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Poésie Lyrique

21 poésies en cours de vérification
Poésie Lyrique

Poésies de la collection poésie lyrique

    Alfred De Musset

    Alfred De Musset

    @alfredDeMusset

    Conseils à une Parisienne Oui, si j'étais femme, aimable et jolie, Je voudrais, Julie, Faire comme vous ; Sans peur ni pitié, sans choix ni mystère, A toute la terre Faire les yeux doux. Je voudrais n'avoir de soucis au monde Que ma taille ronde, Mes chiffons chéris, Et de pied en cap être la poupée La mieux équipée De Rome à Paris. Je voudrais garder pour toute science Cette insouciance Qui vous va si bien ; Joindre, comme vous, à l'étourderie Cette rêverie Qui ne pense à rien. Je voudrais pour moi qu'il fût toujours fête, Et tourner la tête, Aux plus orgueilleux ; Être en même temps de glace et de flamme, La haine dans l'âme, L'amour dans les yeux. Je détesterais, avant toute chose, Ces vieux teints de rose Qui font peur à voir. Je rayonnerais, sous ma tresse brune, Comme un clair de lune En capuchon noir. Car c'est si charmant et c'est si commode, Ce masque à la mode, Cet air de langueur ! Ah ! que la pâleur est d'un bel usage ! Jamais le visage N'est trop loin du coeur. Je voudrais encore avoir vos caprices, Vos soupirs novices, Vos regards savants. Je voudrais enfin, tant mon coeur vous aime, Être en tout vous-même... Pour deux ou trois ans. Il est un seul point, je vous le confesse, Où votre sagesse Me semble en défaut. Vous n'osez pas être assez inhumaine. Votre orgueil vous gêne ; Pourtant il en faut. Je ne voudrais pas, à la contredanse, Sans quelque prudence Livrer mon bras nu ; Puis, au cotillon, laisser ma main blanche Traîner sur la manche Du premier venu. Si mon fin corset, si souple et si juste, D'un bras trop robuste Se sentait serré, J'aurais, je l'avoue, une peur mortelle Qu'un bout de dentelle N'en fût déchiré. Chacun, en valsant, vient sur votre épaule Réciter son rôle D'amoureux transi ; Ma beauté, du moins, sinon ma pensée, Serait offensée D'être aimée ainsi. Je ne voudrais pas, si j'étais Julie, N'être que jolie Avec ma beauté. Jusqu'au bout des doigts je serais duchesse. Comme ma richesse, J'aurais ma fierté. Voyez-vous, ma chère, au siècle où nous sommes, La plupart des hommes Sont très inconstants. Sur deux amoureux pleins d'un zèle extrême, La moitié vous aime Pour passer le temps. Quand on est coquette, il faut être sage. L'oiseau de passage Qui vole à plein coeur Ne dort pas en l'air comme une hirondelle, Et peut, d'un coup d'aile, Briser une fleur.

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    Alfred De Musset

    Alfred De Musset

    @alfredDeMusset

    Marie Ainsi, quand la fleur printanière Dans les bois va s’épanouir, Au premier souffle du zéphyr Elle sourit avec mystère ; Et sa tige fraîche et légère, Sentant son calice s’ouvrir, Jusque dans le sein de la terre Frémit de joie et de désir. Ainsi, quand ma douce Marie Entr’ouvre sa lèvre chérie, Et lève, en chantant, ses yeux bleus, Dans l’harmonie et la lumière Son âme semble tout entière Monter en tremblant vers les cieux.

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    Alfred de Vigny

    Alfred de Vigny

    @alfredDeVigny

    Comme deux cygnes blancs Comme deux cygnes blancs, aussi purs que leurs ailes, Vous passez doucement, sœurs modestes et belles, Sur le paisible lac de vos jours bienheureux. En langage français, quelques vers amoureux En vain voudraient vous peindre avec des traits fidèles ; Vous lirez sans comprendre, et, sur votre miroir, Comme les beaux oiseaux, passerez sans vous voir !

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    Alfred de Vigny

    Alfred de Vigny

    @alfredDeVigny

    L'heure ou tu pleures Une heure sonne dans la nuit, La journée enfin s'est éteinte, L'ombre calme efface l'empreinte De ses clartés et de son bruit; Tout ce théâtre, où l'on t'adore, N'est plus qu'une salle sonore Où ta voix retentit encore Comme un faible écho qui s'enfuit. La colonnade illuminée Se perd dans l'ombre et nous paraît Une sombre et noire forêt. Sortant d'une terre minée. Nos pas ébranlent en passant Le sourd plancher retentissant Qui résiste à ton pied glissant Comme une ville ruinée. Et toi, tu rêves solitaire, Toi, l'âme de ce corps désert, O toi, la voix de ce concert Qui ce soir enchantait la terre, Tu viens de remonter aux deux Ainsi qu'un oiseau gracieux Se tait, et dans son nid soyeux Cherche la paix et le mystère. Mais dans son nid le doux oiseau Dort mollement sur sa couvée; Et sur sa couche inachevée S'arrondit comme en un berceau; Il met sa tête sous sa plume, Baigné des vapeurs de la brume Qui monte à astre du ruisseau. Et toi, tu penses et tu pleures.

