[Les intellectuels français] ne pourraient jamais s'adresser aux classes populaires. Ils ne savent pas ce que cela signifie, et cela leur donne mauvaise conscience. [Albert] Camus a une plus grande proximité avec les pauvres.

L'étranger n'est pas [Albert] Camus, mais dans l'étranger, il y a des parties de Camus. Il y a cette impression d'exil.

[Albert Camus] était considéré par beaucoup comme un moraliste austère, mais c'est sur le terrain de football et au théâtre qu'il a appris sa « morale ». C'est quelque chose de ressenti, ça ne passera pas uniquement par la pensée. Ce n'est pas possible.

[Albert Camus] n'était pas un existentialiste !

Albert Camus n'a jamais été abandonné par ses lecteurs. Camus est énormément lu. Il est l'auteur le plus vendu de toute la collection Gallimard et le fait depuis quelques années maintenant. Les ventes ne se sont jamais arrêtées, donc parler de le redécouvrir pourrait suggérer qu'il n'est plus lu et ce n'est pas vrai.

Politiquement, [Albert Camus] était en faveur d'une fédération, et en effet il considérait que comme l'Afrique du Sud aujourd'hui (ou comme ils essaient de le faire), il devrait y avoir une population mitigée avec l'égalité des droits, les mêmes droits pour les Arabes et les Populations françaises, ainsi que toutes les autres races qui y vivent.

Il y a ceux qui trouveront [Albert Camus] des notions sur l'absurdité attrayante, et d'autres qui seront dessinés par le côté solaire de son travail, sur l'Algérie, la chaleur, etc.

[Albert Camus] n'écrivait pas sous l'influence du prix Nobel. C'était une chose extérieure pour l'artiste en lui.

Je pense que [Albert] Camus se sentait très solitaire. Vous pouvez le voir dans tous ses livres.

Alors le temps passe, et un raisonnement beaucoup plus politique plutôt que littéraire intervient, et du jour où [Albert] Camus a écrit le rebelle, en 1955, il y a la rupture, et tout, presque tous les intellectuels de gauche deviennent hostiles . Comme il était déjà défavorablement vu par la droite, il s'est retrouvé entièrement seul.

Juste à cause de la façon de la détection de [Albert Camus] avant de penser. Il est dans un domaine dont il a souvent envie de s'échapper. En tout cas, vous devez apprendre ce qu'est le sang. Tout doit être rationalisé. En ce qu'il se sent exilé, solitaire.

Les intellectuels français sont pour la plupart Petit Bourgeois, et il est difficile de dire si cela rend le travail de [Albert] Camus plus précieux.

[Albert Camus] dit aussi que rien n'est vrai qui oblige à l'exclusion. A partir de là, tu es obligé d'accepter des contradictions si tu ne veux pas rejeter certaines évidences de la vie, certaines évidences. Si vous créez un système, et que vous dites « ici il y a la vérité », dans ce genre de chemin, alors vous évacuez tous les autres chemins et vous tuez la vie. C'est à chacun de décider.

Une chose qui est évidente est que [Albert] Camus ne pourrait jamais être un homme «neutre». C'est parce qu'il était engagé; Regardez sa véritable implication physique dans la résistance. Il y a participé, dans le combat contre le nazisme.

Aujourd'hui, c'est ce à quoi nous sommes confrontés, je veux dire quelle est l'idéologie pure, qui ne tient pas compte du contexte humain. En économie, c'est la même chose. L'économie voulait prendre en compte la théorie au-delà des critères humains, ou le paramètre «homme».

Il y a des indications qu'aujourd'hui les intellectuels reviennent à [Albert] Camus. L'histoire leur a donné des raisons, avec la chute du communisme.

Nous devons nous rappeler que [Albert] Camus n'a même écrit pas un tiers de ce qu'il avait souhaité.

[Albert Camus avait dénoncé le goulag et les procès de Staline. Aujourd'hui, nous constatons qu'il avait raison. Dire qu'il y avait des camps de concentration en URSS à l'époque était un blasphème, quelque chose de très grave. Aujourd'hui, nous pensons à l'URSS en pensant aussi aux camps, mais avant, ce n'était tout simplement pas permis. Personne n'avait le droit de penser ou de dire cela si l'on était de gauche.

[Albert Camus] était complètement intransigeant, et ce n'est pas du tout une neutralité. C'est un combat, c'est un homme qui s'est engagé, qui s'est engagé.

La féminité, oui, effectivement, il y a plus dans le premier homme, non seulement en termes de femmes mais stylistiquement, dans ses éléments, les notes qu'il a écrites. Vous pouvez voir une véritable histoire d'amour, une histoire d'amour d'enfance, [Albert] Camus 'en premier. Meursault [protagoniste de l'outil] et Marie n'ont jamais été beaucoup à la hauteur. Il y a Dora dans le juste et d'autres dans ses pièces, mais ils ne sont pas si connus.

L'amour est très important dans le premier homme, en ce que [Albert] Camus aime ces choses qu'il n'a jamais choisies, il aime son expérience d'enfance d'une manière très réelle. Leur pauvreté signifiait qu'il n'y avait rien d'autre auquel ils pouvaient penser, mais ce qu'ils mangeraient, comment ils se vêtraient. Il n'y a tout simplement pas de place pour d'autres choses dans sa famille. Il est difficile pour les autres d'imaginer la position dans laquelle il s'est retrouvé. Il n'y a pas d'existence imaginaire dans leur vie.

[Albert] Camus écrit son discours d'acceptation du prix Nobel en remerciement à son professeur.

Il y a une interview donnée par [Jean-Paul] Sartre aux États-Unis où on lui demande ce qu'est l'avenir de la littérature française, et il répond que le prochain grand écrivain du futur est [Albert] Camus.

Au cours des années 80, ceux que vous appelleriez les jeunes philosophes de France, comme Bernard-Henri Lévy et [André] Gluxman, a souligné que Camus avait dit que personne ne voulait entendre dans l'arène politique. Ils ont dit que c'était [Albert] Camus qui avait raison, pas ceux qui avaient glissé sous l'influence de Sartre, c'est-à-dire une dévotion inconditionnelle au communisme comme on le voit dans l'Union soviétique. Et depuis lors, l'évaluation de Camus a continué à modifier jusqu'à aujourd'hui

[Né en Algérie, de nationalité française, Camus a été assimilé à la colonie française, bien que les colons français l'aient absolument rejeté en raison de sa pauvreté.

En publiant le premier homme, je me suis dit: «Cela va être horrible», mais horrible du point de vue de la critique. Je n'ai pas peur du public de [Albert] Camus. J'ai peur de ce qui sera écrit dans les journaux.

[Albert Camus a toujours insisté sur le fait que les critères et les raisonnements historiques n'étaient pas les seuls à prendre en compte, qu'ils n'étaient pas tout puissants, que l'histoire pouvait toujours se tromper sur l'homme. Aujourd'hui, c'est ce que nous commençons à penser.

En fait, c'était toujours le problème communiste qui était responsable de l'opposition à [Albert] Camus. C'était toujours et dans l'ensemble une chose politique, une sorte de malentendu.

@catherineCamus