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Malheureux

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Malheureux

Poésies de la collection malheureux

    A

    Albert Mérat

    @albertMerat

    Quand les malheureux ont l'été Quand les malheureux ont l'été Et le soleil pour leur sourire, Il semble qu'un peu de gaité Vienne atténuer leur martyre. Mais l'hiver, quand il fait si froid, Malgré la force coutumière, L'espérance cède et décroît Ainsi que la douce lumière. Avant que le ciel ne soit bleu, L'amant triste, la lèvre aride, N'a plus même le coin du feu, Où la place laissée est vide.

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    François de Malherbe

    François de Malherbe

    @francoisDeMalherbe

    Quel astre malheureux... Quel astre malheureux ma fortune a bâtie ? À quelles dures lois m'a le Ciel attaché, Que l'extrême regret ne m'ait point empêché De me laisser résoudre à cette départie ? Quelle sorte d'ennuis fut jamais ressentie Egale au déplaisir dont j'ai l'esprit touché ? Qui jamais vit coupable expier son péché, D'une douleur si forte, et si peu divertie ? On doute en quelle part est le funeste lieu Que réserve aux damnés la justice de Dieu, Et de beaucoup d'avis la dispute en est pleine : Mais sans être savant, et sans philosopher, Amour en soit loué, je n'en suis point en peine : Où Caliste n'est point, c'est là qu'est mon enfer.

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    Jean de La Fontaine

    Jean de La Fontaine

    @jeanDeLaFontaine

    La mort et le malheureux Un Malheureux appelait tous les jours La mort à son secours. O mort, lui disait-il, que tu me sembles belle ! Viens vite, viens finir ma fortune cruelle. La Mort crut, en venant, l'obliger en effet. Elle frappe à sa porte, elle entre, elle se montre. Que vois-je! cria-t-il, ôtez-moi cet objet ; Qu'il est hideux ! que sa rencontre Me cause d'horreur et d'effroi ! N'approche pas, ô mort ; ô mort, retire-toi. Mécénas fut un galant homme : Il a dit quelque part : Qu'on me rende impotent, Cul-de-jatte, goutteux, manchot, pourvu qu'en somme Je vive, c'est assez, je suis plus que content. Ne viens jamais, ô mort ; on t'en dit tout autant.

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    Joachim du Bellay

    Joachim du Bellay

    @joachimDuBellay

    Malheureux l'an, le mois, le jour, l'heure et le point Malheureux l'an, le mois, le jour, l'heure et le point, Et malheureuse soit la flatteuse espérance, Quand pour venir ici j'abandonnai la France : La France, et mon Anjou, dont le désir me point. Vraiment d'un bon oiseau guidé je ne fus point, Et mon coeur me donnait assez signifiance Que le ciel était plein de mauvaise influence, Et que Mars était lors à Saturne conjoint. Cent fois le bon avis lors m'en voulut distraire, Mais toujours le destin me tirait au contraire : Et si mon désir n'eût aveuglé ma raison, N'était-ce pas assez pour rompre mon voyage, Quand sur le seuil de l'huis, d'un sinistre présage, Je me blessai le pied sortant de ma maison ?

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    Louis Aragon

    Louis Aragon

    @louisAragon

    Personne pâle Malheureux comme les pierres triste au possible l'homme maigre le pupitre à musique aurait voulu périr Quel froid Le vent me perce à l'endroit des feuilles des oreilles mortes Seul comment battre la semelle Sur quel pied danser toute la semaine Le silence à n'en plus finir Pour tromper l'hiver jamais un mot tendre L'ombre de l'âme de l'ami L'écriture Rien que l'adresse Mon sang ne ferait qu'un tour Les sons se perdent dans l'espace. comme des doigts gelés Plus rien qu'un patin abandonné sur la glace Le quidam On voit le jour au travers.