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    A

    Alice Lemieux-Lévesque

    @aliceLemieuxLevesque

    Quand donc ma poésie aura-t-elle des ailes ? Quand donc ma poésie aura-t-elle des ailes? Quand sera-t-elle assez forte dans sa douceur, Pour que l'on puisse entendre y palpiter mon cœur? — Mon cœur caché souvent dans ces frêles dentelles? Quand mes vers auront-ils tout le parfum du soir? Seront-ils assez grands pour contenir mon âme ; Et pourront-ils un jour devenir cette flamme, Dont la lumière apporte et l'amour et l'espoir? Et quand pourrai-je enfin l'offrir ô poésie, De ces vers que je rêve de tisser pour toi : Musique qui soupire et qui murmure en moi, Accents où je voudrais mettre un peu de ma vie. ... J'espère en l'avenir et peut-être qu'un jour. Je pourrai dignement ciseler de mes vers, Une urne à contenir la voix de l'univers... J'essaierai ce jour-là, d'y loger mon amour...

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    Alphonse de Lamartine

    Alphonse de Lamartine

    @alphonseDeLamartine

    Hymne de l'enfant a son réveil Ô père qu'adore mon père ! Toi qu'on ne nomme qu'à genoux ! Toi, dont le nom terrible et doux Fait courber le front de ma mère ! On dit que ce brillant soleil N'est qu'un jouet de ta puissance ; Que sous tes pieds il se balance Comme une lampe de vermeil. On dit que c'est toi qui fais naître Les petits oiseaux dans les champs, Et qui donne aux petits enfants Une âme aussi pour te connaître ! On dit que c'est toi qui produis Les fleurs dont le jardin se pare, Et que, sans toi, toujours avare, Le verger n'aurait point de fruits. Aux dons que ta bonté mesure Tout l'univers est convié ; Nul insecte n'est oublié À ce festin de la nature. L'agneau broute le serpolet, La chèvre s'attache au cytise, La mouche au bord du vase puise Les blanches gouttes de mon lait ! L'alouette a la graine amère Que laisse envoler le glaneur, Le passereau suit le vanneur, Et l'enfant s'attache à sa mère. Et, pour obtenir chaque don, Que chaque jour tu fais éclore, À midi, le soir, à l'aurore, Que faut-il ? prononcer ton nom ! Ô Dieu ! ma bouche balbutie Ce nom des anges redouté. Un enfant même est écouté Dans le choeur qui te glorifie ! On dit qu'il aime à recevoir Les voeux présentés par l'enfance, À cause de cette innocence Que nous avons sans le savoir. On dit que leurs humbles louanges A son oreille montent mieux, Que les anges peuplent les cieux, Et que nous ressemblons aux anges ! Ah ! puisqu'il entend de si loin Les voeux que notre bouche adresse, Je veux lui demander sans cesse Ce dont les autres ont besoin. Mon Dieu, donne l'onde aux fontaines, Donne la plume aux passereaux, Et la laine aux petits agneaux, Et l'ombre et la rosée aux plaines. Donne au malade la santé, Au mendiant le pain qu'il pleure, À l'orphelin une demeure, Au prisonnier la liberté. Donne une famille nombreuse Au père qui craint le Seigneur, Donne à moi sagesse et bonheur, Pour que ma mère soit heureuse ! Que je sois bon, quoique petit, Comme cet enfant dans le temple, Que chaque matin je contemple, Souriant au pied de mon lit. Mets dans mon âme la justice, Sur mes lèvres la vérité, Qu'avec crainte et docilité Ta parole en mon coeur mûrisse ! Et que ma voix s'élève à toi Comme cette douce fumée Que balance l'urne embaumée Dans la main d'enfants comme moi !

