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Volupté

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Volupté

Poésies de la collection volupté

    Germain Nouveau

    Germain Nouveau

    @germainNouveau

    Volupté Plaisir, bourreau des cœurs, vendeur juré des âmes, Ah ! trop longtemps tu pris le masque de l'amour Au vestiaire impur des romans et des drames ! Voyageant sous son nom et suivi par ta cour De Lovelaces fous et de Phèdres navrées, Plaisir, tyran cruel, voici venir ton tour ! Ah ! trop longtemps tu fis, dans tes mornes Caprées, Des corps humains liés à tes rouges poteaux De blancs Saint-Sébastiens pleins de flèches dorées ; Et depuis trop longtemps, roulé dans tes manteaux, Tu te glisses le soir dans les tavernes saoules, Où tu mets les hoquets et les coups de couteaux. Renard caché qui mord le ventre obscur des foules, N'es-tu pas las d'errer épié dans tes nuits Par le crime dans l'ombre horrible où tu te coules ? Père des sommeils lourds et des mornes ennuis, N'es-tu pas las de boire au fond des yeux la vie, Comme un soleil brutal boit l'ombre dans un puits ? — Tout ce qui vient de Dieu, tout ce qui fait envie : La grâce des fronts purs, la force des lutteurs, L'intelligence, lampe à Dieu même ravie, Jusqu'à la voix qui vibre au gosier des chanteurs, Jusqu'au trésor de pleurs qui tremble au cœur des femmes, Tu fais passer sur tout tes souffles destructeurs. Tu donnes jusqu'au goût des souffrances infâmes, Et les petits enfants, qui baissent leurs cils noirs, Pâlissent au passage effrayant de tes flammes. Tu glanes des savants aux plis de tes peignoirs, Et tu domptes le cœur des rudes capitaines, Rien qu'avec le parfum que jettent tes mouchoirs. Tu traites les vertus d'atroces puritaines, Mais leur cœur réfléchit, comme un lac de cristal, La force et la douceur des étoiles hautaines. Cependant, dur geôlier dont le poignard brutal Ne se laisse fléchir par les cris de personne, Tu peuples la prison autant que l'hôpital. Tu te dis bon vivant, tu t'assieds sur la tonne, Ton verre dans la main, tu chantes, et pourtant Aux hideurs que tu fais la science s'étonne. Tu couves tous les fruits d'un air inquiétant ; Ton appétit funèbre engloutirait le monde, Pourvoyeur de la mort, qui n'est jamais content. Que t'importe ! Tu ris sous ta perruque blonde, Ou bien tu vas prêcher la modération, Rhéteur païen, leurré par ta propre faconde. Fils lugubre de l'homme, et sa punition, Ennemi de l'amour, tu rêves la conquête De sa gloire, et maudis sa noble passion... Mais l'amour triomphant met le pied sur ta tête !

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    Jean de La Fontaine

    Jean de La Fontaine

    @jeanDeLaFontaine

    Éloge de la volupté Ô douce Volupté, sans qui, dès notre enfance, Le vivre et le mourir nous deviendraient égaux ; Aimant universel de tous les animaux, Que tu sais attirer avecque violence ! Par toi tout se meut ici-bas. C'est pour toi, c'est pour tes appâts, Que nous courons après la peine : Il n'est soldat, ni capitaine, Ni ministre d'État, ni prince, ni sujet, Qui ne t'ait pour unique objet. Nous autres nourrissons, si pour fruit de nos veilles Un bruit délicieux ne charmait nos oreilles, Si nous ne nous sentions chatouillés de ce son, Ferions-nous un mot de chanson ? Ce qu'on appelle gloire en termes magnifiques, Ce qui servait de prix dans les jeux olympiques, N'est que toi proprement, divine Volupté. Et le plaisir des sens n'est-il de rien compté ? Pour quoi sont faits les dons de Flore, Le Soleil couchant et l'Aurore, Pomone et ses mets délicats, Bacchus, l'âme des bons repas, Les forêts, les eaux, les prairies, Mères des douces rêveries ? Pour quoi tant de beaux arts, qui tous sont tes enfants ? Mais pour quoi les Chloris aux appâts triomphants, Que pour maintenir ton commerce ? J'entends innocemment : sur son propre désir Quelque rigueur que l'on exerce, Encore y prend-on du plaisir. Volupté, Volupté, qui fus jadis maîtresse Du plus bel esprit de la Grèce, Ne me dédaigne pas, viens-t'en loger chez moi ; Tu n'y seras pas sans emploi. J'aime le jeu, l'amour, les livres, la musique, La ville et la campagne, enfin tout ; il n'est rien Qui ne me soit souverain bien, Jusqu'au sombre plaisir d'un coeur mélancolique. Viens donc ; et de ce bien, ô douce Volupté, Veux-tu savoir au vrai la mesure certaine ? Il m'en faut tout au moins un siècle bien compté ; Car trente ans, ce n'est pas la peine.

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    Louis Aragon

    Louis Aragon

    @louisAragon

    Statue Volupté déjeuner de soleil Je me meurs Salive Sommeil Sonnez Matines Masque à chloroforme Amour je roule de tout mon long Abime Au fond La descente de lit n'est pas morte Elle bouge en chantant très bas Panthère Panthère Mon corps n'en finit plus sous les rides des draps Un homme à la mer Encre À la dérive.

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    Sully Prudhomme

    Sully Prudhomme

    @sullyPrudhomme

    La volupté Deux êtres asservis par le désir vainqueur Le sont jusqu'à la mort : la volupté les lie. Parfois, lasse un moment, la geôlière s'oublie, Et leur chaîne les serre avec moins de rigueur. Aussitôt, se dressant tout chargés de langueur, Ces pâles malheureux sentent leur infamie ; Chacun secoue alors cette chaîne ennemie, Pour la briser lui-même ou s'arracher le cœur. Ils vont rompre l'acier du nœud qui les torture, Mais elle, au bruit d'anneaux qu'éveille la rupture, Entr'ouvre ses longs yeux où nage un deuil puissant, Elle a fait de ses bras leur tombe ardente et molle : En silence attiré, le couple y redescend, Et l'éphémère essaim des repentirs s'envole...

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