chocs de l’abattage. Les voyageurs d’en haut, aussi joyeux qu’altiers, Sac au dos, en chantant, reviennent au village. De retour avec eux, ivres de liberté, Autour de nos logis s’ébattent les corneilles. Des aspects et des bruits nouveaux de tout côté Émerveillent nos yeux, enivrent nos oreilles. Les frais ruisseaux d’argent, où le ciel transparaît, Roucoulent dans le creux des combes embaumées. En spirales d’azur, à travers la forêt, De mille feux ardents s’élèvent des fumées. Sous les éclats couvrant leurs huttes en bois ronds, ― Comme perdus au sein du désert insondable, ― Les vaillants sucriers, penchés sur leurs chaudrons, Surveillent la cuisson du blond sucre d’érable. Déjà sous l’outremer des grands cieux éclatants La terre sent frémir en elle les pervenches, Déjà vaguement flotte une odeur de printemps, Et les premiers bourgeons éclatent sur les branches.

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