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    Alphonse de Lamartine

    Alphonse de Lamartine

    @alphonseDeLamartine

    La chute d'un ange Saint ! saint ! saint ! le Seigneur qu'adore la colline ! Derrière ses soleils, d'ici nous le voyons ; Quand le souffle embaumé de la nuit nous incline, Comme d'humbles roseaux sous sa main nous plions ! Mais pourquoi plions-nous ? C'est que nous le prions, C'est qu'un intime instinct de la vertu divine Fait frissonner nos troncs du dôme à la racine, Comme un vent du courroux qui rougit leur narine, Et qui ronfle dans leur poitrine, Fait ondoyer les crins sur les cous des lions. Glissez, glissez, brises errantes, Changez en cordes murmurantes La feuille et la fibre des bois ! Nous sommes l'instrument sonore Où le nom que la lune adore À tous moments meurt pour éclore Sous nos frémissantes parois. Venez, des nuits tièdes haleines ; Tombez du ciel, montez des plaines, Dans nos branches du grand nom pleines Passez, repassez mille fois ! Si vous cherchez qui le proclame, Laissez là l'éclair et la flamme ! Laissez là la mer et la lame ! Et nous, n'avons-nous pas une âme Dont chaque feuille est une voix ? Tu le sais, ciel des nuits, à qui parlent nos cimes ; Vous, rochers que nos pieds sondent jusqu'aux abîmes Pour y chercher la sève et les sucs nourrissants ; Soleil dont nous buvons les dards éblouissants ; Vous le savez, ô nuits dont nos feuilles avides Pompent les frais baisers et les perles humides, Dites si nous avons des sens ! Des sens ! dont n'est douée aucune créature : Qui s'emparent d'ici de toute la nature, Qui respirent sans lèvre et contemplent sans yeux, Qui sentent les saisons avant qu'elles éclosent, Des sens qui palpent l'air et qui le décomposent, D'une immortelle vie agents mystérieux ! Et pour qui donc seraient ces siècles d'existence ? Et pour qui donc seraient l'âme et l'intelligence ? Est-ce donc pour l'arbuste nain ? Est-ce pour l'insecte et l'atome, Ou pour l'homme, léger fantôme, Qui sèche à mes pieds comme un chaume, Qui dit la terre son royaume, Et disparaît du jour avant que de mon dôme Ma feuille de ses pas ait jonché le chemin ? Car les siècles pour nous c'est hier et demain ! ! ! Oh ! gloire à toi, père des choses ! Dis quel doigt terrible tu poses Sur le plus faible des ressorts, Pour que notre fragile pomme, Qu'écraserait le pied de l'homme, Renferme en soi nos vastes corps ! Pour que de ce cône fragile Végétant dans un peu d'argile S'élancent ces hardis piliers Dont les gigantesques étages Portent les ombres par nuages, Et les feuillages par milliers 5 ! Et les feuillages par milliers ! Dans la sève, goutte de pluie Que boirait le bec d'un oiseau, Pour que ses ondes toujours pleines, Se multipliant dans nos veines, En désaltèrent les réseaux ! Pour que cette source éternelle Dans tous les ruisseaux renouvelle Ce torrent que rien n'interrompt, Et de la crête à la racine Verdisse l'immense colline Qui végète dans un seul tronc ! Dites quel jour des jours nos racines sont nées, Rochers qui nous servez de base et d'aliment ! De nos dômes flottants montagnes couronnées Qui vivez innombrablement ; Soleils éteints du firmament, Etoiles de la nuit par Dieu disséminées, Parlez, savez-vous le moment ? Si l'on ouvrait nos troncs, plus durs qu'un diamant, On trouverait des cents et des milliers d'années Ecrites dans le cœur de nos fibres veinées, Comme aux fibres d'un élément ! Aigles qui passez sur nos têtes, Allez dire aux vents déchaînés Que nous défions leurs tempêtes Avec nos mâts enracinés. Qu'ils montent, ces tyrans de l'onde, Que leur aile s'ameute et gronde Pour assaillir nos bras nerveux ! Allons ! leurs plus fougueux vertiges Ne feront que bercer nos tiges Et que siffler dans nos cheveux ! Fils du rocher, nés de nous-même, Sa main divine nous planta ; Nous sommes le vert diadème Qu'aux sommets d'Éden il jeta. Quand ondoiera l'eau du déluge, Nos flancs creux seront le refuge De la race entière d'Adam, Et les enfants du patriarche Dans nos bois tailleront l'arche Du Dieu nomade d'Abraham ! C'est nous, quand les tribus captives Auront vu les hauteurs d'Hermon, Qui couvrirons de nos solives L'arche immense de Salomon ; Si, plus tard, un Verbe fait homme D'un nom plus saint adore et nomme Son père du haut d'une croix, Autels de ce grand sacrifice, De l'instrument de son supplice Nos rameaux fourniront le bois. En mémoire de ces prodiges, Des hommes inclinant leurs fronts Viendront adorer nos vestiges, Coller leurs lèvres à nos troncs. Les saints, les poètes, les sages Écouteront dans nos feuillages Des bruits pareils aux grandes eaux, Et sous nos ombres prophétiques Formeront leurs plus beaux cantiques Des murmures de nos rameaux. Glissez comme une main sur la harpe qui vibre Glisse de corde en corde, arrachant à la fois À chaque corde une âme, à chaque âme une voix Glissez, brises des nuits, et que de chaque fibre Un saint tressaillement jaillisse sous vos doigts ! Que vos ailes frôlant les feuilles de nos voûtes, Que des larmes du ciel les résonnantes gouttes, Que les gazouillements du bulbul dans son nid, Que les balancements de la mer dans son lit, L'eau