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    L

    Louise Ackermann

    @louiseAckermann

    Les malheureux La trompette a sonné. Des tombes entr'ouvertes Les pâles habitants ont tout à coup frémi. Ils se lèvent, laissant ces demeures désertes Où dans l'ombre et la paix leur poussière a dormi. Quelques morts cependant sont restés immobiles ; Ils ont tout entendu, mais le divin clairon Ni l'ange qui les presse à ces derniers asiles Ne les arracheront. « Quoi ! renaître ! revoir le ciel et la lumière, Ces témoins d'un malheur qui n'est point oublié, Eux qui sur nos douleurs et sur notre misère Ont souri sans pitié ! Non, non ! Plutôt la Nuit, la Nuit sombre, éternelle ! Fille du vieux Chaos, garde-nous sous ton aile. Et toi, sœur du Sommeil, toi qui nous as bercés, Mort, ne nous livre pas ; contre ton sein fidèle Tiens-nous bien embrassés. Ah ! l'heure où tu parus est à jamais bénie ; Sur notre front meurtri que ton baiser fut doux ! Quand tout nous rejetait, le néant et la vie, Tes bras compatissants, ô notre unique amie ! Se sont ouverts pour nous. Nous arrivions à toi, venant d'un long voyage, Battus par tous les vents, haletants, harassés. L'Espérance elle-même, au plus fort de l'orage, Nous avait délaissés. Nous n'avions rencontré que désespoir et doute, Perdus parmi les flots d'un monde indifférent ; Où d'autres s'arrêtaient enchantés sur la route, Nous errions en pleurant. Près de nous la Jeunesse a passé, les mains vides, Sans nous avoir fêtés, sans nous avoir souri. Les sources de l'amour sous nos lèvres avides, Comme une eau fugitive, au printemps ont tari. Dans nos sentiers brûlés pas une fleur ouverte. Si, pour aider nos pas, quelque soutien chéri Parfois s'offrait à nous sur la route déserte, Lorsque nous les touchions, nos appuis se brisaient : Tout devenait roseau quand nos cœurs s'y posaient. Au gouffre que pour nous creusait la Destinée Une invisible main nous poussait acharnée. Comme un bourreau, craignant de nous voir échapper, À nos côtés marchait le Malheur inflexible. Nous portions une plaie à chaque endroit sensible, Et l'aveugle Hasard savait où nous frapper. Peut-être aurions-nous droit aux célestes délices ; Non ! ce n'est point à nous de redouter l'enfer, Car nos fautes n'ont pas mérité de supplices : Si nous avons failli, nous avons tant souffert ! Eh bien, nous renonçons même à cette espérance D'entrer dans ton royaume et de voir tes splendeurs, Seigneur ! nous refusons jusqu'à ta récompense, Et nous ne voulons pas du prix de nos douleurs. Nous le savons, tu peux donner encor des ailes Aux âmes qui ployaient sous un fardeau trop lourd ; Tu peux, lorsqu'il te plaît, loin des sphères mortelles, Les élever à toi dans la grâce et l'amour ; Tu peux, parmi les chœurs qui chantent tes louanges, À tes pieds, sous tes yeux, nous mettre au premier rang, Nous faire couronner par la main de tes anges, Nous revêtir de gloire en nous transfigurant. Tu peux nous pénétrer d'une vigueur nouvelle, Nous rendre le désir que nous avions perdu... Oui, mais le Souvenir, cette ronce immortelle Attachée à nos cœurs, l'en arracheras-tu ? Quand de tes chérubins la phalange sacrée Nous saluerait élus en ouvrant les saints lieux, Nous leur crierions bientôt d'une voix éplorée : « Nous élus ? nous heureux ? Mais regardez nos yeux ! Les pleurs y sont encor, pleurs amers, pleurs sans nombre. Ah ! quoi que vous fassiez, ce voile épais et sombre Nous obscurcit vos cieux. » Contre leur gré pourquoi ranimer nos poussières ? Que t'en reviendra-t-il ? et que t'ont-elles fait ? Tes dons mêmes, après tant d'horribles misères, Ne sont plus un bienfait. Ah ! tu frappas trop fort en ta fureur cruelle. Tu l'entends, tu le vois ! la Souffrance a vaincu. Dans un sommeil sans fin, ô puissance éternelle ! Laisse-nous oublier que nous avons vécu. »

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    Sully Prudhomme

    Sully Prudhomme

    @sullyPrudhomme

    Les chaînes J'ai voulu tout aimer, et je suis malheureux, Car j'ai de mes tourments multiplié les causes ; D'innombrables liens frêles et douloureux Dans l'univers entier vont de mon âme aux choses. Tout m'attire à la fois et d'un attrait pareil : Le vrai par ses lueurs, l'inconnu par ses voiles ; Un trait d'or frémissant joint mon cœur au soleil, Et de longs fils soyeux l'unissent aux étoiles. La cadence m'enchaîne à l'air mélodieux, La douceur du velours aux roses que je touche ; D'un sourire j'ai fait la chaîne de mes yeux, Et j'ai fait d'un baiser la chaîne de ma bouche. Ma vie est suspendue à ces fragiles nœuds, Et je suis le captif des mille êtres que j'aime : Au moindre ébranlement qu'un souffle cause en eux Je sens un peu de moi s'arracher de moi-même.

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    Théodore Agrippa d'Aubigné

    Théodore Agrippa d'Aubigné

    @theodoreAgrippaDaubigne

    En un petit esquif esperdu, malheureux En un petit esquif esperdu, malheureux, Exposé à l’horreur de la mer enragee, Je disputoy’ le sort de ma vie engagee Avecq’ les tourbillons des bises outrageux. Tout accourt à ma mort : Orion pluvieux Creve un déluge espais, et ma barque chargee De flotz avecq’ ma vie estait my submergee, N’ayant autre secours que mon cry vers les Cieux. Aussitost mon vaisseau de peur et d’ondes vuide Reçeut à mon secours le couple Tindaride, Secours en desespoir, oportun en destresse ; En la Mer de mes pleurs porté d’un fraile corps, Au vent de mes souspirs pressé de mille morts, J’ay veu l’astre beçon des yeux de ma Deesse.

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    Evariste de Parny

    Evariste de Parny

    @evaristeDeParny

    La nuit Toujours le malheureux t'appelle, Ô Nuit, favorable aux chagrins ! Viens donc, et porte sur ton aile L'oubli des perfides humains. Voile ma douleur solitaire ; Et lorsque la main du Sommeil Fermera ma triste paupière, Ô dieux ! reculez mon réveil ; Qu'à pas lents l'Aurore s'avance Pour ouvrir les portes du jour ; Importuns, gardez le silence, Et laissez dormir mon amour.

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