qui filtre, l'herbe qui plie, La sève qui découle en pluie, La brute qui hurle ou qui crie, Tous ces bruits de force et de vie Que le silence multiplie, Et ce bruissement du monde végétal Qui palpite à nos pieds du brin d'herbe au métal, Que ces voix qu'un grand chœur rassemble Dans cet air où notre ombre tremble S'élèvent et chantent ensemble Celui qui les a faits, celui qui les entend, Celui dont le regard à leurs besoins s'étend : Dieu, Dieu, Dieu, mer sans bords qui contient tout en elle, Foyer dont chaque vie est la pâle étincelle Bloc dont chaque existence est une humble parcelle, Qu'il vive sa vie éternelle, Complète, immense, universelle ; Qu'il vive à jamais renaissant Avant la nature, après elle ; Et que chaque soupir de l'heure qu'il rappelle Remonte à lui d'où tout descend ! ! ! Ainsi chantait le chœur des arbres, et les anges Avec ravissement répétaient ces louanges ; Et des monts et des mers, et des feux et des vents, De chaque forme d'être et d'atomes vivants L'unanime concert des terrestres merveilles Pour s'élever à Dieu passait par leurs oreilles. Et ces milliers de voix de tout ce qui voit Dieu, Le comprend, ou l'adore ou le sent en tout lieu, Roulaient dans le silence en grandes harmonies Sans mots articulés, sans langues définies, Semblables à ce vague et sourd gémissement Qu'une étreinte d'amour arrache au cœur aimant, Et qui dans un murmure enferme et signifie Plus d'amour qu'en cent mots l'homme n'en balbutie ! Quand l'hymne aux mille voix se fut évaporé, Les esprits, pleins du nom qu'il avait adoré, S'en allèrent ravis porter de sphère en sphère L'écho mélodieux de ces chants de la terre. Un seul, qui contemplait la scène de plus bas, Les regarda partir et ne les suivit pas. Or, pourquoi resta-t-il caché dans le nuage ? C'est qu'au pied d'un grand cèdre, à l'abri du feuillage, Un objet pour lequel il oubliait les deux Semblait comme enchaîner sa pensée et ses yeux. Oh ! qui pouvait d'un ange ainsi ravir la vue ? C'était parmi les fleurs une belle enfant nue, Qui, sous l'arbre le soir surprise du sommeil, N'avait vu ni baisser ni plonger le soleil, Et qui, seule au départ des tribus des montagnes, N'avait pas entendu les cris de ses compagnes. Sa mère sur son front n'avait encor compté Depuis son lait tari que le douzième été ; Mais dans ces jours de force où les sèves moins lentes Se hâtaient de mûrir les hommes et les plantes, Treize ans pour une vierge étaient ce qu'en nos jours Seraient dix-huit printemps pleins de grâce et d'amours. Non loin d'un tronc blanchi de cèdre, où dans les herbes L'astre réverbéré rejaillissait en gerbes, Un rayon de la lune éclairait son beau corps, D'un bassin d'eau dormant ses pieds touchaient les bords, Et quelques lis des eaux, pleins de parfums nocturnes, Recourbaient sur son corps leurs joncs verts et leurs urnes (.....................................................) L'ange, pour la mieux voir écartant le feuillage, De son céleste amour l'embrassait en image, Comme sur un objet que l'on craint d'approcher Le regard des humains pose sans y toucher. Daïdha, disait-il, tendre faon des montagnes ! Parfum caché des bois ! ta mère et tes compagnes Te cherchent en criant dans les forêts ; pourquoi Ai-je oublié le ciel pour veiller là sur toi ? C'est ainsi chaque jour : tous les anges mes frères Plongent au firmament et parcourent les sphères ; Ils m'appellent en vain, moi seul je reste en bas. Il n'est plus pour mes yeux de ciel où tu n'es pas ! Pourquoi le roi du sort, ô fille de la femme, À ton âme en naissant attacha-t-il mon âme ? Pourquoi me tira-t-il de mon heureux néant À l'heure où tu naquis d'un baiser, belle enfant ? Sœur jumelle de moi ! que par un jeu barbare Tant d'amour réunit, et l'infini sépare ! Oh ! sous mes yeux charmés depuis que tu grandis, Mon destin immortel combien je le maudis ! Combien de fois, tenté par un attrait trop tendre, Ne pouvant t'élever, je brûlai de descendre, D'abdiquer ce destin, pour t'égaler à moi, Et de vivre ta vie en mourant comme toi ! Combien de fois ainsi dans mon ciel solitaire, Lassé de mon bonheur et regrettant la terre, Ce cri, ce cri d'amour dans mon âme entendu, Sur mes lèvres de feu resta-t-il suspendu ! Fais-moi mourir aussi, Dieu qui la fis mortelle ! Etre homme ! quel destin !... oui, mais être aimé d'elle ! Mais aimer, être aimé ! s'échanger tout à tour ! Ah ! l'ange ne sait pas ce que c'est que l'amour ! Être unique et parfait qui suffit à soi-même ! Non, il ne connaît pas la volupté suprême De chercher dans un autre un but autre que lui, Et de ne vivre entier qu'en vivant en autrui ! Il n'a pas comme l'homme au milieu de ses peines La compensation des détresses humaines, La sainte faculté de créer en aimant Un être de lui-même image et complément, Un être où de deux cœurs que l'amour fond ensemble L'être se multiplie en un qui leur ressemble ! Oh ! de l'homme divin mystérieuse loi, De ne trouver jamais son tout que hors de soi, De ne pouvoir aimer qu'en consumant une autre ! Que ce destin sublime est préférable du nôtre, À cet amour qui n'a dans nous qu'un seul foyer, Et qui brûle à jamais sans s'y multiplier !

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    Arthur Rimbaud

    Arthur Rimbaud

    @arthurRimbaud

    Lys Ô balançoire! ô lys! clysopompes d'argent! Dédaigneux des travaux, dédaigneux des famines ! L'Aurore vous emplit d'un amour détergent ! Une douceur de ciel beurre vos étamines !

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    Charles Baudelaire

    Charles Baudelaire

    @charlesBaudelaire

    Les deux bonnes sœurs La Débauche et la Mort sont deux aimables filles, Prodigues de baisers et riches de santé, Dont le flanc toujours vierge et drapé de guenilles Sous l’éternel labeur n’a jamais enfanté. Au poëte sinistre, ennemi des familles, Favori de l’enfer, courtisan mal renté, Tombeaux et lupanars montrent sous leurs charmilles Un lit que le remords n’a jamais fréquenté. Et la bière et l’alcôve en blasphèmes fécondes Nous offrent tour à tour, comme deux bonnes sœurs, De terribles plaisirs et d’affreuses douceurs. Quand veux-tu m’enterrer, Débauche aux bras immondes ? Ô Mort, quand viendras-tu, sa rivale en attraits, Sur ses myrtes infects enter tes noirs cyprès ?

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    Charles Cros

    Charles Cros

    @charlesCros

    La dame en pierre Sur ce couvercle de tombeau Elle dort. L'obscur artiste Qui l'a sculptée a vu le beau Sans rien de triste. Joignant les mains, les yeux heureux Sous le voile des paupières, Elle a des rêves amoureux Dans ses prières. Sous les plis lourds du vêtement, La chair apparaît rebelle, N'oubliant pas complètement Qu'elle était belle. Ramenés sur le sein glacé Les bras, en d'étroites manches, Rêvent l'amant qu'ont enlacé Leurs chaînes blanches. Le lévrier, comme autrefois Attendant une caresse, Dort blotti contre les pieds froids De sa maîtresse. * Tout le passé revit. Je vois Les splendeurs seigneuriales. Les écussons et les pavois Des grandes salles. Les hauts plafonds de bois, bordés D'emblématiques sculptures, Les chasses, les tournois brodés Sur les tentures. Dans son fauteuil, sans nul souci Des gens dont la chambre est pleine, À quoi peut donc rêver ainsi, La châtelaine ? Ses yeux où brillent par moment Les fiertés intérieures, Lisent mélancoliquement Un livre d'heures. * Quand une femme rêve ainsi Fière de sa beauté rare, C'est quelque drame sans merci Qui se prépare. Peut-être à temps, en pleine fleur, Celle-ci fut mise en terre. Bien qu'implacable, la douleur En fut austère. L'amant n'a pas vu se ternir, Au souffle de l'infidèle, La pureté du souvenir Qu'il avait d'elle. La mort n'a pas atteint le beau. La chair perverse est tuée, Mais la forme est, sur un tombeau, Perpétuée.

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    J

    José Maria de Heredia

    @joseMariaDeHeredia

    La sieste Pas un seul bruit d'insecte ou d'abeille en maraude ; Tout dort sous les grands bois accablés de soleil Où le feuillage épais tamise un jour pareil Au velours sombre et doux des mousses d'émeraude. Criblant le dôme obscur, Midi splendide y rôde Et, sur mes cils mi-clos alanguis de sommeil, De mille éclairs furtifs forme un réseau vermeil Qui s'allonge et se croise à travers l'ombre chaude. Vers la gaze de feu que trament les rayons, Vole le frêle essaim des riches papillons Qu'enivrent la lumière et le parfum des sèves; Alors mes doigts tremblants saisissent chaque fil Et dans les mailles d'or de ce filet subtil, Chasseur harmonieux, j'emprisonne mes rêves.

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    J

    José Maria de Heredia

    @joseMariaDeHeredia

    Le tombeau du conquérant A l'ombre de la voûte en fleur des catalpas Et des tulipiers noirs qu'étoile un blanc pétale, Il ne repose point dans la terre fatale ; La Floride conquise a manqué sous ses pas. Un vil tombeau messied à de pareils trépas. Linceul du Conquérant de l'Inde Occidentale, Tout le Meschacébé par-dessus lui s'étale. Le Peau-Rouge et l'ours gris ne le troubleront pas. Il dort au lit profond creusé par les eaux vierges. Qu'importe un monument funéraire, des cierges, Le psaume et la chapelle ardente et l'ex-voto ? Puisque le vent du Nord, parmi les cyprières, Pleure et chante à jamais d'éternelles prières Sur le Grand Fleuve où gît Hernando de Soto.

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    Jules Laforgue

    Jules Laforgue

    @julesLaforgue

    La cigarette Oui, ce monde est bien plat ; quant à l'autre, sornettes. Moi, je vais résigné, sans espoir, à mon sort. Et pour tuer le temps, en attendant la mort. Je fume au nez des dieux de fines cigarettes. Allez, vivants, luttez, pauvres futurs squelettes. Moi, le méandre bleu qui vers le ciel se tord Me plonge en une extase infinie et m'endort Comme aux parfums mourants de mille cassolettes. Et j'entre au paradis, fleuri de rêves clairs Où l'on voit se mêler en valses fantastiques Des éléphants en rut à des chœurs de moustiques. Et puis, quand je m'éveille en songeant à mes vers, Je contemple, le cœur plein d'une douce joie, Mon cher pouce rôti comme une cuisse d'oie.

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    Paul Verlaine

    Paul Verlaine

    @paulVerlaine

    A Clymène Mystiques barcarolles, Romances sans paroles, Chère, puisque tes yeux, Couleur des cieux, Puisque ta voix, étrange Vision qui dérange Et trouble l’horizon De ma raison, Puisque l’arôme insigne De la pâleur de cygne, Et puisque la candeur De ton odeur, Ah ! puisque tout ton être, Musique qui pénètre, Nimbes d’anges défunts, Tons et parfums, A, sur d’almes cadences, En ces correspondances Induit mon cœur subtil, Ainsi soit-il !

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    Paul Verlaine

    Paul Verlaine

    @paulVerlaine

    Le sonnet de l'homme au sable Aussi, la créature était par trop toujours la même, Qui donnait ses baisers comme un enfant donne des noix, Indifférente à tout, hormis au prestige suprême De la cire à moustache et de l'empois des faux-cols droits. Et j'ai ri, car je tiens la solution du problème: Ce pouf était dans l'air dès le principe, je le vois ; Quand la chair et le sang, exaspérés d'un long carême, Réclamèrent leur dû, — la créature était en bois. C'est le conte d'Hoffmann avec de la bêtise en marge. Amis qui m'écoutez, faites votre entendement large, Car c'est la vérité que ma morale, et la voici: Si, par malheur, — puisse d'ailleurs l'augure aller au diable ! — Quelqu'un de vous devait s'emberlificoter aussi. Qu'il réclame un conseil de révision préalable.

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    Sully Prudhomme

    Sully Prudhomme

    @sullyPrudhomme

    Soupir Ne jamais la voir ni l'entendre, Ne jamais tout haut la nommer, Mais, fidèle, toujours l'attendre, Toujours l'aimer. Ouvrir les bras et, las d'attendre, Sur le néant les refermer, Mais encor, toujours les lui tendre, Toujours l'aimer. Ah ! Ne pouvoir que les lui tendre, Et dans les pleurs se consumer, Mais ces pleurs toujours les répandre, Toujours l'aimer. Ne jamais la voir ni l'entendre, Ne jamais tout haut la nommer, Mais d'un amour toujours plus tendre Toujours l'aimer.

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    Stéphane Mallarmé

    Stéphane Mallarmé

    @stephaneMallarme

    Autres poèmes et sonnets I Tout Orgueil fume-t-il du soir, Torche dans un branle étouffée Sans que l'immortelle bouffée Ne puisse à l'abandon surseoir ! La chambre ancienne de l'hoir De maint riche mais chu trophée Ne serait pas même chauffée S'il survenait par le couloir. Affres du passé nécessaires Agrippant comme avec des serres Le sépulcre de désaveu, Sous un marbre lourd qu'elle isole Ne s'allume pas d'autre feu Que la fulgurante console. II Surgi de la croupe et du bond D'une verrerie éphémère Sans fleurir la veillée amère Le col ignoré s'interrompt. Je crois bien que deux bouches n'ont Bu, ni son amant ni ma mère, Jamais à la même Chimère, Moi, sylphe de ce froid plafond ! Le pur vase d'aucun breuvage Que l'inexhaustible veuvage Agonise mais ne consent, Naïf baiser des plus funèbres ! À rien expirer annonçant Une rose dans les ténèbres. III Une dentelle s'abolit Dans le doute du Jeu suprême À n'entr'ouvrir comme un blasphème Qu'absence éternelle de lit. Cet unanime blanc conflit D'une guirlande avec la même, Enfui contre la vitre blême Flotte plus qu'il n'ensevelit. Mais, chez qui du rêve se dore Tristement dort une mandore Au creux néant musicien Telle que vers quelque fenêtre Selon nul ventre que le sien, Filial on aurait pu naître. Quelle soie aux baumes de temps Où la Chimère s'exténue Vaut la torse et native nue Que, hors de ton miroir, tu tends ! Les trous de drapeaux méditants S'exaltent dans notre avenue : Moi, j'ai ta chevelure nue Pour enfouir mes yeux contents. Non ! La bouche ne sera sûre De rien goûter à sa morsure, S'il ne fait, ton princier amant, Dans la considérable touffe Expirer, comme un diamant Le cri des Gloires qu'il étouffe. M'introduire dans ton histoire C'est en héros effarouché S'il a du talon nu touché Quelque gazon de territoire À des glaciers attentatoire Je ne sais le naïf péché Que tu n'auras pas empêché De rire très haut sa victoire Avec des royaumes épars Comme mourir pourpre la roue Du seul vespéral de mes chars. À la nue accablante tu Basse de basalte et de laves À même les échos esclaves Par une trompe sans vertu Quel sépulcral naufrage (tu Le sais, écume, mais y baves) Suprême une entre les épaves Abolit le mât dévêtu Ou cela que furibond faute De quelque perdition haute Tout l'abîme vain éployé Dans le si blanc cheveu qui traîne Avarement aura noyé Le flanc enfant d'une sirène. Mes bouquins refermés sur le nom de Paphos, Il m'amuse d'élire avec le seul génie Une ruine, par mille écumes bénie Sous l'hyacinthe, au loin, de ses jours triomphaux. Coure le froid avec ses silences de faux, Je n'y hululerai pas de vide nénie Si ce très blanc ébat au ras du sol dénie À tout site l'honneur du paysage faux. Ma faim qui d'aucuns fruits ici ne se régale Trouve en leur docte manque une saveur égale : Qu'un éclate de chair humain et parfumant ! Le pied sur quelque guivre où notre amour tisonne, Je pense plus longtemps peut-être éperdument À l'autre, au sein brûlé d'une antique amazone.

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    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    Au bois Nous étions, elle et moi, dans cet avril charmant De l'amour qui commence en éblouissement. Ô souvenirs ! ô temps ! heures évanouies ! Nous allions, le coeur plein d'extases inouïes, Ensemble dans les bois, et la main dans la main. Pour prendre le sentier nous quittions le chemin, Nous quittions le sentier pour marcher dans les herbes. Le ciel resplendissait dans ses regards superbes ; Elle disait : Je t'aime ! et je me sentais dieu. Parfois, près d'une source, on s'asseyait un peu. Que de fois j'ai montré sa gorge aux branches d'arbre ! Rougissante et pareille aux naïades de marbre, Tu baignais tes pieds nus et blancs comme le lait. Puis nous nous en allions rêveurs. Il me semblait, En regardant autour de nous les pâquerettes, Les boutons-d'or joyeux, les pervenches secrètes Et les frais liserons d'une eau pure arrosés, Que ces petites fleurs étaient tous les baisers Tombés dans le trajet de ma bouche à ta bouche Pendant que nous marchions ; et la grotte farouche Et la ronce sauvage et le roc chauve et noir, Envieux, murmuraient : Que va dire ce soir Diane aux chastes yeux, la déesse étoilée, En voyant toute l'herbe au fond du bois foulée ?

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    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    Châtiments France ! à l'heure où tu te prosternes ', Le pied d'un tyran sur ton front, La voix sortira des cavernes ; Les enchaînés tressailleront. Le banni, debout sur la grève, Contemplant l'étoile et le flot, Comme ceux qu'on entend en rêve, Parlera dans l'ombre tout haut; Et ses paroles qui menacent, Ses paroles dont l'éclair luit. Seront comme des mains qui passent Tenant des glaives dans la nuit. Elles feront frémir les marbres Et les monts que brunit le soir, Et les chevelures des arbres Frissonneront sous le ciel noir; Elles seront l'airain qui sonne, Le cri qui chasse les corbeaux. Le souffle inconnu dont frissonne Le brin d'herbe sur les tombeaux; Elles crieront : Honte aux infâmes, Aux oppresseurs, aux meurtriers ! Elles appelleront les âmes Comme on appelle des guerriers ! Sur les races qui se transforment, Sombre orage, elles planeront ; Et si ceux qui vivent s'endorment. Ceux qui sont morts s'éveilleront.

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    Victor Hugo

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    @victorHugo

    Oh ! pourquoi te Cacher ? Oh ! pourquoi te cacher ? Tu pleurais seule ici. Devant tes yeux rêveurs qui donc passait ainsi ? Quelle ombre flottait dans ton âme ? Était-ce long regret ou noir pressentiment, Ou jeunes souvenirs dans le passé dormant, Ou vague faiblesse de femme ? Voyais-tu fuir déjà l'amour et ses douceurs, Ou les illusions, toutes ces jeunes soeurs Qui le matin, devant nos portes, Dans l'avenir sans borne ouvrant mille chemins, Dansent, des fleurs au front et les mains dans les mains, Et bien avant le soir sont mortes ? Ou bien te venait-il des tombeaux endormis Quelque ombre douloureuse avec des traits amis, Te rappelant le peu d'années, Et demandant tout bas quand tu viendrais le soir Prier devant ces croix de pierre ou de bois noir Où pendent tant de fleurs fanées ? Mais non, ces visions ne te poursuivaient pas. Il suffit pour pleurer de songer qu'ici-bas Tout miel est amer, tout ciel sombre, Que toute ambition trompe l'effort humain, Que l'espoir est un leurre, et qu'il n'est pas de main Qui garde l'onde ou prenne l'ombre ! Toujours ce qui là-bas vole au gré du zéphyr Avec des ailes d'or, de pourpre et de saphir, Nous fait courir et nous devance ; Mais adieu l'aile d'or, pourpre, émail, vermillon, Quand l'enfant a saisi le frêle papillon, Quand l'homme a pris son espérance ! Pleure. Les pleurs vont bien, même au bonheur ; tes chants Sont plus doux dans les pleurs ; tes yeux purs et touchants Sont plus beaux quand tu les essuies. L'été, quand il a plu, le champ est plus vermeil, Et le ciel fait briller plus au beau soleil Son azur lavé par les pluies ! Pleure comme Rachel, pleure comme Sara. On a toujours souffert ou bien on souffrira. Malheur aux insensés qui rient ! Le Seigneur nous relève alors que nous tombons. Car s'il préfère encor les malheureux aux bons, Ceux qui pleurent à ceux qui prient ! Pleure afin de savoir ! Les larmes sont un don. Souvent les pleurs, après l'erreur et l'abandon, Raniment nos forces brisées ! Souvent l'âme, sentant, au doute qui s'enfuit, Qu'un jour l'intérieur se lève dans sa nuit, Répand de ces douces rosées ! Pleure ! mais, tu fais bien, cache-toi pour pleurer. Aie un asile en toi. Pour t'en désaltérer, Pour les savourer avec charmes, Sous le riche dehors de ta prospérité, Dans le fond de ton coeur, comme un fruit pour l'été, Mets à part ton trésor de larmes ! Car la fleur, qui s'ouvrit avec l'aurore en pleurs, Et qui fait à midi de ses belles couleurs Admirer la splendeur timide, Sous ses corolles d'or, loin des yeux importuns, Au fond de ce calice où sont tous ses parfums, Souvent cache une perle humide ! Le 17 juin 1830

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    Victor Hugo

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    Sous l'Olympe Cependant un des fils de la terre farouche, Un titan, l'ombre au front et l'écume à la bouche, Phtos ' le géant, l'aîné des colosses vaincus, Tandis qu'en haut les dieux, enivrés par Bacchus, Mêlent leur joie autour de la royale table, Rêve sous l'épaisseur du mont épouvantable. Les maîtres, sous l'Olympe, ont, dans un souterrain Jeté Phtos, l'ont lié d'une corde d'airain, Puis ils l'ont laissé là, car la victoire heureuse Oublie et chante ; et Phtos médite ; il sonde, il creuse", Il fouille le passé, l'avenir, le néant. Oh ! quand on est vaincu, c'est dur d'être géant ! Un nain n'a pas la honte ayant la petitesse. Seuls, les cœurs de titans ont la grande tristesse ; Le volcan morne sent qu'il s'éteint par degrés, Et la défaite est lourde aux fronts démesurés. Ce vaincu saigne et songe, étonné. Quelle chute ! Les dieux ont commencé la tragique dispute, Et la terre est leur proie. Ô deuil ! Il mord son poing. Comment respire-t-il ? Il ne respire point. Son corps vaste est blessé partout comme une cible. Le câble que Vulcain fit en bronze flexible Le serre, et son cou râle, étreint d'un nœud d'airain. Phtos médite, et ce grand furieux est serein; Il méprise, indigné, les fers, les clous, les gênes

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